Des solutions pour le rangement des œuvres : le conditionnement des boutons au MJH

Conserver des boutons peut être un épineux problème. Vous ne pouvez pas les mettre tous ensemble dans un sachet type Minigrip ® car ils vont frotter les uns contre les autres. Vous pouvez alors les conditionner chacun dans un sachet mais ces derniers ont tendance à glisser et à se mélanger dans la boîte, et il ne sera pas facile de retrouver un bouton. Récemment je suis tombé sur une bonne idée de rangement pour les boutons au Museum of Jewish Heritage à New York

Button storage at MJH

Le conditionnement des boutons au MJH

Ils l’ont publié sur le compte Twitter de leurs régisseurs @MJHReg (compte qui mérite vraiment d’être suivi, où il y a des bonnes idées et photos) et je les ai contacté afin de leur demander s’ils accepteraient que cela soit re-publié sur Registrar Trek. Une des régisseurs Jennifer Roberts m’a immédiatement répondu et nous a donné l’autorisation de le faire. Elle a aussi envoyé des photos supplémentaires…

Button storage in the process

Un conditionnement de boutons en cours de fabrication

..et m’a expliqué comment cela était fabriqué :

« Pour cette collection sortant de l’ordinaire, notre technicien de conservation crée des plateaux de rangement, à partir de carton et d’adhésif papier neutres, qui peuvent être empilés dans une boîte de conservation standard. Réaliser des plateaux de rangement nous permet de conditionner environ 350 boutons par boite tout en les conservant dans un milieu stable et en les rendant facilement accessibles. Les boutons sont rangés par tailles afin de rationnaliser l’espace de rangement, et nous sommes actuellement en pleine campagne de photographies donc nous aurons des images de référence qui nous aideront dans le futur à localiser chaque bouton. »

ButtonsMJH2

N’est-ce pas adorable ? A vous d’essayer…

Traduction en français par Marine Martineau

Collections et expositions – une relation fusionnelle

Anne T. Lane

Installing an exhibition is teamwork. Thanks to Matt Leininger for the picture.

Mettre en place une exposition est un travail d’équipe. Merci à Matt Leininger pour la photographie

Une exposition peut être conçue de diverses façons. Généralement elle se base sur une idée, et les textes ainsi que les œuvres d’art viennent justifier l’idée originelle. Parfois, un objet ou un groupe d’objets peuvent incarner une idée, et le reste de l’exposition se construit autour de cet ensemble. En outre, une exposition peut aussi être entièrement constituée de fac-similés, et l’idée générale se développe à travers ces reproductions d’objets. Néanmoins si les œuvres d’art font partie des collections du musée ou doivent être empruntées à une autre institution ou à un particulier, le département en charge des collections est très vite réquisitionné.

Choisir les candidats pour une exposition au milieu de tous les objets disponibles passe en premier lieu par une phase de recherches – au sein de la base de données, ou auprès de potentiels prêteurs. Une liste des possibilités est ensuite donnée à la régie des collections qui apporte alors ces objets à un restaurateur ainsi qu’au scénographe. Chaque œuvre est évaluée non seulement selon son aptitude à illustrer le propos de l’exposition, mais aussi selon son état et sa vulnérabilité face aux risques de manipulation et à leur exposition à la lumière. Parfois juste leur taille ou leur poids suffisent à faire un choix, ou si l’objet peut être protégé ou non de la curiosité des visiteurs qui ne savent pas toujours à quel point un objet peut être endommagé en le touchant.

Une fois que la liste d’œuvres est établie, une série d’étapes se succède afin de préparer les objets pour l’exposition. Les constats d’état sont mis à jour ou réalisés, complétés par des photographies. Le scénographe doit avoir connaissance de la taille et de l’éclairage requis pour chaque objet afin de déterminer leur soclage et leur localisation, ainsi que les possibles besoins en cas de remplacement des œuvres fragiles. Enfin l’équipe en charge de la collection doit décider quel socle ou support est nécessaire afin d’assurer la stabilité de chaque objet. Le scénographe et cette équipe auront donc de solides connaissances sur les matériaux à utiliser afin que les œuvres soient exposées dans un environnement sain. Cela n’inclut pas que les socles, les supports ou le conditionnement, mais aussi les encres, les adhésifs et les produits utilisés pour la scénographie.

Just in case... the registrar makes sure the lights are alright. Thanks to Abbi Kaye Huderle for the picture

Au cas où.. le régisseur des collections s’assure que le niveau de luminosité est le bon. Merci à Abbi Kaye pour la photographie.

L’installation des œuvres se réalise toujours collégialement. Afin que tout se déroule dans la plus grande harmonie, toutes les personnes concernées doivent savoir où et quand chaque œuvre sera installée. Les équipes et leurs assistants transportent ensemble les objets de leur lieu de stockage à la galerie d’exposition, dégageant les espaces empruntés et ouvrant les portes si besoin. Une fois que les œuvres sont dans l’espace d’exposition, il doit toujours y avoir une personne pour bloquer l’accès aux personnes non autorisées à entrer. Les soclages sont alors mis en place, les objets sont installés, et ensuite l’éclairage est ajusté. L’équipe technique se poste alors sur des échelles, l’équipe de régisseurs et conservateurs reste au sol, cherchant à ajuster et à contrôler le niveau de luminosité afin que les collections soient correctement éclairées mais sans être mises en danger par une luminosité excessive. Le confort du public est aussi pris en compte, puisqu’une lumière trop forte éblouissant les visiteurs serait préjudiciable. Un dernier coup de chiffon sur les vitrines en plexiglas et l’ouverture peut avoir lieu.

Néanmoins même après l’ouverture d’une exposition, les équipes technique et de régisseurs doivent vérifier régulièrement que les vitrines sont propres, que rien n’a été déplacé, que les visiteurs n’ont pas trouvé un moyen d’accéder ou d’endommager les objets, et que les niveaux de luminosité requis restent stables. L’équipe en charge de la collection vérifie aussi la présence éventuelle de parasites. Si quelque chose cloche, cela sera transmis au département approprié et résolu avec le moins d’incidence possible sur l’exposition.

Traduction en français par Marine Martineau

Un dictionnaire : régisseurs américains – régisseurs internationaux

Chaque profession a ses codes, acronymes et abréviations. Comme un radioamateur je dis des choses telles que « I’m QRV at 1900 UTC for a QSO on 40 meters, 73! » sans même penser à la manière étrange dont cela peut être perçu par quelqu’un d’extérieur. Bien que ces codes soient internationaux et standardisés afin de réduire les barrières linguistiques, dans le domaine de la régie c’est une autre histoire. Mon anglais est correct mais je trébuche souvent sur les acronymes et abréviations, qui sont très courants dans le milieu des musées américains, et que je ne comprends pas. Afin de faciliter la collaboration internationale, j’ai commencé à en regrouper certains avec l’aide des aimables personnes contribuant à la liste de diffusion RC-AAM (Registrars Committee of the American Association of Museums = Comité des régisseurs de l’association américaine des musées). Certains sont communs à l’ensemble des États-Unis, d’autres sont régionaux ou utilisés uniquement dans certains musées. La liste sera mise à jour occasionnellement, si je tombe sur d’autres codes que je ne connais pas ou si quelqu’un propose de nouveaux termes.

AP = “Abandoned Property”, objet abandonné par son propriétaire. Les circonstances selon lesquelles un objet devient un « AP » sont définies par la loi et varient d’un état à l’autre aux États-Unis.

AR = « Artifact Receipt » (« accusé de réception d’un objet »).

BOL = « Bill Of Lading », (« bordereau d’expédition »).

CCMS = « Collections Cataloging and Management System”, base de données.

CMS = soit « Collections Management System », base de données, ou « Content Management System », base de données utilisée pour gérer et publier des contenus, pour un site Web par exemple.

COA = « Certificate of Authenticity », (« certificat d’authenticité »), preuve de l’authenticité et de la propriété d’une œuvre – il doit en permanence accompagner l’œuvre. Il est particulièrement fréquent pour les œuvres contemporaines et éditées.

COI = « Certificate of Insurance », (« certificat d’assurance »).

CR = « Custody Receipt », certificat de transfert, ou « Condition Report » (« constat d’état »).

DAMS = « Digital Asset Management System », base de données pour gérer les contenus numériques.

Del = « deliver », (« livrer »).

DOG = il n’aboie pas ! Le « Deed Of Gift » (« acte de donation ») est un document qui confirme qu’un objet a été donné ; c’est un instrument juridique prouvant que la propriété a été transférée au musée.

DOR = « Dead On the Road », ce terme est principalement utilisé dans les musées d’histoire naturelle dans la documentation de spécimens de zoologie.

D/O = « drop-off, date et/ou lieu de livraison.

FCL = « Full Container Load », un container complet. Soit parce que la charge prend un container entier, ou parce que vous avez réservé le container exclusivement pour le transport.

FIC = « Found In Collection » (« trouvé dans la collection ») désigne un objet que l’on découvre en travaillant sur les collections et qui ne dispose pas de numéro d’inventaire ou autre indice pouvant indiquer au régisseur son origine. Faire des recherches sur un « FIC » peut être agaçant, mais trouver le numéro d’inventaire originel à travers ces recherches est l’un des moments les plus satisfaisants dans la vie d’un régisseur. Voir aussi « FITS » et « FOP ».

FITS = « Found In the Stacks », (« trouvé dans les piles »), sorte de FIC pour les documents.

FOP = « Found On Property/Premises », (« trouvé sur les lieux »), voir FIC.

FR = « Facilities Report/Facility Report », document fourni par les emprunteurs aux prêteurs, qui établit certaines informations concernant le muse, le climat, les systèmes de sécurité…

FTC = « Foot Candles », est une unité d’éclairement lumineux du système d’unités de mesure américaines. 1 foot-candle équivaut à 10.76 lux.

FTL = « Full Trailer Load », un camion plein ou un camion réservé pour un transport exclusif. Voir FCL.

GFR = « General Facilities Report », revu et publié en 2008 par l’AAM (American Alliance of Museums). Ce document de plus de 30 pages est une version élargie de son prédécesseur. Il inclue plus de sujets, maintenant examinés par le secteur des assurances à la suite d’évènements catastrophiques qui ont eu lieu depuis le début des années 2000, ainsi que les modernisations au sein de la profession elle-même.
Essentiel à compléter si l’on souhaite emprunter, il est aussi utilisé comme outils pour avoir toutes les informations sur une institution en un seul document pour un projet de construction ou de rénovation.
L’ancien titre “Standard Facility Report” (SFR) a été changé lors de sa révision car beaucoup de personnes pensaient qu’il contenait les normes et bonnes pratiques concernant les sujets dont traite le rapport.

IL = « Incoming Loan », (« prêt entrant »).

IPM = « Integrated Pest Management », terme qui résume tous les efforts déployés pour protéger la collection de parasites – active et préventive.

LOFO = « Last On, First Off », un terme qui s’applique aux procédures de transport. Par exemple, un prêteur peut demander à ce que ses objets soient les derniers à être pris en charge et sont donc les premiers à être déchargés au musée emprunteur. De cette façon, les objets sont manipulés le moins possible et sont transportés sur un plus court laps de temps.

LTL = « Less Than Trailer Load », signifie généralement un fret inférieur à un camion plein ou une remorque.

NAC = « Non-accessioned collection », (« collection non-enregistrée »). Collection sur le point d’être enregistrée ou qu’il n’est pas prévu d’acquérir (c’est-à-dire une collection qui est temporairement mit en dépôt par un autre musée).

OL = « Outgoing Loan », (« prêt sortant »).

PBS = « Packed By Shipper », (« emballé par l’expéditeur »).

PO = « Purchase Order », (« bon de commande »).

POA = « Power Of Attorney », (« procuration »). Document indiquant que quelqu’un est légalement habilitée à agir au nom d’une autre.

PR = « Payment Request », (« demande de payement »).

PTL = « Proposed Temporary Loan », (« prêt temporaire proposé »).

PU
= « Pick Up », (« retrait »).

P/U = « pick-up point », (« point de retrait ») ou départ de la cargaison.

R = « Recto », face d’un document, d’une peinture ou d’une pièce. Aussi le « côté droit » ou le côté le plus important d’un objet recto-verso. Pour un livre, il désigne la page de droite.

RA = « Related Accessory », (« accessoire connexe »), une partie appartenant à un objet.

RFP = « Request for Proposal », (« cahier des charges »), un musée qui monte un projet tel que la conception d’une exposition itinérante va définir un ensemble de lignes directrices et de critères. Ceux-ci vont être présentés aux entreprises ou designers qui devront soumettre leurs proposition pour ces tâches.

RFQ = « Request for Quote/Quotation », (« demande de devis / devis »), si un musée a une tâche à accomplir (comme construire une caisse spéciale ou expédier quelque chose à XY) ils peuvent demander à une entreprise ou un certain nombre d’entreprises une offre.

ROD = « Receipt Of Delivery », (« accusé de réception »).

RTD = « Return To Depositor », retour d’un objet à son propriétaire, par exemple à un prêteur à la fin d’une exposition.

SFR = « Standard Facilities Report ». Le prédécesseur du “GFR”, publié en 1989 et revu en 1998. Il a mit sur le même pied les plus grands musées qui prêtaient et empruntaient souvent. Les articles abordent des questions sur la structure du personnel, l’histoire du prêt, les procédures de sécurité de l’établissement, les contrôles environnementaux, les installations, etc. Les capacités de l’emprunteur à gérer un prêt ont été mesurées à partir des réponses à ces questions ainsi que sur bien d’autres sujets.

SOP = « Standard Operating Procedures », ou comment les choses doivent être faites.

SOW = « Statement Of Work », (EDT = « énoncé des travaux »), document qui définit la façon dont quelque chose doit être fait (c’est-à-dire par un designer ou une entreprise).

TC = « Temporary Custody », (« dépôt temporaire »), objet mit en dépôt pendant un certain temps, pour certaines expositions par exemple.

TIN = « Temporary Inventory Number », (« numéro d’inventaire temporaire »).

TL = « Temporary Loan », (« prêt temporaire »).

TLC = « Tender Loving Care » est ce dont chaque objet d’un musée a besoin, mais plus spécifiquement utilisé pour les objets nécessitant des soins intensifs.

TR = « Temporary Receipt », (« réception temporaire »).

V = « Verso », revers d’un document, d’une peinture, d’une pièce, etc. Aussi l’”envers” ou revers d’un objet à deux côtés. Pour un livre, il désigne la page de gauche.

VIC = « Very Important Cargo », le VIP parmi les objets expédiés.

Les abbreviations courantes des constats d’état :

BC = « Bottom center », ou “LC”. En bas au centre.

BLC = « Bottom left corner », ou “LLC”. En bas à gauche.

BRC = « Bottom right corner », ou “LRC”. En bas à droite.

LC = « Lower center », ou “BC”. Dans le centre inférieur.

LLC = « Lower left corner », ou “BLC”. Coin inférieur gauche.

LRC = « Lower right corner », ou “BRC”. Coin inférieur droit.

N/C = « No changes », pas de changements.

PR = « proper right », (« droit propre »). Par exemple : si vous faites un constat d’état sur une peinture qui montre une femme et qu’il y a un dommage sur la main sur la gauche lorsque vous la regardez, il s’agit aussi de la droite propre à la figure représentée (vous voyez la main sur la gauche, mais sur la femme il s’agit de sa main droite).

PL = « proper left », (« gauche propre »). Voir PR.

UC = « Upper center », centre supérieur.

ULC = « Upper left corner », coin supérieur gauche.

URC = « Upper right corner », coin supérieur droit.

Termes et abbreviations également utilisés tous les jours en Américain.

ASAP = « as soon as possible », (« dès que possible »). Normalement chaque document, contrat de prêt, contrat d’assurance, … est nécessaire ASAP – au mieux un jour avant de le demander.

brb = « be right back », (« je serai bientôt de retour »).

etc. = « et cetera », Terme latin qui signifie « et d’autres choses », ou « et ainsi de suite ». Par exemple, « ma chambre de stockage est pleine de boîtes, caisses, etc ».

g2g = « got to go », (« je dois y aller »).

misc. = « miscellaneous », un mot que la plupart des régisseurs n’aiment pas, parce qu’il est très vague. Cela correspond à « trucs » et est souvent utilisé (par les non-régisseurs) pour qualifier les dossiers ou le contenu de boites qui sont trop variés pour être pour être correctement décrit (ou parce qu’on est trop paresseux pour décrire exactement tout ce qui est dans le dossier ou dans la boite).

OMG = « Oh My God », (« oh mon Dieu »).

SCNR
= « Sorry, could not resist », (« désolé, je n’ai pas pu résister »).

VM = « Voice Mail », (« messagerie vocale »).

Noms de produits ou organisations :

AAM = « American Alliance of Museums », (« Alliance des musées américains »).

ARCS
= « Association of Registrars and Collections Specialists », (« Association des régisseurs et des spécialistes de collections »).

ARC = « Australasian Registrars Committee » (« Comité des régisseurs australiens »).
ou « Austrian Registrars Committee » (« Comité des régisseurs autrichiens »), donc faites attention à la localisation.

RCAAM = « Registrars Committee of the American Alliance of Museums », (« Comité des régisseurs de l’alliance des musées américains »),

TMS = « The Museum System », un logiciel de bases de données.

L’Art dans les hôtels

Soyons clairs : j’apprécie les hôtels. Et je pense que les musées pourraient en apprendre beaucoup des hôtels et de comment ils arrivent à donner l’impression aux visiteurs qu’ils sont les bienvenus. Mais il y a une chose qui attire toujours mon attention d’un point de vue professionnel. Alors permettez-moi de parler avec vous aujourd’hui, en quelques mots, de l’ « Art dans les hôtels ».
Mettre des œuvres d’art dans les hôtels est une bonne idée. Cela peut réconforter ceux qui se sentent seuls. Cela peut conduire à de nouvelles découvertes artistiques et réveiller des souvenirs insoupçonnés. Regarder une œuvre d’art peut donner de l’inspiration, et peut avoir un effet relaxant après une journée éreintante. Mais cela peut aussi faire l’effet inverse : une œuvre peut rendre extrêmement mal à l’aise. J’ai pu faire l’expérience des exemples suivants, durant un long week-end dans différents hôtels.

1. La douce horreur en héritage

Rien n’est plus agréable que d’hériter d’une œuvre d’art. Il y a souvent de vraies perles au milieu des trésors cachés de nos ancêtres. Il y a, cependant, une règle de base : si vous enlevez quelque chose de votre maison car cela donne des cauchemars à votre petit fils, du coup ce n’est pas très approprié de l’accrocher dans une chambre d’hôtel.
Une nature morte en cuivre ? Parfait pour une chambre d’hôte ! Que demander de plus ?

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Après tout, quoi de mieux en guise de « Bienvenue » que le regard mort d’un bouvreuil-zombie (Pyrrhula Pyrrhula) ?!

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2. Vous allez vous sentir bien chez nous !

Il fut une époque où, un intelligent éditeur de posters d’œuvres d’art eut une idée : dans une société où nous ne pouvons plus être sûrs que tout le monde reconnaît une œuvre d’art quand il la voit, un peu d’aide serait la bienvenue. Ainsi, il édita des reproductions des plus grandes œuvres d’art avec en gros en dessous, la signature manuscrite des artistes – « Vincent », « Monet », « Manet » etc. On dirait que les hôtels sont friands de ce type de posters, et je parie que vous avez déjà vu un de ces bouquets de tournesols van goghiens ou autres. Dans un de ces hôtels, j’ai eu le « Les champs au printemps » de Monet au-dessus de mon lit.

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L’original est sans conteste une œuvre majeure du courant Impressionniste. Mais ici c’était une reproduction sous laquelle aucun régisseur de collections n’aurait pu dormir paisiblement. Vous pouvez noter dans la première photo que les couleurs ont passée après des années d’exposition aux rayons UV. Mais l’horreur de la chose n’apparut qu’avec le flash de la photo.

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Les conditions de conservation dans la chambre d’hôtel n’étaient clairement pas idéales. Et comme si cela ne suffisait pas, le cadre était renforcé d’une manière que j’ai eu rarement l’occasion de voir. Malheureusement, la luminosité était trop faible pour bien la remarquer :

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Le poster était en fait clouté dans le mur à travers le cadre…Mais pour la défense de l’hôtel, la chambre était néanmoins agréable et les repas étaient excellents.

3. Avez-vous le Monet en Abricot ?

Les reproductions d’œuvres d’art viennent d’une longue et honorable tradition. Ils nous donnent l’opportunité d’être sensibilisé à l’art sans avoir à dépenser une somme colossale d’argent pour en posséder un exemplaire. Naturellement, le poster est choisi selon ce qui sied le mieux à la décoration de la chambre. Mais, récemment, j’ai remarqué que certaines œuvres dans les hôtels suivaient le principe inverse : au lieu de trouver la reproduction qui va avec l’ambiance de la chambre, les œuvres furent réalisées exprès pour aller avec elle.
Parfois des détails sont extraits d’œuvres majeures d’une façon que l’artiste n’aurait jamais envisagé. Par exemple, il y a la femme à l’ombrelle dans le tableau « Les champs au printemps » mentionné ci-dessus, dont on a gardé un détail, que l’on a agrandi et qui est devenu un portrait. Ainsi le motif s’adapte mieux au couloir, et il n’y a plus de détails inutiles… Dans l’exemple le plus extrême de ce procédé, les couleurs du tableau varient selon celles du papier peint.
Une autre tradition agaçante est la production en masse de fausses vraies peintures. Une analyse attentive révèle vite que ces objets ont été imprimés sur toiles agrafées sur un châssis afin d’avoir l’allure d’une peinture encadrée. Ce type d’artefacts produits en grande série peut avoir différents styles (les plus populaires, par exemple, sont ceux basés sur les œuvres d’Edward Hopper destinés à être accrochés dans les fast-foods), mais les thèmes abstraits sont les plus courants. Cette popularité vient sûrement du fait que ces toiles nécessitent peut d’entretien : c’est considéré comme quelque chose d’intelligent et peut être produit dans toutes les couleurs possibles et imaginables. Et quiconque qui nous trouve une même œuvre pouvant être accrochée en parfaite symétrie au-dessus d’un lit 2 personnes gagne le pari :

Certes ici la question de savoir si c’est vraiment de l’art ou non est sujette à débats. Dans ce cas, je pense que quelqu’un a consulté un catalogue à la recherche d’une décoration qui irait bien avec la chambre. Et le fait que, nous en sommes à un tel point de banalisation de l’œuvre que la réception ne cherche même pas à ce que les tableaux soient droits, rien que cela, fut la cerise sur le gâteau.
Je ne peux exclure la possibilité, cependant, que le propriétaire de l’hôtel ait une affection particulière pour la peinture ci-dessus.
La beauté est avant tout une question de perception. Malgré tout, même si vous appréciez beaucoup quelque chose, au point que vous n’en avez jamais assez, un propriétaire d’hôtel ne devrait jamais faire l’erreur – même si c’est une reproduction en multiples exemplaires- d’accrocher la même toile dans deux pièces auxquelles un seul et même visiteur a accès !

Je trouve cela fou qu’ils aient réussi à accrocher de travers à l’identique les deux jeux de posters !

Angela Kipp

Traduction en français par Marine Martineau

FAUX « Real » : Art and Craft, le film

Bonjours mes confrères Trekkers,

The discerning eye - Matt Leininger uncovering Landis

The discerning eye – Matt Leininger uncovering Landis in the new film.

Ça fait un bon moment, mais je ne vous ai oublié pas. J’espère très sincèrement que 2014 vous a tous bénis dans votre travail et votre vie personnelle. Tout est silencieux sur le front “Landis” – mais pas pour longtemps ! La première du film Art and Craft, qui est en production pour plus de trois ans et dont les directeurs sont Jennifer Grausman, primée d’un Emmy Award et Sam Cullman, nommée pour un Oscar, sera au festival de film Tribeca (Chelsea, New York) le 17 avril. Ma femme et moi y serons et j’espère qu’il me sera possible de continuer ma mission d’éduquer le public sur Landis et la valeur de « due diligence» et de développer ses compétences de connaisseur pour éviter les escrocs !

Je vous le dis non seulement pour vous assurer sur l’importance de votre position comme régisseur, mais aussi pour vous dire que ce choix de métier pourrait être une des meilleures de votre vie.

Pourquoi la découverte de Landis m’était tombée dessus, je n’ai aucune idée. Il y a tant d’autres excellents régisseurs, comme vous tous. Ce que je sais est que j’ai bien fait mon travail et j’ai maintenant le privilège de vous communiquer aussi souvent que je peux. Je sais que vous et tous aussi pressés, mais prenez un moment pour parcourir les liens (dessous) et tenez-vous en bonne santé !

À bientôt !
Matt

http://artandcraftfilm.com/
https://tribecafilminstitute.org/films/detail/art_and_craft
http://tribecafilm.com/filmguide/53208aa9c07f5df7d200065d-art-and-craft

Traduit de l’anglais par Kelsey Brow

FAUX « Real » Partie 11

Mes chers Trekkers,

Matthew C. Leininger

Matthew C. Leininger

2013 était une année intéressante dans la vie d’un ancien régisseur…moi! Celui-ci sera mon dernier article pour l’année, mais j’ai hâte de continuer en 2014 !

Je veux encore remercier Angela pour m’avoir invité à me joindre à cette équipe en janvier. Je veux aussi remercier tous les lecteurs et participantes de Registrar Trek. Vous êtes l’âme de ce site.

Le film est en postproduction et sera inscrit au festival Sundance en janvier –restez connectés ! Il n’y a pas beaucoup de nouvelles au sujet de Landis en ce moment, mais je le poursuis toujours sur internet et de vive voix. Soyez méfiants de rien qui vous semble incongru dans vos collections. Souvenez, un régisseur, même un ancien, a des spéciaux compétences et vous seriez toujours “le régisseur” à l’intérieur, prêt à utiliser ces compétences dans n’importe quelle direction que la vie vous emmène.
Merci une fois de plus de m’avoir suivi ! Je vous souhaite un joyeux Noël et bonne année !
À 2014 !

Le faussaire Mark Augustus Landis (pseudos connus par an):

STEVEN GARDINER 2008
FATHER ARTHUR SCOTT 2010
FATHER JAMES BRANTLEY 2011
MARC LANOIS February 2012
MARTIN LYNLEY September 2012
JOHN GRAUMAN October 2012

À bientôt !
Matt

Traduit de l’anglais par Kelsey Brow

Le projet qui casse les barrières de la langue et connecte les régisseurs du monde entier.