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Museum professional, lover of all collections work, former collections manager of the TECHNOSEUM in Mannheim, Germany. Now Professional Services Specialist for Gallery Systems. Independent museum professional. Cat wrangler and #SciFi enthusiast. Views are my own. Of course, they are. I can't make anybody responsible for the garbage my brain produces!

Qu’est-ce qui t’a pris autant de temps ?

Une semaine dans la peau d’une chargée de collections

One of the delicate glass slides

L’une des fragiles lames de verre

J’aime mon travail, vraiment. Avoir la responsabilité du bon emplacement de chaque objet et qu’ils puissent être accessibles dès qu’on en a besoin : c’est une tâche merveilleuse, tout comme le défi de les préserver pour les générations futures.

Pourtant, il y a une chose qui m’ennuie, et qui ennuie aussi un grand nombre de collègues travaillant dans le milieu de la conservation des collections, qu’ils soient chargés de collections, régisseurs, conservateurs, restaurateurs ou gestionnaires de base de données. C’est la question « Pourquoi cela prend tant de temps ? » ou « Pourquoi cette tâche n’est-elle pas encore terminée ? ». Cela m’ennuie tellement que je me suis jurée à moi-même que si j’en avais un bon exemple, j’en ferai un article de blog. Et bien voilà, la semaine dernière était un très bon exemple.

Glass slides wrapped in acid-free tissue

Lames de verres emballées dans du papier non acide

L’une des toutes premières choses que j’ai découverte en ce début de matinée du lundi était une boite très lourde, d’environ la taille d’une boite à chaussures. Il y avait à l’intérieur des douzaines de lames de verre semblables à celles utilisées pour une « Laterna Magica » ou lanterne magique au XIXe siècle. Certaines étaient dans leur boîte d’origine, d’autres empilées les unes au-dessus des autres sans aucun calage. Certaines lames étaient déjà endommagées à cause des mauvaises conditions de stockage. Les reconditionner était inévitable. J’ai passé le reste de ma journée du lundi à faire des recherches et à leur inventer un meilleur conditionnement.

Fitting ethafoam block with cut in supports

Bloc d’ethafoam aux bonnes dimensions avec des rainures découpées

Je me suis dit que les emballer dans un papier non acide était un bon départ. Cependant, il fallait pour les stocker qu’elles aient un conditionnement dans lequel elles ne pourraient ni bouger ni être abimées. Il devait être facile de trouver la lame recherchée et de la prendre sans avoir à toucher les autres lames. J’ai pris un bloc d’ethafoam, je l’ai découpé aux dimensions d’une boite d’archive puis j’ai coupé l’intérieur afin de créer des rainures pour les lames. Ainsi les lames peuvent être transportées sans risque, ne peuvent pas glisser dans la boite et chacun peut trouver rapidement la lame qu’il veut.

Every support has written what slide you'll find inside

Il est écrit quelle lame se trouve dans chaque rainure

J’ai confié à ma stagiaire la tache de fabriquer les boites pour les lames restantes le mardi. D’une part parce que j’avais d’autres choses à faire (voir « Venu tout droit du lieu de stockage – Une journée dans la peau d’un chargé de collection« ), et d’autre part parce que je ne suis pas très bonne dans la fabrication des boites tandis qu’elle en fait de géniales pour les objets (voir ”Des solutions de stockage : le rangement du scanner à code-barres“). Je me suis concentrée sur la recherche d’un emplacement pour les lames. Elles devraient être stockées au même endroit que notre collection de photographies et nos appareils photos. Mais comme dans beaucoup d’autres musées, nous manquons d’espace. Avec leur nouveau conditionnement, les lames prendraient une place équivalente à six boites d’archives, place que je n’avais pas sur mes étagères. Finalement je me suis rendue compte que si je reconditionnais la collection de caméras de petites dimensions dans des boites d’archives, je pourrais les empiler et gagner ainsi trois tablettes.

Shelves with repacked narrow film cameras and the six boxes with glass slides (marked red). You can also catch a glimpse of the now empty shelf boards.

Les étagères avec les cameras de petites dimensions reconditionnées et les six boites de lames de verre (encadrées en rouge). Vous pouvez aussi apercevoir les étagères qui sont encore vides.

Bon, ce n’est pas aussi facile que ça en a l’air. Nous sommes en train de changer notre suivi de localisation pour passer d’un système totalement manuel à un système de code-barres. Afin de faire avancer ce projet, il a été décrété que chaque objet passant dans nos mains devait obtenir une nouvelle étiquette avec un code-barres. Il s’agit d’une bonne politique notamment car beaucoup de nos anciennes étiquettes contiennent du polychlorure de vinyle dont on veut se débarrasser.

Je me suis retrouvée avec 118 caméras de petites dimensions à reconditionner, j’ai donc imprimé 118 nouvelles étiquettes que j’ai découpées, pliées et assignées à leurs caméras respectives. Bien sûr, chaque nouvelle boite d’archives devait être étiquetée afin que nous puissions savoir ce qu’elle contenait. D’autres étiquettes devaient donc être imprimées, découpées et attachées de la même manière. Occuper une nouvelle étagère veut dire créer une nouvelle localisation dans la base de données – et bien sur les boites d’archives ont eu de nouveaux identifiants spécifiques qui devaient aussi être rentrés dans la base de données.

Ainsi, vous pouvez facilement imaginer ce qui m’a occupée du mardi au vendredi. Bien sûr j’ai aussi fait d’autres choses (lire ”Off the Shelf – A Day in the Life of a Collections Manager“ d’Anne T. Lane pour plus d’informations) et après avoir rangé les six boites de lames de verre, j’avais encore deux étagères et demie de libre pour accueillir les prochains équipements photographiques. Mais si vous ne regardez pas la situation dans son ensemble, vous pourriez résumer mon travail de la semaine à : relocaliser une boites de lames de verre.

Angela Kipp

Traduction en français par Sarah Rosu

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Des solutions de stockage : le rangement du scanner à code-barres

Motivés par le récit de Sheila Perry nous débutons actuellement la mise en place de codes-barres pour la gestion de nos collections à la TECHNOSEUM . Nous utilisons des scanners portables et veillons à nous protéger contre tous les dangers que peuvent impliquer les réserves d’un musée des sciences .

Nous avons acheté des caisses standard en aluminium rouge, ainsi facilement repérables dans nos zones de stockage (cette couleur s’est déjà révélée utile pour les blocs-notes et les cutters ). Puis j’ai donné comme mission à mon assistante stagiaire, Linda, de réfléchir à un bon moyen de protéger nos scanners et accessoires.
Voici la première merveille qu’elle a créé :

scanner

Le matériau est une mousse de polypropylène noire que nous utilisons lors de nos montages d’expositions . Voyez, elle a même creusé la mousse afin que que la préhension de tous les accessoires telle que la clé USB soit aisée? C’est définitivement la meilleure trousse à outils que nous ayons pour le moment! A présent, Linda a débuté une production en séries puisque nous avons acquis d’autres scanners …

Traduction en français par Marine Martineau

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Le voyage à la quatrième édition du Basic Condition Reporting

Par Deborah Rose Van Horn

BCRIl y a plus de trois ans, le Southeastern Registrars Association (SERA), décida de réviser le livre Basic Condition Reporting : A Handbook dont la troisième édition fut publié en 1998. Le but du livre a toujours été de créer un système professionnel commun pour les constats d’état des oeuvres. Il est conçu comme référence utile pour le professionnel expérimenté ainsi qu’un guide d’apprentissage pour ceux en début de carrière.

Au fil du temps la renommé du livre agrandit. SERA reçut de plus en plus de commandes depuis les Etats-Unis et depuis l’étranger. Le trésorier faillait apporter un tas de livres au bureau de poste une ou deux fois par semaine, circonstance qui rendait cette position peu agréable pour les bénévoles.

Quand nous avons commencé le projet de la quatrième édition du livre, le conseil d’administration commençait à regarder le livre d’une autre manière. Pourrions-nous trouver un co-éditeur? Cela représenterait-il combien de travail ? Perdera-t-on de l’argent ? Nous avons décidé d’emprunter le risque, mais il nous fallait d’abord un livre !

La première étape était de contacter tous les auteurs de la troisième édition pour voir s’ils seraient intéressés à réviser leurs chapitres. Moins de la moitié s’y intéressait donc il faillait chercher de nouveaux contributeurs. Ce n’était pas très difficile de les trouver, mais de les retenir quand il était temps de négocier avec des éditeurs était une autre question. Comme plusieurs ont laissé tomber le projet il faillait recruter d’autres. Avions-nous assumé une mission impossible ?

Les auteurs avaient pour option réviser un chapitre qui existait dans la troisième édition et citer l’auteur original comme co-auteur ou bien de commencer de papier blanche pour écrire un chapitre sur le même sujet. Nous avons voulu moderniser le “look” du livre, donc les auteurs étaient demandés d’ajouter des photographes. Après deux ans, nous avons eu un brouillion suffisament costaud pour le proposer aux éditeurs.

Non, nous n’avons pas eu tous les chapitres en main, mais ils était sensés y être bientôt. Nous avons contacté Rowman & Littlefield, l’entreprise propriétaire d’Alta Mira Press pour tester l’intérêt. Dans deux jours nous avons eu notre co-éditeur !

Mais c’est là que le désastre nous a frappé -un de nos auteurs a disparu ! Il n’était pas joignable ni par mail ni par téléphone et il nous fallait vraiment avoir les derniers chapitres. Donc nous avons décidé de contacter l’auteur du chapitre sur le même sujet dans la troisième édition pour voir si on pouvait avoir la permission de réutiliser leurs écrits. L’auteur était d’accord et nous sommes sauvés !

Après trois ans de gestion de projet, je suis très heureuse de pouvoir annoncer que Basic Condition Reporting : A Handbook, Quatrième édition serait disponible le 27 février. La nouvelle édition contient plus de 70 nouvelles illustrations montrant les différentes sortes de dégât et des modèles de constants d’état pour plusieurs types de matière.

BCR Flyer avec remise de 30% sur votre commande avant le 1 mars 2016!
(Tapez le code 4M15BCRV à la caisse pour vos commandes sur ligne)

Deborah Rose Van Horn est régisseuse d’oeuvres à la Kentucky Historical Society et, avec Heather Culligan et Corinne Midgett, rédactrice de la quatrième édition de Basic Condition Reporting : A Handbook.

Traduit de l’Anglais par Kelsey Brow

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Raconte-moi une histoire : Métro, boulot… bibelot?

ny_FR
Les artefacts des transports peuvent étinceler comme une icône (un jeton, un globe illuminé qui annonce l’entrée du métro), ou provoquer notre sens du mystère ou de la fantaisie (un «Bend-o ?» un scléroscope ?). Rejoignez nos archivistes et notre personnel des collections pour une soirée où les objets prennent vie avec l’écriture, la narration et l’interprétation imaginative.

Une sélection d’artefacts et images est maintenant disponible sur ligne (http://nytransitmuseum.tumblr.com/post/100675462191/transittotem) et venez nous rejoindre mercredi le 12 novembre à 18h30 pour les voir (et bien d’autres !) dans une exposition éphémère destiné à inspirer votre écriture!

Vous pouvez créer un cartel, un poème, une nouvelle, essayer l’art de lexicographie, ou même nous montrer vos compétences en nous montrant la vraie provenance d’un objet.

Une soirée remplie d’un mélange des faits et de la fiction : nous recherchons l’authentique et l’imaginaire!

Remettez vos soumissions en avance ou venez nous rejoindre le 12 novembre pour une séance d’écriture et scène ouverte.

TELL A TALE OF A TRANSIT TOTEM
Mecredi, le 12 novembre | 18h30 | Gratuit New York Transit Museum
Downtown Brooklyn

Regarder notre première sélection d’artefacts et RSVP ici :
nytransitmuseum.tumblr.com/transitTotem

Traduit de l’anglais par Kelsey Brow

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Liste de souhaits d’un régisseur : #registrardreams

Nicht in meinem Depot! Superhelden-Fähigkeiten wären manchmal praktisch...

Pas dans ma crypte ! Parfois on a tous besoin de superpouvoirs de régisseurs…

En tant que spin-off d’une discussion qui a suivi la publication d’un article de Sheila Perry au sujet de leur projet de codes à barres aux National Galleries of Scotland (“If it moves, barcode it” ), Dan Smernicki (sur Twitter : @DanSmernicki) a eu l’idée d’un nouveau message sur Registrar Trek :
« Liste de souhaits d’un régisseur. Choses qui « devraient » exister, mais qui pour des raisons infernales n’existent pas ».

Je suppose que vous avez tous des rêves et des désirs : quelques-uns concrets et faciles à réaliser si la Bonne-fée-qui-donne-de-l’argent-pour-la-préservation-des-collections apparaissait (« Vous avez trois vœux archivistiques ») ; d’autres plus futuristes (lunettes magiques qui me laisse voir l’objet que je recherche et l’entoure de rouge sur l’étagère) ; d’autres utopiques (des gants blancs qui restent blancs).

Jusqu’ici nous avons :

  • Dan Smernicki (@DanSmernicki) : un système qui permet de suivre les objets, et les gens, et qui concilie les deux.
  • Me (@RegistrarTrek) : constats d’état “à la volée” et une application qui me dit si j’ai une caisse à préparer.
  • Cecilia Peartree ‏(@ceciliapeartree) : Des oeuvres d’art qui hurlent haut et fort si personne n’a notifié dans la base de données leur changement de localisation.
  • Maggie Mazzullo : Je souhaiterai avoir un sixième sens qui m’alerterai des personnes qui sont/étaient dans la « crypte » à « fouiller » et qui laissent un désordre bouleversant. Une sorte d’alarme qui me ferai apparaitre juste derrière eux et où je pourrai les prendre en flagrant délit.
  • Maggie Mazzullo : Je souhaiterai aussi un système de laser qui ciblerai et désintègrerai les stylos, boissons et autres objets interdits avec lesquels ils viennent dans la zone d’études pour voir les oeuvres.
  • Caitlin (Schwartz) Rumery : Je voudrai ajouter quelque chose à ce qui a été mentionné sur le constat d’état, et proposer des lunettes qui examineraient un objet et me feraient voir chaque lacune, partie instable, ou tout-ce-qui-est-sur-le-point-de-me-rester-dans-les-mains.
  • Caitlin (Schwartz) Rumery : Aussi, un système magique qui créé un « Crystal reports » sur le pouce, basé sur ce dont on a besoin à l’instant-T.
  • Caitlin (Schwartz) Rumery : Enfin, un drone pour suivre mes camions pour que je puisse espionner mon transport et les chauffeurs. Comme cela je peux être sûre qu’il n’y a pas d’affaires louches qui se passent sur la route…

S’il vous plait ajouter votre souhait à la liste, soit en commentant, soit en utilisant le hashtag #registrardreams sur Twitter.

Traduction en français par Aurore Tisserand.

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Les oiseaux dans les collections

One single bird can keep a registrar occupied for quite a while.(c) Hans Bleh http://www.highspeedfotografie.de/

Un seul oiseau peut garder un régisseur occupé pendant un bon bout de temps.
(c) Hans Bleh http://www.highspeedfotografie.de/

Nous avons parlé des #registrardreams (rêves de régisseurs) il y a peu et j’en ai un spécial : je souhaite qu’au moins une fois, quand mon directeur vient, il me trouve dans une blouse de travail propre avec un bureau rangé et lui rapportant qu’il n’y pas de problème sérieux. Mais cela n’est pas arrivé durant les dix dernières années. A chaque fois qu’il me voit, je suis pour une raison ou une autre sale de poussière ou d’huile de machine et quelques collègues jurent qu’une fois je lui ai dit de se dépêcher car j’avais beaucoup de travail à faire. Quoi qu’il en soit, je suis vraiment contente qu’il ne soit pas venu l’autre jour lorsque je courrai de long en large dans la réserve, en brandissant un balais et criant, le tout afin de chasser un oiseau de la salle. Non seulement je me suis comporté comme une idiote, mais je ressemblais aussi à une œuvre d’art contemporaine faite de toiles d’araignées, parce que l’oiseau volait dans les coins les plus éloignés, qui n’avaient pas vu de balais depuis des lustres. Debout à regarder l’oiseau qui ignorait constamment la porte grande ouverte, je me suis demandée si j’étais la seule chargée de collection sur Terre moquée par un oiseau, et si je pouvais faire mieux.

De toute évidence, si vous vous posez vous-même la question, les réponses sont limitées, donc j’ai demandé à mes collègues de la liste de diffusion RCAAM. J’ai reçu un tas de choses qui m’ont éclairé et quelques histoires fabuleuses au sujet des oiseaux dans les collections. Donc, maintenant je suis apte à fournir un guide étape par étape sur la manière de manipuler les oiseaux dans les collections (s’ils ne sont pas morts ou naturalisés) :

  1. Fermer toutes les portes dans la salle où l’oiseau est.
  2. Ouvrir toutes les portes et fenêtres qui mènent vers l’extérieur.
  3. Eteindre toutes les lumières, pour que les seules lumières viennent de l’extérieur et attirent l’oiseau.
  4. Taper dans les mains, balancer des balais, crier, se comporter comme un idiot, faire tout pour chasser l’oiseau vers les ouvertures. Plus les portes/fenêtres sont ouvertes, plus l’oiseau peut partir.
  5. Lorsque l’oiseau est sorti, fermer toutes les portes et les fenêtres.
  6. Rechercher les trous qui ont permis à l’oiseau d’entrer et bouchez-les (comme Elizabeth Alberding a dit : « Si vous pouvez sceller votre bâtiment vous allez bientôt être connu comme le “chuchoteur d’oiseaux” de votre musée »).

Kara Vetter a souligné qu’il existe des dispositifs de dissuasion qui peuvent être installés à proximité des portes si c’est par là qu’ils entrent.

Anne T. Lane a fourni une vraie histoire de MacGyver :

It's a good idea to inform the colleagues with a sign.

Si vous fermer la porte d’une salle parce qu’il y a un oiseau à l’intérieur, c’est toujours une bonne idée d’en informer ses collègues.

« Nous avons déjà eu ce problème dans un bâtiment très ouvert dans lequel je travaillais, où il n’y avait aucun moyen de fermer entre les étages. Ils ne pouvaient pas aller dans la réserve, mais ils se sont affaiblis puis sont morts sur les rebords des fenêtres sur la mezzanine. Nous en avons pris un une fois, en faisant une sorte d’épuisette sur un cerceau fait de fils, un manche à balais et une bâche en plastique léger. Oh, et du scotch bleu. Mon régisseur monta sur une grande échelle sous une des rotondes et a oscillé vers l’oiseau – J’étais terrifié qu’il bouge lui-même droit vers le sol en carrelage. Mais il a attrapé la pauvre chose. Je l’ai emporté dehors et relâché, puis il s’envola ».

Aucun oiseau, mais une chauve-souris qui s’est moquée de Janice Klein quand elle était directrice d’un petit musée :

« Le musée avait un plan grand ouvert (autre que les salles de repos), mon bureau était le seul espace avec une porte, donc quand une chauve-souris au petit museau marron est apparu en fin d’après-midi lorsque tout le monde était rentré chez soi, c’est à ce moment que je devais la chasser. Lorsque je l’ai eu dans la salle elle a commencé à paniquer et a utiliser l’écho-localisation (et franchement, j’ai également fait ces petits sons étranges, alors que je ne savais rien sur les chauves-souris). J’ai réussi à la piéger dans une zone du haut, mais je ne savais pas quoi faire. Il faisait un froid glacial à l’extérieur, ce qui est sans doute la raison pour laquelle elle a trouvé un chemin pour entrer dans ce bâtiment chaud, donc je ne voulais pas simplement lui montrer la porte. J’ai appelé une connaissance (c’est toujours payant d’avoir un naturaliste à disposition qui est enclin à donner un refuge aux créatures sauvages dans son sous-sol) et alors que nous attendions, j’ai finalement compris pourquoi un de mes détecteurs de mouvement avait sonné la nuit précédente ».

Et Suzanne Quigley fournit des conseils pratiques sur ce qu’il faut faire si les piverts deviennent un problème :

Of course, there are birds in collections that are not an issue.

Bien sûr, il y a des oiseaux dans les collections qui ne sont pas un problème .


« Je suis aussi dans une zone rurale (un récent changement de vie). Après avoir quitté ma vie dans les grandes villes, j’ai eu beaucoup à apprendre. Mais dans le présent débat, j’ai un peu appris sur les piverts. Cela est devenu important comme je vis dans une maison en bois. Une fois que nous avons compris d’où était cet horrible bruit, et j’ai vu ce que ces petits démons faisaient sur le côté de la maison – c’était la guerre. La bataille a été gagnée d’une étrange, mais amusante manière. Personne ne remarque (parce qu’on ne recherche pas ça), mais à l’extérieur il y a des tâches plus ou moins discrètes que nous avons épinglées (avec des punaises claires) presque 3 mètres de brillantes bandes de Mylar argenté (le type qu’on utilise pour emballer des cadeaux) en forme de boucles faites avec le bord d’une paire de ciseaux – c’était il y a trois ans et plus de piverts depuis ! »

Bien, j’ai appris beaucoup plus que je ne l’espérai. Merci à Kara Vetter, Anne Lane, Elizabeth Alberding, Julie Blood et Suzanne Quigley pour les réponses et Maria O’Malley de m’avoir convaincu d’écrire un message sur Registrar Trek à ce propos.

Oh, en passant, j’ai finalement réussi à chasser ce petit garnement de ma réserve, sécurisant mon collègue et lui souhaitant une bonne nuit par téléphone. La poursuite d’un oiseau est une chose, mais être appelé au milieu de la nuit à cause d’un système d’alarme qui s’est déclenché est bien pire.

Traduction en français par Aurore Tisserand.

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L’histoire du mystérieux écouteur

Beaujour, mes amis,

Aujourd’hui, je suis fière d’annoncer l’ouverture de la version française de Registrar Trek ! Dès à présent nos lecteurs français vont avoir la possibilité de lire directement les messages, non plus des PDF et de s’inscrire à un flux RSS en français. Merci à Aurore Tisserand d’avoir traduit tous les titres et pages de fonds pour rendre cela possible. Nous célébrons cet accomplissement avec un message au sujet de la coopération Franco-Allemande dans la recherche de collections, qui a été possible grâce au fantastique réseau Registrar Trek, plus spécifiquement grâce à Marine Martineau.

À bientôt
Angela

Earphone

Ecouteur de téléphone

« Tu as étudié le français pendant tes études, n’est-ce pas ? » mon collègue Bernard Kiessling me demanda, de l’autre côté de la table à étudier un ensemble d’écouteurs de téléphones.
« Je peux commander une tarte flambée ou un café au lait mais peut aussi créer un incident diplomatique en essayant de réserver une chambre d’hôtel, pourquoi me demandes-tu cela ? » lui répondis-je, en analysant une longue liste d’objets qui devaient être pointés sur notre base de données.
« Cet écouteur de téléphone a été fabriqué à Paris, mais je ne suis pas sûr pour ce qui concerne le lieu de production. Regarde »
Je me suis déplacée pour aller regarder sur l’écran de son pc où il me montra une petiteinscription qu’il put agrandir grâce à un microscope USB*.
Detail of one receiver of the earphone, picture taken by the USB microscope

Détail d’un des récepteurs du téléphone, image prise avec le microscope USB

« Slé INDlle des… » j’ai essayé de lire, « Je ne sais pas, on dirait une abréviation ou quelque chose comme cela, peut-être l’usine qui l’a fabriquée, mais je ne sais pas. Tu sais quoi ?! Je vais envoyer l’image à Marine. Elle habite à Paris, elle pourra peut-être nous aider. »
Marine Martineau, régisseur des œuvres et traductrice Anglais/Français pour Registrar Trek reçut notre mail quelques minutes plus tard. Elle jeta un coup d’œil aux photographies de l’objet et les transféra à Thierry Lalande, conservateur chargé des collections au Centre National des Arts et Métiers. Sa collègue Marie-Sophie Corcy et lui eurent l’idée de contacter Frédérique Nibart, un expert connu et reconnu pour ses travaux sur l’histoire du téléphone en France.
En l’espace de quelques jours nous avons appris que cet écouteur avait été fabriqué en juillet 1928 par la Société Industrielle des Téléphones à Paris. Nous avons même reçu un article de M. Nibart sur l’histoire de cette société, que nous avons immédiatement enregistré sur notre base de données.
Ce fut un agréable sentiment de constater que cette collaboration fut possible grâce à notre réseau international de Registrar Trekkers. Nous espérons pouvoir rendre l’appareil un jour.

Angela

Storage solution for the collection of earphones: These long archival boxes are usually used for storing maps but have exactly the right dimensions to support earphones in the position most “natural” to them. For final storage we will support them with some bubble wrap and make a hood out of polyethylene foil for the boxes.

Conditionnement de la collection d’écouteurs : ces longues boîtes de conservation sont habituellement utilisées pour la conservation des cartes mais ont exactement les bonnes dimensions pour conserver les écouteurs de la façon la plus « naturelle » qui soit pour eux. Pour finaliser ce conditionnement nous plaçons du papier bulle au niveau des zones de tension et une protection des boîtes grâce à une feuille de polyéthylène.

*= Le microscope USB était à la base utilisé pour une démonstration au sein d’une exposition temporaire et a maintenant une seconde vie (très pratique) dans le cadre de la recherche sur les objets.

Traduction en français par Marine Martineau

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Gel de silice (silica gel) – Ce n’est pas magique, c’est de la physique

Je me lance parfois dans des hypothèses erronnées sur le fonctionnement du gel de silice. L’une d’entre elles est que le gel de silice disposé dans une vitrine absorbe l’eau jusqu’à ce qu’il soit à court de capacité ou que l’intérieur de la vitrine a atteint 0% d’humidité relative, ce qui est faux.

Probablement que la chose la plus utile à savoir est que les lois de la physique qui gouvernent le fonctionnement du gel de silice sont les mêmes que celles du comportement du papier, du cuir, du bois, des photographies et de beaucoup d’autres choses que l’on trouve dans les musées. Qu’est-ce qui se passe lorsque l’on dépose un morceau de papier dans un nouvel environnement ? Selon les conditions dans lesquelles il était conservé avant, il va perdre ou gagner en humidité jusqu’à ce qu’il atteingne une sorte d’équillibre avec le nouvel environnement. Si l’humidité relative augmente, le papier va augmenter sa teneur en eau jusqu’à ce qu’un nouvel équilibre soit trouvé. De même, si l’humidité relative baisse, le papier va perdre de sa teneur en eau jusqu’à ce qu’un équilibre soit trouvé avec son nouvel environnement.

Il s’agit donc d’un équilibre entre l’eau contenue dans l’objet et la vapeur d’eau contenue dans l’air autour de l’objet. Un dernier détail : dans tous ces matériaux « secs », l’eau est aDsorbée (avec un « d ») et non aBsorbée (avec un « b »). Dans l’aBsorption, le produit absorbé est maintenu dans le corps de l’absorbant. Si l‘on remplissait une éponge avec de l’eau et s’il était possible de couper l’éponge sans que l’eau ne s’échappe, on verrai des petits et grands trous remplis d’eau. C’est également un évènement à grande échelle. Avec l’aDsorption, les molécules individuelles de l’absorbat sont collées aux molécules de surface de l’absorbant comme des petits magnets sur un frigo. Elles se collent et se détachent assez facilement. Les gaz absorbés sont considérés comme étant dans une phase condensée. Les phases condensées de l’eau les plus communes sont le liquide et la glace, de sorte que nous avons un équilibre de phase entre la phase d’absorption et la phase de vapeur.

L’idée la plus probante est que nous voulons maintenir une humidité relative donnée donc nous sommes amenés à conditionner le gel de silice à l’humidité relative souhaitée. Nous versons le gel de silice dans la vitrine et si les conditions climatiques entre la vitrine et le gel de silice sont équilibrés, alors rien ne se passe. Si elles ne sont pas équilibrées, alors le gel de silice, comme le papier, va absorber l’eau jusqu’à ce que l’équilibre soit atteint. Cela découle du principe de Le Chatelier qui dit que si un système est équilibré et que nous l’éprouvont et le changeons (dans le cas où on doit changer le taux d’humidité relative, la température ou la pression athmosphérique) alors l’équilibre va se déplacer dans la direction opposée du changement. Donc si le taux d’humidité relative baisse, alors le gel de silice désorbe l’eau et le taux augmente alors (mais pas tout à fait au niveau où il
se trouvait). Si vous voulez mettre sur votre blouse de laboratoire et des lunettes de sécurité, alors vous pouvez dire aux gens que cela obéi à la première loi de la thermodynamique : la conservation de l’énergie.

-Doug
Douglas Nishimura
Image Permanence Institute
Rochester institute of Technology .

Traduction en français par Aurore Tisserand.

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Et ils furent 20…

Picture by Nico Kaiser http://www.flickr.com/photos/nicokaiser/

Image: Nico Kaiser via flickr

Le 8 juillet nous lancions un appel au monde pour trouver des traducteurs. La réponse fut spectaculaire. Lorsque nous avons lancé l’appel nous étions quatre auteurs Matthew Leininger, Anne T. Lane, Fernando Almarza Rísquez et moi-même et trois traducteurs Liliana Rêgo, Araceli Galán and Georgia Flouda.

En une semaine et demie notre petite équipe de sept s’est agrandie pour atteindre vingt membres ! Ils vinrent des quatre coins du monde et d’un large éventail de professions : Il y a les étudiants en musée et muséologie Patrícia Melo du Portugal and Carolina Vaz du Brésil. Je suis également heureuse d’avoir à bord un traducteur de profession : Salvador Martínez vit en Espagne et gagne sa vie en faisant des traductions Espagnol/Français et Espagnol/Anglais, mais il a été d’accord pour nous aider gratuitement !

Ensuite il y les collègues fantastiques qui travaillent dans les professions sur lesquelles porte ce blog : Maria O’Mally, Responsable des Collections Manager/Régisseur au Southstreet Seaport Museum de New York, Lucía Villarreal, Régisseur des collections au Museo del Prado de Madrid, Cleopatra, Régisseur des collections photographiques dans un Institut de Recherche Folklorique en Grèce et Sylviane Vaucheret, Responsable de la Documentation des collections d’Histoire Naturelle au National Museum of Ireland.

Puis deux collègues de la profession la plus proche de la notre, en matière de philosophie, points de vue et buts : Molly Hope est restauratrice de textiles originaire de New York qui a déjà fait des traductions pour le Ixchel Museum of Textiles du Guatemala et Rosana Calderón, Restauratrice en chef au National History Museum du National Anthropology and History Institute du Mexique.

Et je suis particulièrement heureuse et fière des quatre collègues qui ont regardé au delà des limites de leur propre profession et ont accepté de nous aider, car le travail de musée est toujours un effort partagé, que l’on travaille sur les collections, l’éducation, les expositions et/ou dans le marketing : Jiska Verbouw est communicatrice en science au Museum for Natural Sciences de Bruxelles. Arina Miteva travaille pour Smart Museum, une entreprise qui développe des applications mobiles pour les musées. Tegan Kehoe travaille comme Médiateur Culturel à la Old South Meeting House de Boston. Phinea Chauke est Responsable du Marketing Regional au National Museums and Monuments du Zimbabwe.

Avec cette superbe nouvelle équipe nous allons pouvoir explorer de nouvelles langues, ajoutant le Néerlandais, le Français, le Russe, le Zoulou, le Shona et le Shangaan. Et nous allons pouvoir voyager vers de nouvelles galaxies… oops, je me trompe de film… vers de nouvelles histoires, articles et autres contenus utiles pour les Régisseurs de collections, les chargés de collections et les conservateurs de musées du monde entier.

Restez à l’écoute !

Traduction en français par Sylviane Vaucheret

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« Eloignons-nous de la régie des collections avec un livre sur le papier peint»

Ce qui est agréable quand vous travaillez dans la culture c’est que vous ne savez pas quand et où vous sera utile ce que vous avez appris lors de vos expériences professionnelles. C’est ce dont nous allons parler.

Il y a quelques mois, je discutais avec Robert M. Kelly au sujet d’un article qu’il avait écrit pour une revue. Il m’a fallu examiner bon nombre de textes muséaux avant que je sois en mesure de pouvoir donner quelques conseils. Je suppose que tous ceux d’entre vous qui ont déjà écrit ou édité des articles pour des expositions ou des catalogues savent ce que c’est de passer au scalpel les expressions superflues ou d’utiliser la hache du boucher sur des passages entiers afin de rendre le texte avec le bon nombre de mots.

Au cours de cette discussion, Bob me demanda de l’aide pour un livre qu’il était en train d’écrire. Un ouvrage au sujet des papiers peints. Les premières heures du papier peint. Je lui ai dit : « Bob, je suis régisseuse des collections, je ne connais rien aux papiers peints et l’anglais n’est pas ma langue natale. »
Bob me répondit : « Oui, soit exactement ce que je recherche. »
Parfois je suis contente qu’aujourd’hui, la plupart des conversations se fassent par mails, car s’il m’avait demandé de transporter la Joconde par [ajouter votre service de colis postal favori] je lui aurai fait exactement la même tête.

Néanmoins, maintenant, exactement 9 mois après avoir commencé à lire les premières phrases de son manuscrit, le livre est en vente et je suis vraiment très fière !

Backstory of Wallpaper book face


Pourquoi devrais-je lire un livre traitant des papiers peints, vous demandez-vous ?

Eh bien, il y’a plusieurs bonnes raisons à cela : les papiers peints couvrent les murs des monuments historiques et nous devons les préserver de la même façon que nous conservons le mobilier, les tapis et les autres objets. Nous pouvons en avoir dans nos collections, comme des rouleaux de papiers peints neufs qui ne furent jamais livrés ni installés, sous formes de fragments sauvés lors de la destruction d’un monument, des morceaux de papiers peints qui furent enregistrés par erreur au sein des papiers de revêtement (ou vice versa) ou comme collection d’études pour les questions de design. Comme d’habitude : plus vous connaissez quelque chose, plus il est facile de le préserver.

Mais ce n’est pas un livre au sujet des différentes restaurations ou modes de conservations possibles. Cela raconte l’histoire sociale et économique du papier peint : comment il fut fabriqué à ses débuts, comment il fut vendu et comment il devint populaire en Europe et au sein des colonies d’Amérique du Nord. Et c’est un livre au sujet des gens en lien avec tout cela.

Nous avons rencontré des personnes ayant fabriqué, vendu, acheté et posé du papier peint. Nous avons découvert Jean-Michel Papillon, qui fit les merveilleuses descriptions et dessins détaillés pour les planches destinées à l’Encyclopédie de Diderot (certaines sont visibles dans l’ouvrage) – mais qui fut forcé par son père dans cette tâche et s’en détourna donc dès qu’il put. Thomas Coleman qui commença par vendre des papiers peints à Londres puis déménagea aux Etats-Unis pour exercer cette même activité. Catharine Mac Cormick qui a été l’une des premières poseuses de papier peint dont nous connaissons le nom, compte tenu des innombrables tapissiers masculins comme féminins n’ayant laissé aucune archive.

Suivre les traces de ces différentes personnes rend le livre agréable et marrant à lire. Même si c’est un livre au sujet de l’histoire et de l’artisanat du papier peint, ce n’est pas rébarbatif. C’est un voyage dans le passé.

Maintenant, que je continue mon voyage en tant que régisseuse des collections et professionnelle des musées, je suis très curieuse de voir quand et où ces connaissances acquises en ayant aidé un livre au sujet des papiers peints à voir le jour, seront utiles au sein d’un autre projet. En attendant, j’aurai une photo de papier peint comme wallpaper sur mon écran…

Le livre est disponible dans toutes les librairies :
Robert M. Kelly: The Backstory of Wallpaper. Paper-Hangings 1650-1750. Published by Wallpaperscholar.com, hardcover, 190 pages.
ISBN-10: 0985656107
ISBN-13: 978-0985656102
Vous pouvez en avoir un apercu ici :
http://www.amazon.co.uk/The-Backstory-Wallpaper-Paper-Hangings-1650-1750/dp/0985656107/ref=sr_1_1?ie=UTF8&qid=1378396917&sr=8-1&keywords=Backstory+of+wallpaper

Traduction en français par Marine Martineau

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