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FAUX Real – Comment suis-je arrivé ici ?

Comment je suis devenu régisseur V

Matthew C. Leininger

matt condition reportEh bien les Trekkers, c’est chouette de vous écrire de nouveau, après avoir assisté à la première de Art and Craft au Tribeca Festival Film ! C’est un bon documentaire et il va faire du bruit avec toute
cette affaire sur Landis. Comme je l’ai dit dans le film « Il s’est planté avec le mauvais régisseur ! » Art and Craft arrivera sur grand écran aux Etats-Unis entre le début de l’été et la fin de l’automne, puis en DVD et peut-être passera à la télévision. C’est quelque chose de vraiment bien et je suis le régisseur grâce à qui tout cela est arrivé.

Mais pourquoi moi et comment suis-je arrivé ici ?

Après avoir été encouragé dès mon plus jeune âge par mon professeur d’histoire de l’art du lycée, Barb Sailor, j’ai travaillé assidument toute ma vie les arts plastiques et je suis allé à l’université pour étudier l’histoire de l’art. Mon intérêt était porté sur la gravure et la lithographie fut mon dada. J’ai débuté ma carrière en étant un stagiaire sans expériences au Kennedy Museum of Art à l’Université de l’Ohio où je travaillais dans le but d’obtenir mon Master d’Histoire de l’Art. Finalement je fus embauché au Kennedy comme conservateur, régisseur et installateur. Vous pouvez le dire, j’ai sauté la tête la première dans ce qui s’est avéré être une carrière de plus de quinze ans dans le monde des musées de beaux-arts. J’ai rencontré ma future femme Jenny en 1996, avec qui je me suis marié en 1997. 17 ans de bonheur ce mois-ci !

Je fus diplômé en 1998 et suis parti avec ma nouvelle femme pour devenir régisseur au Musée of Art d’Oklahoma City. Là-bas mon premier défi fut le transfert de l’intégralité de la collection conservée en bazar dans un vieux bâtiment vers de nouvelles réserves qui sont maintenant en plein centre-ville. Carolyn Hill était la directrice de l’établissement à cette époque-là, malheureusement elle n’est plus parmi nous. Carolyn avait l’habitude de me dire que j’étais le noyau de l’activité au musée ; elle le disait même aux mécènes et aux trustees. Sacré rôle à assumer ! Finalement je suis devenu responsable du département de la Conservation supervisant la régie des oeuvres, les conservateurs, la médiation et les activités pédagogiques. J’étais le magicien qui devait établir les budgets et les respecter et finalement je fus en charge de plus de 150 expositions au cours de ma carrière.

mattcleanAprès huit ans à Oklahoma City, nous avons décidé de retourner dans l’Ohio où ce fut la fin de ma carrière en tant que régisseur, mais je ne le savais pas encore à l’époque. Le Cincinnati Art Museum m’embaucha comme Chef de la Régie des collections où j’étais le responsable d’une équipe de trois régisseurs qui me manquent…trois personnes géniales avec beaucoup d’expériences. Mon poste, croyez-le ou non, fut supprimé. Les raisons pour lesquelles j’ai été viré étaient toutes sans fondement et j’ai fini par brûler ma copie de la lettre. Je crois que cela fut pour des raisons de budget vu que je touchais un gros salaire pour un régisseur avec de multiples bénéfices à la clé. Je pense que ce qui y a aussi contribué cependant fut ma volonté de trouver et pister Mark Landis. Quelques semaines avant mon départ, on m’a défendu de parler de Mark Landis pendant mes heures de travail. Donc je n’en ai pas parlé. Pas d’appels ni de mails. Mais tout le monde savait où je travaillais et si quelqu’un souhaitait avoir des informations sur Landis, on m’appelait ou on m’envoyait des emails. Je me suis plié aux souhaits du CAM et je ne parlais ou ne travaillais sur Landis qu’à la maison. Je n’ai jamais fait de recherches personnelles sur Landis pendant mes heures de travail au CAM donc je ne comprends pas pourquoi cela les inquiétait. CAM est dans le documentaire Art and Craft et Cincinatti, OH sera donc visible sur grand écran. C’est ma victoire, et Cincinnati y a aussi beaucoup à gagner même si la ville n’est pas au courant que cela va sortir au cinéma !

Après avoir cherché un poste dans un musée pendant 14 mois, et dans tous les domaines pouvant m’apporter un salaire, je fus embauché par une société de transports. Cela a duré 4 mois et je sus que quelque chose clochait quand mon directeur dut emprunter de l’argent sur son assurance vie pour me payer. Donc je fus de nouveau au chômage, de retour dans une vie d’homme au foyer avec mon adorable enfant de 6 ans ! Et l’histoire a continué jusqu’à aujourd’hui. Je suis aujourd’hui un Fulfillment Associate de Amazon.Com. Grosso modo ce que je fais pour eux dans cet immense entrepôt, c’est que si vous achetez quelque chose en ligne, je vais le trouver pour pouvoir vous l’envoyer ! C’est un monde du travail complétement nouveau mais qui est stimulant et me démontre que les compétences acquises
pendant ma carrière de régisseur peuvent être utilisées dans d’autres domaines.

Quand j’ai quitté l’Ohio en 1998 je n’avais aucune idée de ce que je ferais 17 ans plus tard. Donc souvenez-vous de mon parcours comme un exemple, vous ne saurez jamais à l’avance quel tournant peut prendre votre vie ou votre carrière. Donc soyez heureux d’être là où vous êtes et profitez de chaque jour avant que tout ne change. Parfois les changements sont petits, ou plus grands, l’important est d’y être préparé. Tout peut arriver. J’avais peur et j’étais inquiet il y a trois ans après avoir perdu mon travail, qui avait été le premier de toute ma vie. Mais voici ce que je suis aujourd’hui, un homme travaillant dur avec une épouse et une fille géniales et je suis ravi de pouvoir vous raconter comment j’en suis arrivé là !

A bientôt,
Matt

Traduction en français par Marine Martineau

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Comment je suis devenu régisseur I

L’artiste devenu régisseur – et qui est maintenant professeur

Fernando Almarza Rísquez

Fernando today, in front of the ILAM in Costa Rica.

Fernando aujourd’hui, devant l’ILAM à San José, Costa Rica.

J’ai étudié les beaux-arts pendant quatre ans et j’ai développé une activité en tant qu’artiste pour trois expositions. Plus tard j’ai étudié le graphisme pendant deux ans et travaillé brièvement comme assistant designer. J’avais alors 26 ans et quelques connaissances en histoire de l’art et sensibilité esthétique.

En 1986 j’ai commencé à étudier l’histoire de l’art à l’université (« BA » et « MA History Art »), et j’ai vu une annonce qui demandait un assistant pour le régisseur au musée d’art contemporain à Caracas (MACC, en espagnol) au Venezuela. Le poste demandait d’avoir étudié l’histoire de l’art, des connaissances en manipulation d’oeuvres d’art, en conservation, en anglais, des compétences organisationnelles, responsabilités, etc. J’ai transmis mon CV, fais l’audition, incluant la traduction d’un rapport de presse qu’avait fait le musée à propos d’une grande exposition sur le sculpteur anglais Henry Moore quelques mois auparavant. C’était en avril 1986. J’étais excité mais inquiet car il y avait un autre candidat qui avait étudié l’art en Angleterre et avait un excellent anglais. Mais le 28 on m’a appelé pour me donner la bonne nouvelle m’annonçant que j’avais été retenu pour le poste. Très heureux, j’ai commencé le 2 mai. J’avais quelques « avantages » car je connaissais bien les plus grands musés de Caracas, et très bien leurs collections permanentes, incluant le musée d’art contemporain lui-même. La traduction anglais a été très bien faite, alors que je me concentrais sur la traduction de espagnole des idées et concepts plus que sur une traduction mot à mot. Quoi qu’il en soit j’ai commencé ma carrière et ce, jusqu’en décembre 2012. J’ai accumulé 26 ans d’expérience continue, toujours en apprenant beaucoup. Le bon sens m’a conduit à étudier la manière dont les différents objets sont conservés, qu’ils soient culturels, technologiques ou naturels.

J’ai été au MACC jusqu’en 1993, après quoi j’ai commencé à donner des conseils aux autres musées de Caracas et du Venezuela, où j’ai développé une structure d’enregistrement et le catalogage informatique actuel. En 2006 j’ai commencé à écrire des articles dans des journaux et des magazines spécialisés en muséologie sur cette expérience, et à développer les catalogues virtuels pour quelques musées de l’Ouest. Depuis 2007 j’ai commencé en tant que professeur au Latin American Institute of Museums (ILAM, en espagnol), situé au Costa Rica, où je donne des cours en ligne et sur place sur le même sujet, et sur des sujets en relation. J’ai toujours eu à réfléchir sur notre profession, et je suis activement lié avec les institutions et les professionnels de nombreux pays.

Traduction en français par Aurore Tisserand.

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