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Museum professional, lover of all collections work, former collections manager of the TECHNOSEUM in Mannheim, Germany. Now Professional Services Specialist for Gallery Systems. Independent museum professional. Cat wrangler and #SciFi enthusiast. Views are my own. Of course, they are. I can't make anybody responsible for the garbage my brain produces!

Un pirate de régisseur : Le chaton en bottes

Vous savez tous que dans un musée parfait tout est au bon endroit au bon moment.
Malheureusement, nous ne sommes pas dans un monde parfait, par conséquent : il n’y a pas de musée parfait. Donc, une partie du métier de régisseur est d’improviser. Trouver des solutions aux bugs, contourner et substituer, utiliser le bon sens et parfois à partir du magasin de bricolage local. Souvent, vous utilisez votre expérience de votre vie de tous les jours pour l’appliquer dans votre travail. Tout à l’heure j’ai découvert que ça marchait aussi dans l’autre sens.

Récemment, mon chat est tombé d’une grande hauteur sur quelque chose de rugueux et dur, nous avons pensé d’un échafaudage, un toit ou une grue sur une route goudronnée. Par conséquent ses pattes arrières se sont ouvertes, elle a ruiné ses griffes et perdu deux d’entre-elles. Le vétérinaire a bandé les pattes, mais quand elle a essayé de marcher avec, elle glissait en permanence sur notre parquet. Bon, comme vous pouvez l’imaginer depuis l’accident, ce n’est pas dans l’idée de mon chat de ne rien faire. Donc elle a continué à marcher et à glisser. C’est alors que mon cerveau de régisseur a commencé à réfléchir…

Comme la plupart des gens qui travaillent sur les collections, j’ai un stock personnel de gants : nitril, latex, coton, cuir… le bon gant pour chaque situation. Parmis ceux-ci il y a ces petites choses que la plupart d’entre-vous connaissez :

gloves

Pas utilisable dans en toutes les circonstances, les bouts sont faits de vinyl, mais ce sont les bons pour porter quelque chose dont la surface est très lisse et glissante. Dans mon cas, c’était l’inverse : ils porteraient quelquechose sur un sol glissant.

J’ai sacrifié deux pouces pour avoir des chaussettes improvisées que je pouvais mettre sur le bandage.

socks1

Ensuite, je les ai fixes avec des pansements pour les maintenir en place. Maintenant, elle n’est toujours pas un chat parfaitement heureux, elle est toujours un peu anxieuse avec les bandages (blague : elle a des pouces à la place de ses pattes arrières) mais elle peut marcher sans continuer à glisser.

Puss in Boots

Affaire résolue.

Angela

Traduction en français par Aurore Tisserand.

L’ours dans l’ascenseur

Picture (c) by Klaus Pichler

Image © par Klaus Pichler

Les voyages dans le temps sont-ils possibles ? Eh bien, je pense qu’ils le sont, au moins dans notre esprit. Une image, une phrase, une odeur et vous êtes soudainement ailleurs, quelques années avant, à revivre une situation. Ces rappels soudains sont parfois agréalbles, parfois atroces et parfois juste amusant. La dernière fois que ça m’est arrivé était quand j’ai vu pour la première fois l’ours dans l’ascenseur sur le projet “Skeletons in the Closet” (= squelettes dans le placard) par Klaus Pichler (voir son article “On tour with Noah’s helpers” pour plus de détails).

Je rendais visite à des collègues au Landesmuseum für Technik und Arbeit peu avant l’ouverture de l’exposition “Kosmos im Kopf” (L’Univers dans la tête). J’ai appuyé sur le bouton de l’ascenseur et attendu qu’il arrive. La porte s’est ouverte et j’ai soudainement fait un bond en arrière. Un gigantesque ours se tenait devant moi, me regardant, la gueule légèrement ouverte. Pendant un moment je l’ai regardé d’une manière assez ridicule mais en quelque sorte suffisamment pour que le muséologue en moi meurt, mais ensuite je me suis remis à réfléchir. Il n’était pas logique qu’un gros chien mangeur d’hommes utilise l’ascenseur pour chercher sa prochaine proie. Après le premier choc j’ai regardé de plus près et découvert que l’ours était juste naturalisé. Apparemment, il était “garé” dans l’ascenseur jusqu’à ce que les installateurs en aient besoin.

J’ai décidé de rejoindre l’ours dans l’ascenseur et je me suis souvenu de moi quelques années auparavant. Je venais de commencer mes études muséales et j’étais en train de décider quel chemin choisir dans ce domaine. Donc j’ai fais un stage au Naturkundlichen Sammlungen (collections d’histoire naturelle) à Berlin-Charlottenburg. Dans l’atelier de leur taxidermiste il y avait un loup naturalisé qui paraissait si réaliste qu’il fallait le toucher pour être sûr qu’il n’était pas vivant. Leur taxidermiste était un vrai artiste. Il m’a expliqué comment il “naturalisait” les animaux (un terme qu’il utilisait pour distinguer les “naturaliseurs” des vrais taxidermistes qui avaient appris et étudiés ce commerce). Avant qu’il fasse quoi que ce soit avec l’animal mort, il essayait d’avoir une image de l’animal lorsqu’il était vivant. Une image dans tous les sens du terme : il essayait d’avoir des photos, vidéos, essayait de parler avec des gens qui l’avait connu alors qu’il était vivant et ainsi de suite. Il expliquait que si vous ne faites pas cela, vous preparer juste un animal d’une certaine espèce. Si vous voulez faire une taxidermie d’un certain animal, seulement cet unique animal, alors vous devez connaître sa personnalité sinon personne ne le reconnaîtra quand il sera prêt. Et c’est vrai. Essayez vous-même la prochaine fois que vous visitez un musée d’histoire naturelle. Je vous promet que vous reprérerez les animaux qui paraissent “vrais”, presque vivant. Et il y en a qui vous paraîtrons “faux” bien qu’ils soient anatomiquement correctes (vous en trouverez qui ne le sont même pas, mais c’est une autre histoire).

Depuis ce stage j’ai un grand respect pour le travail que les taxidermistes font – et j’ai découvert que je n’aurai jamais la patiente d’entre être un moi-même.

Livre : “Skeletons in the Closet”, photos par Klaus Pichler, textes par Klaus Pichler, Julia Edthofer et Herbert Justnik, edition anglaise, est maintenant sorti et peut être commandé via la page d’accueil de Klaus Pichler.

Traduction en français par Aurore Tisserand.

Oups – Petite régisseur vous a envoyé un message à vous tous, mais n’aurai pas dû…

Chers lecteurs,

Veuillez accepter mes excuses pour la newsletter qui vous montrait un message qui était protégé d’un mot de passe. C’était une erreur, comme nous testons un nouvel enregistreur de données en ce moment et j’avais besoin d’un site Internet pour tester si nous pouvions avoir accès à nos données climatiques depuis le monde entier (ou, en fait, depuis nos réserves et bureaux). Je n’avais pas idée que cela serai envoyé via notre flux RSS comme n’importe quel autre article du blog.

Bref, de toute façon, pour vous garder dans la boucle : qu’est-ce qui se passe en ce moment ?

Depuis Noël j’expérimentais arduino et d’autres outils de multi-contrôle. Bien sûr, même si j’essayais juste pour le plaisir, j’ai finis par l’associer au musée. Comme j’avais besoin de quelque chose à construire, j’ai construit un enregistreur de données. Et s’il est déjà construit, pourquoi ne pas le prendre au travail avec moi ?

There it glows... the experimentation zone at Christmas.

Et il brille… le laboratoire à Noël.

A l’heure actuelle le petit prototype du « Petit régisseur » garde un œil sur le climat de l’une de nos réserves externes et envoi ses données à un site Internet. Et depuis cette semaine cet autre petit bonhomme mesure le climat dans une réserve dans notre musée et les enregistre sur une carte SD :

DatLog_2

Comme vous le voyez par le coton-tige qui sert de bouton de redémarrage, tout ceci est en phase de prototype pour le moment. En fait, le « coton-tige régisseur » était une réponse rapide à un appel urgent de notre restaurateur. Assemblé avec les pièces que j’avais à portée de main, c’est à dire une ancienne boite en carton, une cheville, un peu d’ethafoam et, oui, un coton-tige.

Ceux qui suivent @RegistrarTrek sur Twitter savent que j’ai promis d’écrire ce que nous avons fait et ce que nous allons faire, dès que nous avons passé la phase de prototype (et cessé de créer des bombes par e-mail).

Bon week-end à tous !

Angela

Traduction en français par Aurore Tisserand.

Le transport et l’exposition de la Rolls Royce de John Lennon

Par Derek Swallow – Royal BC Museum

Suffocant, avec un sentiment de défaillance imminente, j’ai pris une profonde inspiration, et j’ai expiré lentement. « Relaxe », me murmurai-je. Je suis juste responsable du mouvement d’une voiture de nos collections pour une exposition à Montréal avec quelques facteurs compliqués : la voiture est une Rolls Royce ancienne, possédée et conduite par la légende des Beatles, John Lennon ; l’intégralité du corps est composé d’une « toile » en métal avec une peinture à l’huile originale ; ses 2700 kg empêchent de la déplacer sans utiliser les freins – ils ne fonctionnent que si le moteur tourne ; la voiture a besoin d’être motorisée ; en plus notre équipe de conservation a découvert des soulèvements de la peinture ET nous avons moins de cinq semaines avant que la Rolls soit amenée au musée emprunteur. La date d’inauguration est non-négociable. « Okay, faisons-le », ai-je pensé avec optimisme. J’ai passé un coup de téléphone au mécanicien de la Rolls, rapatrié un de nos stagiaire de la conservation, qui est justement spécialisé dans la peinture sur métal. Les différentes pièces ont été commandées et la restauration de la surface de la voiture a commencée.

Maintenant, concernant le transport : au départ, il a fallu littéralement penser « dans la boite ». Nous avons décidé de mettre en caisse la voiture, de la mettre sur un poids-lourd, sur des dolly équipées de freins et de minimiser le transport sur route en la faisant voyager par avion jusqu’à Montréal. Bon plan ? Non. La taille de la caisse proposée aurait seulement pu voyager en cargo ; le plus près étant à Seattle. Cela supposait de transporter la caisse hors de l’île, où Victoria est localisé, traverser la frontière vers les Etats-Unis et faire prendre l’avion à la voiture pour revenir au Canada – un cauchemar logistique et administratif. En plus, une seconde lecture du Facility Report de l’emprunteur a montré que le camion aurait dépassé la taille de leur plus grande porte de quai de réception. Me sentant plus que perturbé, j’ai appelé le mécanicien de la Rolls pour lui demander conseil. Il m’a suggéré de contacter une société de transport sur route spécialisée dans le déplacement de voitures de courses luxueuses et de plusieurs millions de dollar. J’ai plus ou moins bien cherché, trouvé et réservé un tel transport. Les deux semaines suivantes sont passés rapidement avec l’organisation logistique, l’accord de prêt, l’assurance. La date de prise en charge était maintenant dans une semaine.
Le travail de conservation avançait bien ; les pires zones étaient stabilisées mais le manque de temps a empêché de terminer le travail. Nous avions pris en compte cela depuis que le seul véhicule au climat contrôlé avait été réservé six mois à l’avance. Un appel frénétique parvint à notre institut national de conservation pour demander comment ce type de peinture sur métal réagissait à des changements rapides de température et d’humidité relative, que le camion et le cargo engendrerait pendant le parcours à travers le pays. Météorologiquement parlant, il ne pouvait pas y avoir de pire mois pour un transport au Canada. L’Institut de Conservation du Canada a répondu rapidement en indiquant que la formule non-commune de la peinture était ordinairement appliquée sur le bois uniquement. Cependant, leur réponse finale, mais pas définitive, indiquait que la peinture devait tenir, en vertu de ces conditions. Il y a eu un soupir de soulagement collectif, combiné avec un malaise. J’ai appelé notre mécanicien. Les pièces allaient arriver le jeudi. Jeudi ? Le camion devait être là tôt le mardi matin suivant. « Pouvez-vous réparer la voiture dans les temps », lui ai-je demandé avec espoir ? « Ca ne devrait pas être un problème » fut la réponse – un autre signe hésitant de soulagement

Rolls load – RBCM secure storage

Chargement de la Rolls – Réserves du RBCM

Mardi matin arriva. Les pièces étaient arrivées, la réparation faite, la voiture testée et prête pour le chargement. Le camion a tiré et abaissé son hayon. Le chauffeur est descendu de sa cabine, jeta un œil sur la Rolls, nous regarda interrogateur et dit : « Quelle longueur il y a entre les deux essieux déjà ? » Tous les yeux se tournèrent collectivement, les cœurs de l’intégralité de l’équipe s’arrêtèrent momentanément et cette pensée horrible passa dans la tête de tout le monde simultanément : la Rolls est trop longue pour le hayon. Les mesures apparurent et furent prisent. Le résultat : la voiture devrait tout juste passer. Notre mécanicien monta dans la Rolls et de manière confiante mais prudemment, mit la voiture en position. Cela fonctionna. Les pneus furent bloqués, le véhicule levé, puis conduit à bord et fixé au niveau des roues.
Le chauffeur ferma la porte, monta dans sa cabine et le voyage à travers le pays commença. Nous avons maintenu une communication régulière avec le chauffeur qui nous annonçait de bonnes conditions presque jusqu’à la fin de son voyage, lorsque les prévisions météo ont annoncées la venue d’un temps houleux, avec des vents violents et des précipitations de neige, qui allaient balayer depuis le nord-ouest et croiser la route du véhicule. Le chauffeur a conseillé de continuer pour passer avant la tempête. C’était ça, ou attendre la fin de la tempête et rater la date butoir de la livraison. S’assurant qu’il s’était bien reposé nous lui avons donné le feu vert pour y aller.

heavy duty dollies

Dollies pour fortes charges

Le 4 mars, tard dans l’après-midi, avec 8 heures de retard, il manœuvra son véhicule poids-lourd dans les rues étroites du centre-ville de Montréal. Avant cela, la police de Montréal a été demandée pour sécuriser la zone ; bloquer les rues critiques et contrôler la foule ; et le personnel du musée s’est réuni pour l’arrivée du camion. L’équipe, équipée avec de belles dollies pour charges lourdes, avait anticipé le besoin de dégager la Rolls du camion, le long de la rue, et sur la rampe en acier pour entrer dans le musée.
Notre mécanicien de la Rolls et notre conservateur objets d’art, qui ont pris l’avion auparavant, ont expliqué que la pousser à la main endommagerait la voiture et qu’une seule méthode pouvait être envisagée : conduire le véhicule dans le bâtiment. La route était humide et salée, impliquant la nécessité de couvrir le chemin avant de déplacer le véhicule. Couvertures, plastiques, matériaux d’emballage ont été récupérés dans le camion et le musée, mais la quantité était insuffisante.
off  load

Déchargement

Par désespoir, quelqu’un a commencé à « creuser » dans une benne à ordures et a découvert un grand rouleau de plastique orange, plus que suffisant pour ce qu’il y avait à faire.
Une fois en place notre mécanicien a prudemment démarré la voiture, l’a reculée et hors du camion, l’a manœuvré dans la rue vers l’entrée du musée. Ensuite, une autre crise cardiaque – la Rolls paraissait trop large pour l’entrée. Mais nous connaissions la taille de l’entrée avant et nous avons utilisé les dimensions de la voiture pour la notice du catalogue.
Les personnes avec un mètre se mirent en action. Avec un sourire d’autosatisfaction un membre de l’équipe se retourna et clama qu’il y avait une marge de 10 cm de chaque côté de la voiture.
Certains disent que les responsables de collections sont obsédés par la précision lorsqu’on documente les dimensions et détails des objets de collection. Dieu merci, cette déclaration s’est avérée vraie.

into the museum

Dans le musée

Le défi suivant pour notre mécanicien était de glisser le large véhicule dans l’espace très serré. Il y a eu quelques minutes délicates avec des personnes qui hurlaient des instructions et des tensions montantes mais le véhicule a été déplacé indemne jusqu’à la salle de l’exposition.
Manœuvrer la voiture rapidement vers son emplacement sur des plaques renforcées est devenue la tâche la plus urgente. La plupart des plaques de sol flottant supportent un maximum de 567 kg alors que la charge sur chaque pneu de la Rolls était de 680 kg chacun. Presque immédiatement après que la voiture soit entrée dans la salle le sol a commencé à se déformer. La voiture menaçait de faire s’effondrer le plancher. L’équipe du musée a plu vers l’atelier de menuiserie et est revenue avec des plaques de contre-plaqué. Hâtivement la Rolls a été conduite sur les plaques qui distribuaient le poids, éliminant le hasard. Maintenant, comment la voiture pouvait être déplacée à son emplacement de présentation ? Une solution créative couplée avec de la technologie et des forces brutes a été concoctée.
creative moving technique

Technique de déplacement créative

Des GoJacks avec des sangles à cliquets ont été attachées et placées sous chaque roue. L’équipe a ensuite tiré manuellement la voiture hors des plaques de contre-plaqué vers la position adjacente sur les plaques renforcées. Le mécanicien de la Rolls a conduit rapidement mais précisément la voiture, de sorte que les quatre pneus soient placés sur les plaques. Elle était en position. Oui ! Ensuite les préoccupations se sont tournées vers l’état de la surface peinte. Quelle était la gravité de l’impact des volatiles et dramatiques changements de températures et d’humidité relative ? Un conservateur peintures local à portée de mains, a fait le constat d’état, examiné la surface et trouvé la peinture en bon état.

On l’a fait. Nous avons atteint la date ciblée. La voiture était en place 24 heures avant le vernissage avec les deux plus puissants politiciens de la province de Québec : le Premier Ministre et le Lieutenant-Gouverneur.
Tout le travail acharné et la planification, soutenu par un catalogage brillamment précis et tempéré avec des moyens de résolutions des problèmes innovant ont contribués à la réussite de ce projet.

http://pacmusee.qc.ca/en/media/press-releases/john-lennon-s-rolls-royce-at-pointe-a-calliere (Histoire de la Rolls et installation)

Ceci est mon dernier article pour RegTrek. Je souhaite remercier l’équipe de RegTrek pour leur travail et soutient, et particulièrement Angela Kipp pour son énergie et enthousiasme dans de ce brillant projet. Je voudrai dire au revoir à chacun, alors que je fais une transition vers une nouvelle carrière : enseigner l’anglais comme seconde langue, et développer les supports et programmes d’études pour l’anglais seconde langue. Je souhaite à chacun le meilleur pour faire avancer ce projet étonnant, RegTrek, et vous remercie de m’avoir permis de participer.

Cordialement.

Derek Swallow, Régisseur, Royal BC Museum.

Traduction en français par Aurore Tisserand.

Un trilemme de régisseur – Le résultat

J’espère que vous avez tous apprécié réfléchir à la situation que j’ai présentée dans la première partie et que vous avez maintenant décidé ce que vous feriez.

Quel fut le résultat ?

D’abord, vous vous souvenez que j’ai dis dans la première partie que la vraie vie n’est pas un exercice. Donc, je n’avais pas tous les éléments d’information aussi bien organisés tels que je vous les ai présentés. Je devais les rassembler, tout en poursuivant le processus de dépannage – avec un temps limité et une tempête de neige qui approchait.

Comme vous avez dû le remarquer, même si l’option a) (retirer les camions) était possible en théorie, je l’ai écartée assez tôt. C’était la meilleure solution pour endommager les camions, tant par le processus de déplacement, qu’en raison des problèmes climatiques/météorologiques. Immaginez le déplacement de camions historiques à la va-vite, au début d’une tempête de neige ! Quelles sont les chances que tout le monde garde son calme et fasse ce qu’il faut ? Quelle probabilité que quelqu’un perde la tête, lâche quelque chose où il ne faut pas ou ne regarde pas où il marche ? Prévenir des dangers est seulement un aspect. Eviter les accidents, surtout ceux qui pourraient conduire à des blessures, en est un autre et le plus important pour moi.

Je me suis penchée sur l’option c) (attendre jusqu’à lundi) en premier. J’ai ensuite vérifié la page web du Deutsche Wetterdienst (DWD, service météo allemand), le radar des precipitations ainsi que les dates annoncées par celui de l’aéroport le plus proche (qui est notre référence pour le temps local parce qu’il est juste à 4 km).

A ce moment nous avions environ 55% d’humidité relative dehors et à peu près -3°C. Les prévisions météo pour lundi prévoyaient une augmentation de la température à 2-5°C, avec 85% de probabilité de pluie. Le radar me dit que la neige arrivait, mais était susceptible d’arriver plus tard que les 10h annoncées par l’alarme.

Donc, j’ai compris que j’aurai une petite marge de temps pour l’option b) (ouvrir la porte, mettre en place la nacelle dehors, travailler à l’intérieur), parce que lundi il y aurait exactement le même problème de conditions climatiques, pires que celles d’aujourd’hui. Les prévisions météo à long terme ne m’ont pas données beaucoup d’espoir quant à l’amélioration la semaine prochaine. En fait les -3°C/55%HR semblaient les mieux dans un futur proche.

hxdiagrammPour contre-vérifier mon intuition, j’ai pris mon cher diagramme de Mollier. Il m’a dit qu’avec cette situation je n’atteindrai pas le point de rosée dans la réserve (souvenez-vous : 11°C/42% HR). L’air serait d’abord mélangé, ce qui engendrerait une augmentation de la température et la baisse de l’humidité relative avant que la température commence à descendre. Et avec tous les objets bien chauffés à 11°C, le risque de condensation semblait faible (contrairement à ce qu’il s’est passé quelques années plus tôt quand un home intelligent a décidé d’ouvrir la porte pour laisser entrer le “beau et chaud air du printemps” (18°C/80%) dans la réserve (11°C/50%).

Si la neige arrivait tôt, nous aurions pû interrompre le travail et avoir la porte fermée en 10 minutes. Donc, j’ai décidé de prendre l’option b), mais, honnêtement, je n’était pas sereine avec cette solution et j’aurait été reconnaissante à n’importe qui de fournir une option d).

Nous avons été chanceux. Le détecteur a été changé dans l’heure et la neige est arrivée à plus de 14h. Nous avons re-chauffé la réserve très soigneusement (ce qui n’était pas problématique car le système de chauffage est très faible) et tout s’est bien passé.

Pourquoi j’ai toutes les données ? Est-ce que c’est arrivé récemment ?

Certains d’entre vous se sont sans doute demandés pourquoi j’avais toutes les bonnes données alors que j’ai eu cette situation il y a longtemps. Crevez-moi le Coeur, je n’avait pas à faire ça ! Je viens de lever les yeux au ciel.

En général, s’il y a des situations problématiques, vous pouvez en parler avec des experts dans votre musée ou sur le terrain pour trouver la meilleure solution possible. Vous pouvez prendre la décision vous-même après avoir contre-vérifié avec des collègues pour voir si vous n’avez rien oublié d’important. Ou vous pouvez la presenter à la direction et les laisser prendre les décisions. Peu importe l’approche que vous prenez, vous pouvez dire que vous avez fait au mieux avec vos connaissances. Ensuite, il y a des situations comme celle-ci où vous êtes livrés à vos propres conseils. Vous avez à décider sur les bases des données limités que vous avez, votre experience et votre intuition.

Dans ce cas c’est important de faire une double-vérification par la suite. Pour sûr, si quelque chose ne va pas vous savez que votre décision n’allait pas et que vous ferez mieux la prochaine fois. Mais si tout va bien vous ne serez jamais complètement sûr si tout va bien car votre décision était bonne ou juste parce que vous avez beaucoup de chance. Cela conduit, dans le pire des cas, à refaire la même chose la prochaine fois, mais avec beaucoup moins de chance.

Donc après l’incident, j’ai écris à beaucoup de collègues pour leur demander la même question qu’à vous : “Qu’auriez-vous décidé ?” C’était très intéressant de lire leurs réponses. En général, ils approuvent la manière don’t j’agis. Quelques-uns ont demandés si ce n’était pas possible de prendre le risque d’avoir uniquement un détecteur incendie d’actif, parce que depuis qu’ils sont infrarouges cela se serait sans doute déclenché en cas d’incendie, même si cétait de l’autre côté de la réserve. Il y avait certaines raison pour lesquelles je n’ai pas pris ce risque :
1. Les deux détecteurs infrarouges ont été installés exactement en même temps. Si le dysfonctionnement était un problème de production, peut-être que le second détecteur n’était pas totalement fiable.
2. En cas d’incendie je n’étais pas sûre de la manière dont l’assurance aurait pris en compte le fait que l’un des détecteurs n’était pas activé.
3. Ma principale préoccupation était celle-ci : que se passerai-t-il si un petit feu brûlait depuis un certain temps dans la zone du détecteur incendie cassé sans que l’autre détecteur s’en rende compte ? Le feu pourrait augmenter et quand l’autre entrerait en action, nous aurions perdu un temps précieux pour que les pompiers réagissent. La réserve était en pierre, donc la statique n’était pas la première preoccupation. Mais immaginez la quantité de fumée grasse et probablement toxique qu’aurait produit un bois huileux en train de brûler, des camions et des trains, l’air contaminé et comment cela aurait affecté chaque objet dans la réserve. Et, au moins parmis les collègues de musées d’art et métiers, l’image de la rotonde du Nürnberg Transport Museum reste très présente : http://en.wikipedia.org//wiki/Nuremberg_Transport_Museum#Damage_following_the_fire_of_17_October_2005

Quelques collègues ont eu des idées supplémentaires, comme la formation d’une garde volontaire contre le feu parmi l’équipe du week-end et pour voir si le temps serait vraiment si mauvais lundi, une idée que je vais définitivement garder en mémoire pour les autres cas à venir.

Alors que j’étais sur le point d’écrire la fin de cette histoire, tout ce que j’avais à faire était de fouiller dans mes archives mail de l’année où l’incident s’est produit sous le mot clé “trilemme” et j’ai alors pû relire toutes les données et quelques faits supplémentaires que j’avais depuis oubliés, ainsi que toutes les suggestions que j’avais reçues d’autres régisseurs et chargés de collection.

Conclusion

En regardant en arrière, il y avait beaucoup à retenir de cet incident :
• Quand vous preparer une réserve, prenez en compte la manière dont les systèmes de sûreté peuvent être mis en place sans avoir à faire prendre un risque aux objets.
• Gardez toutes les informations des incidents passés ; vous ne savez jamais quand vous en aurez besoin.
• La loi de Murphy est toujours en vigueur.

J’espère que vous avez apprécié cette réelle petite scène de crime de responsable de collections, et si jamais vous avez envie de partager l’une de vos histoires, nous serions heureux de la publier sur Registrar Trek.

Bien à vous,
Angela

Mis d’un anglais brut à un anglais correct par Molly S. Hope. Merci Molly, je serais perdue sans toi !

Traduction en français par Aurore Tisserand.

Mise à jour : L’art dans les hôtels

Parfois, nous recevons des commentaires sur nos articles sur Registrar Trek depuis les regions les plus reculées de notre planète. Mais lundi dernier c’était un commentaire de la porte d’à côté :
“Devinez ce que j’ai vu ce week-end ?” Dr. Hajo Neumann l’un de nos conservateurs m’a demandé.
Ne n’en avait aucune idée.
“De l’art dans un hotel !” Il sourit et me montra cette image :

Foto00061 by Hajo Neumann

Oui, les gars, quelqu’un a fait clouer l’oeuvre directement sur le mur ! Si près que le cadre se plie. Il a été accroché si près de la fenêtre qu’il reçoit toute l’exposition aux UV qui peut lui apporter un petit extra.

Un trilemme de régisseur – Que décidez-vous ?

fire-truck-4912_640Quand vous faites des études de muséologie ou prenez un cours de manipulation d’oeuvres et conservation preventive, vous apprenez beaucoup sur l’idéal des conditions de stockage, l’amélioration des conditions climatiques, quoi faire, quoi ne pas faire. Cependant, tous les exercices que vous résolvez en classe sont des cas clairs.
Normalement, il n’y aurait qu’une bonne réponse à la question, “Que décidez-vous ?”

Ensuite, il y a la vraie vie des musées. Et comme dans la vraie vie en general, ça ne consiste pas en des cas clairs. Vous allez toujours courir après des situations où vous n’avez pas à decider quelle est la solution à un problème, mais laquelle est la moins mauvaise. La meilleure pratique est mieux, mais parfois tout ce que vous pouvez faire est de decider entre un désastre et une catastrophe.
C’est une histoire vraie que je vais vous raconter en deux parties. Dans la première je vais vous confronter à une situation, vous fournir quelques informations supplémentaires et vous laisser avec la question, “Que décidez-vous ?”, pour que vous puissiez réfléchir à la situation jusqu’à ce que je vous dise comment l’histoire s’est résolue.

La situation

Vous êtes le responsable des collections d’un musée avec une grande collection d’objets technologiques. Il est 7h30 un vendredi matin en décembre, quand vous recevez un appel du département de la maintenance : un feu a déclenché une fausse alarme dans la nuit, et deux brigades sont venues. Le détecteur a été ré-enclenché et à cause une autre fausse alarme tôt ce matin, ça a besoin d’être résolu.
La réserve est munie de deux détecteurs d’incendie infrarouges similaires, chacun contrôlant la moitié de la salle. Pour résoudre le problème, le détecteur incendie a besoin d’être vérifié et éventuellement remplacé par un service technique exterieur, et n’est seulement accessible avec une nacelle. L’endroit où la nacelle pourrait être placée dans la salle pour atteindre le détecteur est bloquée par deux grand camion historiques.
D’autre part, lorsque une porte est ouverte, la nacelle peut être à l’extérieur de la réserve, atteindre l’intérieur et le technicien peut intervenir de là. En conséquence, la température dans la réserve passerait de 11°C à presque zero à côté de la porte, et un peu plus, plus loin dans la réserve.

Conditions climatiques de la réserve

• Les objets conservés dans la réserve sont des camions et du matériel de chemin de fer.
• La température dans la réserve est de 11°C.
• L’humidité relative est d’environ 42%.

Conditions météorologiques

La sonde climatique locale rapporte de -3°C et 55% d’humidité relative, et le temps est couvert mais sec. Il y a une alerte des services météorologiques concernant de fortes chutes de neige, qui commenceraient à environ 10h.
Les prévisions météo pour la semaine prochaine : lundi, la température passera à 5°C avec 85% d’humidité relative et des risques de pluie. Le temps reste chaud et humide pour les deux prochaines semaines.

Messages téléphoniques

FFS – Fine Fire Services, appel à 7h56
Un technicien peut être là à 9h. Travailler sur le détecteur incendie va prendre environ une ou deux heures, cela depend si le détecteur a seulement besoin d’être nettoyé ou complêtement remplacé. Les techniciens doivent être prévenus avant 10h, sinon ils ne seront pas en capacité de venir avant lundi.

Restaurateur des camions et voitures, appel à 7h59
Les camions peuvent être déplacés, mais ont besoins d’un équipement lourd et de la présence du département de la maintenance.

Chef du département de la maintenance, appel à 8h05
Les barres de remorquages et camions peuvent tirer les camions historiques ; l’équipe pour aider le restaurateur peut être là.

Restaurateur des camions et voitures, appel à 8h07
Où tirer les camions ? La seule place possible est le parvis à l’extérieur de la réserve. Combien de temps ça va prendre de les tirer jusque là ? Si on commence maintenant, ils peuvent finir pour 9h30.

MAINTENANT C’EST A VOUS

Avez-vous toutes les informations dont vous avez besoin pour prendre une décision ? Comment feriez-vous pour décider ?

a) Tirer les deux camions en dehors de la réserve pour que le technicien puisse travailler à l’intérieur ?
b) Ouvrir une porte pour que la nacelle puisse rester à l’extérieur et que le travail puisse se faire à l’intérieur de la réserve ?
c) Attendre lundi ou plus tard, laisser 50% de votre réserve sans détecteur incendie, jusqu’à ce que la température remonte et qu’il fasse plus sec ?

Maintenant mes chers lecteurs : Que décidez-vous ?
Lisez les résultats ici.

Traduction en français par Aurore Tisserand.

Des collections non traitées – Avec un peu d’aide de mes amis

Managing Previously Unmanaged Collections - Book CoverAu début de l’année, je vous ai demandé si vous aviez envie de me rejoindre dans l’aventure de l’écriture d’un livre, au sujet de la gestion des collections encore non traitées. Et vous avez été au rendez-vous. Beaucoup d’entre vous ont soutenu le projet grâce à leurs histoires, photographies, commentaires, idées et remarques encourageantes.

Ainsi, je peux aujourd’hui vous annoncer fièrement que j’ai déposé le manuscrit et que vous pouvez déjà trouver l’annonce de la sortie du livre en page 7 de « Essential New Books for Museum Professionals » de Rowman & Littlefield.

La semaine dernière, nos collègues américains fêtaient Thanksgiving. En Allemagne, nous avons aussi un moment pour remercier les autres, à la fin de la saison des récoltes, en célébrant le « Erntedankfest ». Aujourd’hui, c’est à mon tour de remercier tous ceux qui ont contribué au projet ! Merci pour avoir donné de votre temps, pour vos connaissances et vos idées !

Je voudrais remercier en particulier mon propre « comité consultatif ». Lorsque l’on écrit un livre, il faut savoir éviter les écueils. Mais même lorsqu’on les connait, on a parfois besoin d’une seconde paire d’yeux pour les repérer.

Ecueil n°1 : Je sais de quoi je parle !

Bien sûr que vous savez de quoi vous parlez, sinon vous n’écrieriez pas de livre. Mais votre écriture est à l’image de votre expérience personnelle. Vous avez besoin de quelqu’un d’aussi pointu que vous dans votre profession afin de vous aider à voir les points importants que vous ratez, ou pour vous signaler que vos conseils aux lecteurs pourraient avoir un effet inverse, étant donné certaines circonstances auxquelles vous n’aviez pas pensé. Et vous avez besoin de cette personne pour discuter des énigmes et des définitions, car tout n’est pas aussi clair et logique que ce que vous pensez, et vous l’avez réalisé seulement en commençant à écrire.

Pour mon livre, mon amie et collègue Darlene Bialowki, directrice de Darlene Bialowki Art Services et ancienne Présidente de la Commission des Régisseurs à l’American Alliance of Museums, qui a elle-même rencontré de nombreuses collections non traitées, a endossé ce rôle chronophage. Elle a lu chaque chapitre au moins deux fois, parfois plus, fait des suggestions et discuté de nombreux aspects avec moi par emails. Encore aujourd’hui, je ne sais pas comment elle a réussi à caser ça dans son planning déjà très rempli, mais je lui serai éternellement reconnaissante. Un grand merci Darlene !

Ecueil n°2 : La manière de procéder d’un régisseur n’est pas forcément la meilleure !

Si vous travaillez, vous devenez extrêmement centré sur les aspects qui sont les plus importants dans votre travail quotidien. Cela peut vous faire rater d’autres aspects qui sont tout aussi important si vous prenez du recul. Pour vous aider à les voir, vous avez besoin de quelqu’un qui travaille dans le même domaine que vous, mais qui n’exerce pas le même métier.

Je suis reconnaissante envers Susan L. Maltby, Restauratrice à Maltby & Associates Inc., qui a pris la responsabilité de lire le manuscrit de son point de vue de restauratrice et de l’enrichir avec beaucoup d’idées pratiques. Elle m’a aussi montrée certains passages du texte où je n’avais pas remarqué que les objets pourraient être endommagés ou qu’il pourrait y avoir un risque sanitaire auquel je n’avais pas pensé. Un grand merci Sue !

Ecueil n°3 : De quoi parles-tu ?

Mon livre s’adresse à ceux qui n’ont encore jamais eu à travailler sur une collection non traitée, et surtout des gens avec une expérience de base en préservation des collections et en conservation préventive. Cependant, je voulais que mon livre soit aussi un guide pour ceux qui n’ont jamais exercé un métier dans ce domaine. Mais comment être sûre qu’une personne n’ayant jamais travaillé au sein d’une collection puisse comprendre ce que j’écris ? J’avais besoin de quelqu’un n’ayant aucune connexion avec le monde de la gestion des collections et ayant une assez grande imagination pour se mettre dans la peau d’une personne confrontée pour la première fois à la gestion d’une collection encore non traitée.

Et bien, il s’est avéré qu’un de mes amis avait assez d’imagination pour se mettre dans la peau d’un pompier du XIXe siècle sur un bateau à vapeur ou un soldat se battant à Bull Run pendant la Guerre de Sécession. J’ai donc demandé à Paul N. Pallasch de Up-Close Realism (Silver Spring) s’il avait envie de se mettre cette fois dans la peau d’un nouveau chargé de collections confronté à une collection chaotique et encore jamais traitée, avec uniquement mon livre pour l’aider. Je suis heureuse qu’il ait dit oui, et j’ai été assez soulagée quand il m’a écrit qu’il avait eu des doutes concernant ma première question. Cependant, après lecture, il pensait pouvoir y arriver s’il respectait bien tout ce qu’il ne connaissait pas en conservation des collections. C’est exactement ce que je voulais que le lecteur pense et ressente après sa lecture. Un grand merci Paul.

Le manuscrit suit le cours de l’édition et je vous tiendrai informés des avancements du projet. Ainsi, il semble que « Managing Previously Unmanaged Collections – A Practical Guide for Museums » (= Gérer des collections qui n’ont encore jamais été traitées – Un guide pratique à l’usage des musées) sera disponible au début de l’année prochaine.

Meilleurs voeux,
Angela

Traduction en français par Sarah Rosu

Nous sommes Paris!

Picture via pixabay by stux

Il n’y a aucun mot pour décrire ce qui s’est passé à Paris le weekend dernier. A la place, restons silencieux quelques instants et commémorons les victimes innocentes qui furent tuées brutalement alors qu’elles passaient leur soirée à un concert, dans un café ou un restaurant, dans l’une des plus belles et vouées à la culture des capitales d’Europe . Commémorons aussi ceux qui sont tués chaque jour par des attaques terroristes à travers le monde et ceux qui souffrent et meurent en fuyant le terrorisme.

L’équipe de Registrar Trek

Traduction en français par Sarah Rosu