Juste au cas où vous croyez que je me suis tourné les pouces depuis tous ces trucs que j’ai écris auparavant, laissez-moi vous expliquer.
Questions du public
Permettez-moi de remettre les choses en place – J’ai deux stagiaires qui attendent que je leur donne leur prochain projet. Pas seulement ce que c’est, mais aussi comment le faire. Et pas seulement leur dire, mais aussi leur montrer. Et le faire moi-même un peu, pour qu’ils aient une idée. Ensuite j’ai Kris au téléphone pour me dire qu’elle a besoin de moi pour approuver les textes des panneaux pour le Eagle Project avant qu’elle ne les envoit chez l’imprimeur à 14h30. Il est 13h. Je regarde les textes sur l’ordinateur, puis je vais au niveau de la table pour montrer aux stagiaires comment rembourer et emballer des robes pour enfants en tissu et comment les mettre dans des boites. Mais le téléphone sonna, c’est une voix plus âgée et douce comme de la mélasse………
“Ils m’ont dit que je devais vous parler. Nous étions en train de nettoyer le poulailler dans la ferme de mon grand-père et nous avons trouvé cette pierre. Je pense qu’elle est vraiment ancienne, ça ressemble à quelquechose que les Amérindiens auraient pû utiliser, elle est brillante mais a des rayures dessus. Nous l’avons bien nettoyé de manière à ce qu’elle ne sente pas trop mauvais, et j’ai utilisé une lime pour me débarrasser des rayures. Je vous l’amène dans 15 minutes, j’espère que ça ne vous derange pas. Je suis sûr que ça vaut le coup.”
Eh bien oui, j’exagère. Mais le plus grand nombre de donateurs potentiels commencent par “nous étions en train de nettoyer le grenier de mon/ma (choisissez votre parent)”. Si cela ressemble à quelquechose que nous souhaiterions, je vérifie avec Kris et nous voyons pour aller le voir ou si on le fait amener.
Si cela ne correspond pas aux paramètres de notre collection, je suggère d’autres musées qui pourraient le prendre. Si celui qui nous appelle veut savoir quelquechose à propos de la valeur d’un bien, particulièrement s’il prévoit d’en faire don, je m’interdis, selon l’éthique des musées, à leur donner une approximation. Nous gardons une liste des experts et des sites Internet auxquels nous les référons. S’ils veulent uniquement savoir ce que c’est, j’essaye de les aider par téléphone, mais sinon, j’essaye de leur suggérer quelqu’un d’autre pour les aider.
Un autre type courant d’appel consiste en une personne qui veut savoir quel est le meilleur moyen de conserver un trésor familial. J’essaye de trouver autant que je peux – d’où l’objet provient, dans quel état est-il conservé, qu’est-ce que la personne veut faire avec. Je demande également si l’endroit où ils veulent le stocker est chauffé ou climatisé, et quel type de lumière il y a. Il y a des situations parfois délicates, parce que je dois essayer d’avoir idée au téléphone si la personne est disposée à dépenser de l’argent pour des matériaux de conservation spécialisés. Si c’est le cas, je leur suggère qu’ils pourraient en avoir besoin et leur donne les informations sur la manière de s’en procurer. Si non, je leur donne toujours la stratégie de “la couette dans la housse de couette”. Il y a aussi toujours la stratégie des sac Minigrip, celle “si ça vous semble bien, c’est que ça doit être une bonne chose”, et “tout sauf les cartons dans le grenier”. J’essaye généralement de les convaincre que le nettoyage ou polissage fait souvent plus de mal que de les laisser dans des conditions peu idéales. Si j’ai besoin de faire plus de recherches moi-même, je leur dit que je les rappelerait. Et je le fais.
Je me suis même trouvé un boulot volontaire avec une demande d’informations par telephone. Dans le mois, je vais aller dans un petit musée local pour enseigner à leur seul employé et quelques-uns de leurs volontaires comment marquer les oeuvres.
J’adore aider les gens avec ce genre de choses, mais cela prend du temps. Et je dois aller mettre à jour la base de données.
Shanti
Anne
Traduction en français par Aurore Tisserand.