Category Archives: Histoires

Que s’est-il passé le 2 septembre ? Un mystère climatique pour régisseur
Partie 2 – L’Allusion

what_happened

J’ai jeté un coup d’œil au graphique. Tout semble normal jusqu’à environ 16h40. La température augmente lentement de 21°C à 25°C et l’humidité relative baisse de 60% à 50%. Rien de bizarre dans le cas de cette réserve bien loin d’être idéale et sujette aux changements climatiques de l’automne allemand. Si vous regardez la météo correspondant à ce même jour via la station météo la plus proche, vous verrez que les données à l’intérieur et à l’extérieur correspondent : http://archiv.mannheim-wetter.info/2013/pcws/20130902.gif (ligne verte en gras pour la température, ligne violette fine pour l’humidité).

Puis, après 16h40 les choses deviennent étranges. La température augmente d’un coup jusqu’à 29°C et l’humidité baisse de 44% à 23% en seulement 10 minutes. Comme si ce n’était pas déjà assez étrange, à peine 20 minutes après nous voyons la température remonter à nouveau à 25°C et l’humidité à 32%. A 17h30 nous voyons à nouveau la température augmenter jusqu’à atteindre 30°C et rester à cette hauteur jusqu’à 19h, puis commencer à redescendre lentement dans les heures qui suivent jusqu’à atteindre 13°C le lendemain à 7h30. Puis, tout d’un coup, la température augmente, à nouveau sans raison, à 16°C à 7h40, presque 19°C à 7h50, atteignant 22,5°C à 8h10 pour à nouveau se stabiliser à 21°C et 57% d’humidité relative à 8h10.

J’ai regardé les données encore et encore et discuté avec mes collègues. Là, un collègue a marmonné « on dirait le climat d’une poche de pantalon ».

Et d’un coup j’ai été capable de comprendre toute l’histoire en regardant le graphique. Et vous ?

Le début
La Solution
Des Solutions Alternatives

Traduction en français par Sarah Rosu.

This post is also available in Russian translated by Helena Tomashevskaya.

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Que s’est-il passé le 2 septembre ? Un mystère climatique pour régisseur
Partie 1

J’ai reçu un appel de notre stagiaire en conservation. Elle était en train d’analyser le climat de l’une de nos réserves externalisées en 2013 et découvrit quelque chose de très, très bizarre. Elle m’envoya les données et me demanda si je pouvais expliquer ce qui s’était passé les 2 et 3 septembre de cette année. Vous trouverez ci-dessous le graphique montrant la température en degrés Celsius (ligne rouge) et l’humidité relative en pourcentage (ligne bleue) entre le 2 septembre à 7h et le 3 septembre à minuit. Que pouvez-vous déduire de ce que vous voyez ?

what_happened

L’enregistreur de données est un enregistreur digital portable avec des batteries, placé au centre d’une grande réserve non climatisée d’une surface de 2 000 mètres carrés et de 5 mètres de hauteur. Dans la prochaine partie, nous étudierons le graphique et je vous raconterai l’allusion faite par un collègue qui nous finalement amené à la solution.

Que pensez-vous qu’il se soit passé durant ces 29 heures ?

Une Allusion
La Solution
Des Solutions Alternatives

La feuille de données complète

Traduction en français par Sarah Rosu.

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Un jour dans la peau d’un conservateur grec : faire face à la bureaucratie

Heraklion Archaeological Museum by Georgia FloudaAprès ma dernière sortie virtuelle avec Angela et m’être familiarisée avec la philosophie du projet, j’ai réalisé qu’il y avait un scoop à écrire sur les pratiques d’un conservateur en Grèce. Ce blog sert de forum pour communiquer entre régisseurs et conservateurs du monde entire. Dans ce cadre, permettez-moi de vous expliquer un peu ce que signifie travailler dans un musée archéologique public d’un état ralenti par la crise économique.

A l’exception de quelques musées, le New Acropolis Museum étant le plus connu d’entre-eux, la plupart des musées archéologiques du pays sont sous la juridiction du nouvellement baptisé Secrétariat Général de la Culture. Il faisait autrefois parti du Ministère de la Culture et depuis juin 2012 il relève du Ministère de l’Education, des Affaires religieuses, de la Culture et du Tourisme. Le concept de ce changement était la réduction des services administratifs du service public de l’Etat grec. Comme le temps passe, cela veut aussi dire une forme de dégradation dans les attentes des membres du Service archéologique grec et des professionnels de musées qui en font parti. Les chiffres parlent d’eux-mêmes.

Heraklion Archaeological Museum by Georgia FloudaAlors que le Ministère de la Culture existe encore, il a toujours le budget le plus bas parmis tous les ministères grecs. Ce que l’on appelle le Secrétariat général pour la Culture doit aujourd’hui financer la plupart, sinon toutes ses actions, à travers les projets financés par l’UE. Ces projets sont approuvés et ensuite exécutés avec de strictes spécifications par ce que l’on appelle le National Strategic Reference Framework (NSRF). Depuis leur création et à travers leur mise en oeuvre, le musée et autres projets archéologiques sont administrés de manière centrale, au niveau national. Néanmoins, dans bien des cas il faut bien la moitié de l’énergie quotidienne des conservateurs des musées consernés afin de soutenir la bureaucratie labyrinthique du NSRF. Donc, viser plus de projets muséaux signifie virtuellement plus de bureaucratie et on se demande naturellement où peut bien se trouver la porte de sortie de ce labyrinthe.

Traduction en français par Aurore Tisserand.

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Absent de l’étagère – Cartographie

Map of Downtown Charlotte 1954, Map by Dolph Map Co., picture via flickr by davecitoLes choses ont été un peu calmes par ici dernièrement. Je viens de mettre à jour la base de données. Environ 100 ou plus de photos numériques à renommer. Nous avons commencé à traiter les 2 000 acquisitions, et nous sommes presque à jour sur ceux qui sont entrés en 2003 1. Le problème est, cependant, que lorsque des choses intéressantes viennent dans nos tableaux, c’est impossible d’uniquement écrire, mettre des chiffres dessus et les coller sur une étagère. Vous êtes impliqués avec elles. Dernièrement, c’était les cartes. Kelly, l’une de nos merveilleuses stagiaires, et moi étions en train de regarder un ensemble consolidé de plans immobiliers de Charlotte et du comté de Mecklemburg qui dataient des années 1930. Ils décrivent le centre-ville – pardon, la “haute” ville – et font la liste des propriétaires et des valeurs évaluées. Les valeurs des propriétés ont quelque peu changées depuis, mais Trade and Tryon était l’endroit où il fallait être ! Ce type de documentation est inestimable pour ceux qui font des recherches sur l’histoire des bâtiments et commerces de la ville. On a été dans la même situation avec un atlas officiel de Charlotte, Caroline du Nord, qui est daté de 1928. Il est imprimé sur une toile de lin enduite à partir de dessins et de documents de présentation originaux, entre autres rappels d’un passé disparu : les rails de tramway qui ont été utilisées pour servir de transports publics pour la ville.

C’est également instructif – et fascinant – de retourner quarante ans plus tôt en 1888. Le plan donné cette année, est du comté de Mecklemburg. Le centre-ville n’est pas détaillé, mais les noms des propriétaires sont écrits dessus, dans des marges. Effectivement, il y a “notre” Alexanders (voir http://www.charlottemuseum.org/alexanders.asp pour les détails). Sur beaucoup de ces propriétés, on peut voir des noms qui sont aujourd’hui donnés aux rues, parcs, bâtiments et commerces et quartiers du coin. Avec cette carte, nous avons reçu en tant que propriété du musée, un acte de bail d’Angleterre, daté de 1696. Il avait été accroché dans un cabinet d’avocat de Charlotte et sera accroché dans notre bibliothèque. Il est manuscrit, sur un vélin de vachette et est décoré de trois cachets en cire rouge dans le bas, et je vous met au défis d’essayer de le lire ! Non seulement l’écriture est archaïque, mais la langue est un jargon juridique opaque qui mettrai la honte à n’importe quel écrivain moderne. Lee, un autre stagiaire à la conservation, a commencé à essayer de le transcrire pour moi. Heureusement, le donateur a trouvé une transcription faite par un autre avocat en 1975. On va sûrement le presenter dans la bibliothèque pour ceux qui sont curieux, ou à la recherche de leçons de verbiage obscure !

Bon, je ferai mieux de retourner mettre à jour la base de données. Et de badigeonner quelques numéros.

Shanti
Anne

Traduction en français par Aurore Tisserand.

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Absent de l’étagère – Questions du public

Juste au cas où vous croyez que je me suis tourné les pouces depuis tous ces trucs que j’ai écris auparavant, laissez-moi vous expliquer.

Questions du public

Permettez-moi de remettre les choses en place – J’ai deux stagiaires qui attendent que je leur donne leur prochain projet. Pas seulement ce que c’est, mais aussi comment le faire. Et pas seulement leur dire, mais aussi leur montrer. Et le faire moi-même un peu, pour qu’ils aient une idée. Ensuite j’ai Kris au téléphone pour me dire qu’elle a besoin de moi pour approuver les textes des panneaux pour le Eagle Project avant qu’elle ne les envoit chez l’imprimeur à 14h30. Il est 13h. Je regarde les textes sur l’ordinateur, puis je vais au niveau de la table pour montrer aux stagiaires comment rembourer et emballer des robes pour enfants en tissu et comment les mettre dans des boites. Mais le téléphone sonna, c’est une voix plus âgée et douce comme de la mélasse………

In attic, 1780s house, Nine Mile Point, Jefferson Parish, Louisiana. View towards 20th century closet constructed within the attic. by Infrogmation via flickr“Ils m’ont dit que je devais vous parler. Nous étions en train de nettoyer le poulailler dans la ferme de mon grand-père et nous avons trouvé cette pierre. Je pense qu’elle est vraiment ancienne, ça ressemble à quelquechose que les Amérindiens auraient pû utiliser, elle est brillante mais a des rayures dessus. Nous l’avons bien nettoyé de manière à ce qu’elle ne sente pas trop mauvais, et j’ai utilisé une lime pour me débarrasser des rayures. Je vous l’amène dans 15 minutes, j’espère que ça ne vous derange pas. Je suis sûr que ça vaut le coup.”

Eh bien oui, j’exagère. Mais le plus grand nombre de donateurs potentiels commencent par “nous étions en train de nettoyer le grenier de mon/ma (choisissez votre parent)”. Si cela ressemble à quelquechose que nous souhaiterions, je vérifie avec Kris et nous voyons pour aller le voir ou si on le fait amener.

Si cela ne correspond pas aux paramètres de notre collection, je suggère d’autres musées qui pourraient le prendre. Si celui qui nous appelle veut savoir quelquechose à propos de la valeur d’un bien, particulièrement s’il prévoit d’en faire don, je m’interdis, selon l’éthique des musées, à leur donner une approximation. Nous gardons une liste des experts et des sites Internet auxquels nous les référons. S’ils veulent uniquement savoir ce que c’est, j’essaye de les aider par téléphone, mais sinon, j’essaye de leur suggérer quelqu’un d’autre pour les aider.

Un autre type courant d’appel consiste en une personne qui veut savoir quel est le meilleur moyen de conserver un trésor familial. J’essaye de trouver autant que je peux – d’où l’objet provient, dans quel état est-il conservé, qu’est-ce que la personne veut faire avec. Je demande également si l’endroit où ils veulent le stocker est chauffé ou climatisé, et quel type de lumière il y a. Il y a des situations parfois délicates, parce que je dois essayer d’avoir idée au téléphone si la personne est disposée à dépenser de l’argent pour des matériaux de conservation spécialisés. Si c’est le cas, je leur suggère qu’ils pourraient en avoir besoin et leur donne les informations sur la manière de s’en procurer. Si non, je leur donne toujours la stratégie de “la couette dans la housse de couette”. Il y a aussi toujours la stratégie des sac Minigrip, celle “si ça vous semble bien, c’est que ça doit être une bonne chose”, et “tout sauf les cartons dans le grenier”. J’essaye généralement de les convaincre que le nettoyage ou polissage fait souvent plus de mal que de les laisser dans des conditions peu idéales. Si j’ai besoin de faire plus de recherches moi-même, je leur dit que je les rappelerait. Et je le fais.

Je me suis même trouvé un boulot volontaire avec une demande d’informations par telephone. Dans le mois, je vais aller dans un petit musée local pour enseigner à leur seul employé et quelques-uns de leurs volontaires comment marquer les oeuvres.

J’adore aider les gens avec ce genre de choses, mais cela prend du temps. Et je dois aller mettre à jour la base de données.

Shanti
Anne

Traduction en français par Aurore Tisserand.

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De « Kojak » à « Go-Jacks »

Go-Jacks Image : bendpak.com

Go-Jacks
Image : bendpak.com


Ce jour où en traduisant un article pour Registrar Trek, tu te rends compte que ce que les transporteurs appellent des « Kojak » (terme que tu utilises du coup tout le temps depuis que tu as dû en utiliser pour déplacer des carrosses) s’appellent en réalité des « Go-Jacks »…

 

(Mise à jour du vocabulaire dans ma petite tête : faite !)

 

Vidéo de démonstration de l’utilisation des Go-Jacks : https://youtu.be/mush3hNbnmY
L’article qui a permis cette découverte : Le transport et l’exposition de la Rolls Royce de John Lennon

Aurore

Préparation des « petites charriotes » qui seront visibles à la ré-ouverture de la Galerie des Carrosses du Château de Versailles dès mai 2016.  Image : © Aurore T

Préparation des « petites charriotes » qui seront visibles à la ré-ouverture de la Galerie des Carrosses du Château de Versailles dès mai 2016.
Image : © Aurore T

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La nouvelle génération

J’ai toujours dit que je n’aimais pas prendre du travail à la maison, mais j’ai toujours trouvé que c’était plus facile à dire qu’à faire !

Quand j’ai commencé dans ce domaine, j’étais ce que vous pouvez appeler un technicien de l’ombre en rapport avec la logistique d’expositions internationales, dans une entreprise espagnole très connue. J’ai trouvé que ça m’apportais une perspective très différente quand j’allais dans les musées sur mon temps libre. J’ai commencé à noter les choses qui n’étaient pas accrochées à niveau, quand les étiquettes manquaient, lorsque le support d’une pièce était marrant et même quand la peinture était un peu moins bien.

Si j’avais travaillé sur l’exposition, j’aurai su tous les details de ce qui se passait réellement en coulisses. En dépit de la beauté ou de l’importance d’une oeuvre, si quelque chose avait retardé son arrivée ou qu’une question s’était posée, et c’est uniquement sur ça que je me serai concentré (bien que la voir à sa place m’aurai rassuré). Si je n’avais pas travaillé sur l’exposition je me poserai des questions sur la manière dont les choses ont été emballées, manipulées et transportées. Quelles caisses ont été utilisées/construites ?

La plupart des gens ne remarquent pas l’espace libre dans les couloirs, les escaliers ou les encadrement de portes, mais moi oui. Impossible d’échapper à la vue différente des points d’accès ou des quais de chargement, peut importe où j’allais ! Je sais ce qui convient et ce qui ne convient pas concernant les vols internationaux avec palettisation, et à chaque fois que je suis dans l’avion, je ne peux pas m’empêcher de me demander ce que ce ventre contient à part des valises.

Mon mari aime à dire que je suis une sorte de phénomène contrôlable qui convient parfaitement à ce domaine. Quand je suis passée côté musée mon expérience m’a beaucoup aidée et mon petit côté tocquée était complémentaire de mes missions de gestionnaire de collections/régisseur jours après jours. Devant moi il y avait une collection complète qui avait besoin d’attention. La pensée de ré-organiser, re-localiser et d’inventorier correctement : tout était comme jeter un enfant dans un magasin de jouet !

Je n’ai juste pas réalisé combien mon travail influencerai ma vie jusqu’à ce qu’un jour ma fille fasse du tri parmis des autocollants et fasse ça :

iPhone2

C’est alors que j’ai réalisé pourquoi ma babysitter n’a jamais été capable de suivre ma technique de rangement des jouets. Tous les jouets musicaux vont dans un bac, ceux de tri/construction vont dans un autre bac, les jouets qui roulent dans un autre et ainsi de suite. J’étais en trains de ramener du travail à la maison et de le passer à mes enfants ! Soudainement j’ai compris pourquoi elle aimait empiler soigneusement les dessous de verre et pourquoi elle était terrorisée dans les magasins quand les articles étaient hors de leurs étagères ou sur le sol. Je savais que j’y avait une responsabilité très importante : entraîner la prochaine génération !

J’espère être capable de mener à bien cette tâche, au moins de cette manière sa chambre sera rangée et elle comprendra l’importance d’un plan de LAI (lutte antiparasitaire intégrée) !

Maria C. O’Malley

Traduction en français par Aurore Tisserand.

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Un pirate de régisseur : Le chaton en bottes

Vous savez tous que dans un musée parfait tout est au bon endroit au bon moment.
Malheureusement, nous ne sommes pas dans un monde parfait, par conséquent : il n’y a pas de musée parfait. Donc, une partie du métier de régisseur est d’improviser. Trouver des solutions aux bugs, contourner et substituer, utiliser le bon sens et parfois à partir du magasin de bricolage local. Souvent, vous utilisez votre expérience de votre vie de tous les jours pour l’appliquer dans votre travail. Tout à l’heure j’ai découvert que ça marchait aussi dans l’autre sens.

Récemment, mon chat est tombé d’une grande hauteur sur quelque chose de rugueux et dur, nous avons pensé d’un échafaudage, un toit ou une grue sur une route goudronnée. Par conséquent ses pattes arrières se sont ouvertes, elle a ruiné ses griffes et perdu deux d’entre-elles. Le vétérinaire a bandé les pattes, mais quand elle a essayé de marcher avec, elle glissait en permanence sur notre parquet. Bon, comme vous pouvez l’imaginer depuis l’accident, ce n’est pas dans l’idée de mon chat de ne rien faire. Donc elle a continué à marcher et à glisser. C’est alors que mon cerveau de régisseur a commencé à réfléchir…

Comme la plupart des gens qui travaillent sur les collections, j’ai un stock personnel de gants : nitril, latex, coton, cuir… le bon gant pour chaque situation. Parmis ceux-ci il y a ces petites choses que la plupart d’entre-vous connaissez :

gloves

Pas utilisable dans en toutes les circonstances, les bouts sont faits de vinyl, mais ce sont les bons pour porter quelque chose dont la surface est très lisse et glissante. Dans mon cas, c’était l’inverse : ils porteraient quelquechose sur un sol glissant.

J’ai sacrifié deux pouces pour avoir des chaussettes improvisées que je pouvais mettre sur le bandage.

socks1

Ensuite, je les ai fixes avec des pansements pour les maintenir en place. Maintenant, elle n’est toujours pas un chat parfaitement heureux, elle est toujours un peu anxieuse avec les bandages (blague : elle a des pouces à la place de ses pattes arrières) mais elle peut marcher sans continuer à glisser.

Puss in Boots

Affaire résolue.

Angela

Traduction en français par Aurore Tisserand.

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L’ours dans l’ascenseur

Picture (c) by Klaus Pichler

Image © par Klaus Pichler

Les voyages dans le temps sont-ils possibles ? Eh bien, je pense qu’ils le sont, au moins dans notre esprit. Une image, une phrase, une odeur et vous êtes soudainement ailleurs, quelques années avant, à revivre une situation. Ces rappels soudains sont parfois agréalbles, parfois atroces et parfois juste amusant. La dernière fois que ça m’est arrivé était quand j’ai vu pour la première fois l’ours dans l’ascenseur sur le projet “Skeletons in the Closet” (= squelettes dans le placard) par Klaus Pichler (voir son article “On tour with Noah’s helpers” pour plus de détails).

Je rendais visite à des collègues au Landesmuseum für Technik und Arbeit peu avant l’ouverture de l’exposition “Kosmos im Kopf” (L’Univers dans la tête). J’ai appuyé sur le bouton de l’ascenseur et attendu qu’il arrive. La porte s’est ouverte et j’ai soudainement fait un bond en arrière. Un gigantesque ours se tenait devant moi, me regardant, la gueule légèrement ouverte. Pendant un moment je l’ai regardé d’une manière assez ridicule mais en quelque sorte suffisamment pour que le muséologue en moi meurt, mais ensuite je me suis remis à réfléchir. Il n’était pas logique qu’un gros chien mangeur d’hommes utilise l’ascenseur pour chercher sa prochaine proie. Après le premier choc j’ai regardé de plus près et découvert que l’ours était juste naturalisé. Apparemment, il était “garé” dans l’ascenseur jusqu’à ce que les installateurs en aient besoin.

J’ai décidé de rejoindre l’ours dans l’ascenseur et je me suis souvenu de moi quelques années auparavant. Je venais de commencer mes études muséales et j’étais en train de décider quel chemin choisir dans ce domaine. Donc j’ai fais un stage au Naturkundlichen Sammlungen (collections d’histoire naturelle) à Berlin-Charlottenburg. Dans l’atelier de leur taxidermiste il y avait un loup naturalisé qui paraissait si réaliste qu’il fallait le toucher pour être sûr qu’il n’était pas vivant. Leur taxidermiste était un vrai artiste. Il m’a expliqué comment il “naturalisait” les animaux (un terme qu’il utilisait pour distinguer les “naturaliseurs” des vrais taxidermistes qui avaient appris et étudiés ce commerce). Avant qu’il fasse quoi que ce soit avec l’animal mort, il essayait d’avoir une image de l’animal lorsqu’il était vivant. Une image dans tous les sens du terme : il essayait d’avoir des photos, vidéos, essayait de parler avec des gens qui l’avait connu alors qu’il était vivant et ainsi de suite. Il expliquait que si vous ne faites pas cela, vous preparer juste un animal d’une certaine espèce. Si vous voulez faire une taxidermie d’un certain animal, seulement cet unique animal, alors vous devez connaître sa personnalité sinon personne ne le reconnaîtra quand il sera prêt. Et c’est vrai. Essayez vous-même la prochaine fois que vous visitez un musée d’histoire naturelle. Je vous promet que vous reprérerez les animaux qui paraissent “vrais”, presque vivant. Et il y en a qui vous paraîtrons “faux” bien qu’ils soient anatomiquement correctes (vous en trouverez qui ne le sont même pas, mais c’est une autre histoire).

Depuis ce stage j’ai un grand respect pour le travail que les taxidermistes font – et j’ai découvert que je n’aurai jamais la patiente d’entre être un moi-même.

Livre : “Skeletons in the Closet”, photos par Klaus Pichler, textes par Klaus Pichler, Julia Edthofer et Herbert Justnik, edition anglaise, est maintenant sorti et peut être commandé via la page d’accueil de Klaus Pichler.

Traduction en français par Aurore Tisserand.

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