Un trilemme de régisseur – Le résultat

J’espère que vous avez tous apprécié réfléchir à la situation que j’ai présentée dans la première partie et que vous avez maintenant décidé ce que vous feriez.

Quel fut le résultat ?

D’abord, vous vous souvenez que j’ai dis dans la première partie que la vraie vie n’est pas un exercice. Donc, je n’avais pas tous les éléments d’information aussi bien organisés tels que je vous les ai présentés. Je devais les rassembler, tout en poursuivant le processus de dépannage – avec un temps limité et une tempête de neige qui approchait.

Comme vous avez dû le remarquer, même si l’option a) (retirer les camions) était possible en théorie, je l’ai écartée assez tôt. C’était la meilleure solution pour endommager les camions, tant par le processus de déplacement, qu’en raison des problèmes climatiques/météorologiques. Immaginez le déplacement de camions historiques à la va-vite, au début d’une tempête de neige ! Quelles sont les chances que tout le monde garde son calme et fasse ce qu’il faut ? Quelle probabilité que quelqu’un perde la tête, lâche quelque chose où il ne faut pas ou ne regarde pas où il marche ? Prévenir des dangers est seulement un aspect. Eviter les accidents, surtout ceux qui pourraient conduire à des blessures, en est un autre et le plus important pour moi.

Je me suis penchée sur l’option c) (attendre jusqu’à lundi) en premier. J’ai ensuite vérifié la page web du Deutsche Wetterdienst (DWD, service météo allemand), le radar des precipitations ainsi que les dates annoncées par celui de l’aéroport le plus proche (qui est notre référence pour le temps local parce qu’il est juste à 4 km).

A ce moment nous avions environ 55% d’humidité relative dehors et à peu près -3°C. Les prévisions météo pour lundi prévoyaient une augmentation de la température à 2-5°C, avec 85% de probabilité de pluie. Le radar me dit que la neige arrivait, mais était susceptible d’arriver plus tard que les 10h annoncées par l’alarme.

Donc, j’ai compris que j’aurai une petite marge de temps pour l’option b) (ouvrir la porte, mettre en place la nacelle dehors, travailler à l’intérieur), parce que lundi il y aurait exactement le même problème de conditions climatiques, pires que celles d’aujourd’hui. Les prévisions météo à long terme ne m’ont pas données beaucoup d’espoir quant à l’amélioration la semaine prochaine. En fait les -3°C/55%HR semblaient les mieux dans un futur proche.

hxdiagrammPour contre-vérifier mon intuition, j’ai pris mon cher diagramme de Mollier. Il m’a dit qu’avec cette situation je n’atteindrai pas le point de rosée dans la réserve (souvenez-vous : 11°C/42% HR). L’air serait d’abord mélangé, ce qui engendrerait une augmentation de la température et la baisse de l’humidité relative avant que la température commence à descendre. Et avec tous les objets bien chauffés à 11°C, le risque de condensation semblait faible (contrairement à ce qu’il s’est passé quelques années plus tôt quand un home intelligent a décidé d’ouvrir la porte pour laisser entrer le “beau et chaud air du printemps” (18°C/80%) dans la réserve (11°C/50%).

Si la neige arrivait tôt, nous aurions pû interrompre le travail et avoir la porte fermée en 10 minutes. Donc, j’ai décidé de prendre l’option b), mais, honnêtement, je n’était pas sereine avec cette solution et j’aurait été reconnaissante à n’importe qui de fournir une option d).

Nous avons été chanceux. Le détecteur a été changé dans l’heure et la neige est arrivée à plus de 14h. Nous avons re-chauffé la réserve très soigneusement (ce qui n’était pas problématique car le système de chauffage est très faible) et tout s’est bien passé.

Pourquoi j’ai toutes les données ? Est-ce que c’est arrivé récemment ?

Certains d’entre vous se sont sans doute demandés pourquoi j’avais toutes les bonnes données alors que j’ai eu cette situation il y a longtemps. Crevez-moi le Coeur, je n’avait pas à faire ça ! Je viens de lever les yeux au ciel.

En général, s’il y a des situations problématiques, vous pouvez en parler avec des experts dans votre musée ou sur le terrain pour trouver la meilleure solution possible. Vous pouvez prendre la décision vous-même après avoir contre-vérifié avec des collègues pour voir si vous n’avez rien oublié d’important. Ou vous pouvez la presenter à la direction et les laisser prendre les décisions. Peu importe l’approche que vous prenez, vous pouvez dire que vous avez fait au mieux avec vos connaissances. Ensuite, il y a des situations comme celle-ci où vous êtes livrés à vos propres conseils. Vous avez à décider sur les bases des données limités que vous avez, votre experience et votre intuition.

Dans ce cas c’est important de faire une double-vérification par la suite. Pour sûr, si quelque chose ne va pas vous savez que votre décision n’allait pas et que vous ferez mieux la prochaine fois. Mais si tout va bien vous ne serez jamais complètement sûr si tout va bien car votre décision était bonne ou juste parce que vous avez beaucoup de chance. Cela conduit, dans le pire des cas, à refaire la même chose la prochaine fois, mais avec beaucoup moins de chance.

Donc après l’incident, j’ai écris à beaucoup de collègues pour leur demander la même question qu’à vous : “Qu’auriez-vous décidé ?” C’était très intéressant de lire leurs réponses. En général, ils approuvent la manière don’t j’agis. Quelques-uns ont demandés si ce n’était pas possible de prendre le risque d’avoir uniquement un détecteur incendie d’actif, parce que depuis qu’ils sont infrarouges cela se serait sans doute déclenché en cas d’incendie, même si cétait de l’autre côté de la réserve. Il y avait certaines raison pour lesquelles je n’ai pas pris ce risque :
1. Les deux détecteurs infrarouges ont été installés exactement en même temps. Si le dysfonctionnement était un problème de production, peut-être que le second détecteur n’était pas totalement fiable.
2. En cas d’incendie je n’étais pas sûre de la manière dont l’assurance aurait pris en compte le fait que l’un des détecteurs n’était pas activé.
3. Ma principale préoccupation était celle-ci : que se passerai-t-il si un petit feu brûlait depuis un certain temps dans la zone du détecteur incendie cassé sans que l’autre détecteur s’en rende compte ? Le feu pourrait augmenter et quand l’autre entrerait en action, nous aurions perdu un temps précieux pour que les pompiers réagissent. La réserve était en pierre, donc la statique n’était pas la première preoccupation. Mais immaginez la quantité de fumée grasse et probablement toxique qu’aurait produit un bois huileux en train de brûler, des camions et des trains, l’air contaminé et comment cela aurait affecté chaque objet dans la réserve. Et, au moins parmis les collègues de musées d’art et métiers, l’image de la rotonde du Nürnberg Transport Museum reste très présente : http://en.wikipedia.org//wiki/Nuremberg_Transport_Museum#Damage_following_the_fire_of_17_October_2005

Quelques collègues ont eu des idées supplémentaires, comme la formation d’une garde volontaire contre le feu parmi l’équipe du week-end et pour voir si le temps serait vraiment si mauvais lundi, une idée que je vais définitivement garder en mémoire pour les autres cas à venir.

Alors que j’étais sur le point d’écrire la fin de cette histoire, tout ce que j’avais à faire était de fouiller dans mes archives mail de l’année où l’incident s’est produit sous le mot clé “trilemme” et j’ai alors pû relire toutes les données et quelques faits supplémentaires que j’avais depuis oubliés, ainsi que toutes les suggestions que j’avais reçues d’autres régisseurs et chargés de collection.

Conclusion

En regardant en arrière, il y avait beaucoup à retenir de cet incident :
• Quand vous preparer une réserve, prenez en compte la manière dont les systèmes de sûreté peuvent être mis en place sans avoir à faire prendre un risque aux objets.
• Gardez toutes les informations des incidents passés ; vous ne savez jamais quand vous en aurez besoin.
• La loi de Murphy est toujours en vigueur.

J’espère que vous avez apprécié cette réelle petite scène de crime de responsable de collections, et si jamais vous avez envie de partager l’une de vos histoires, nous serions heureux de la publier sur Registrar Trek.

Bien à vous,
Angela

Mis d’un anglais brut à un anglais correct par Molly S. Hope. Merci Molly, je serais perdue sans toi !

Traduction en français par Aurore Tisserand.

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Mise à jour : L’art dans les hôtels

Parfois, nous recevons des commentaires sur nos articles sur Registrar Trek depuis les regions les plus reculées de notre planète. Mais lundi dernier c’était un commentaire de la porte d’à côté :
“Devinez ce que j’ai vu ce week-end ?” Dr. Hajo Neumann l’un de nos conservateurs m’a demandé.
Ne n’en avait aucune idée.
“De l’art dans un hotel !” Il sourit et me montra cette image :

Foto00061 by Hajo Neumann

Oui, les gars, quelqu’un a fait clouer l’oeuvre directement sur le mur ! Si près que le cadre se plie. Il a été accroché si près de la fenêtre qu’il reçoit toute l’exposition aux UV qui peut lui apporter un petit extra.

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Un trilemme de régisseur – Que décidez-vous ?

fire-truck-4912_640Quand vous faites des études de muséologie ou prenez un cours de manipulation d’oeuvres et conservation preventive, vous apprenez beaucoup sur l’idéal des conditions de stockage, l’amélioration des conditions climatiques, quoi faire, quoi ne pas faire. Cependant, tous les exercices que vous résolvez en classe sont des cas clairs.
Normalement, il n’y aurait qu’une bonne réponse à la question, “Que décidez-vous ?”

Ensuite, il y a la vraie vie des musées. Et comme dans la vraie vie en general, ça ne consiste pas en des cas clairs. Vous allez toujours courir après des situations où vous n’avez pas à decider quelle est la solution à un problème, mais laquelle est la moins mauvaise. La meilleure pratique est mieux, mais parfois tout ce que vous pouvez faire est de decider entre un désastre et une catastrophe.
C’est une histoire vraie que je vais vous raconter en deux parties. Dans la première je vais vous confronter à une situation, vous fournir quelques informations supplémentaires et vous laisser avec la question, “Que décidez-vous ?”, pour que vous puissiez réfléchir à la situation jusqu’à ce que je vous dise comment l’histoire s’est résolue.

La situation

Vous êtes le responsable des collections d’un musée avec une grande collection d’objets technologiques. Il est 7h30 un vendredi matin en décembre, quand vous recevez un appel du département de la maintenance : un feu a déclenché une fausse alarme dans la nuit, et deux brigades sont venues. Le détecteur a été ré-enclenché et à cause une autre fausse alarme tôt ce matin, ça a besoin d’être résolu.
La réserve est munie de deux détecteurs d’incendie infrarouges similaires, chacun contrôlant la moitié de la salle. Pour résoudre le problème, le détecteur incendie a besoin d’être vérifié et éventuellement remplacé par un service technique exterieur, et n’est seulement accessible avec une nacelle. L’endroit où la nacelle pourrait être placée dans la salle pour atteindre le détecteur est bloquée par deux grand camion historiques.
D’autre part, lorsque une porte est ouverte, la nacelle peut être à l’extérieur de la réserve, atteindre l’intérieur et le technicien peut intervenir de là. En conséquence, la température dans la réserve passerait de 11°C à presque zero à côté de la porte, et un peu plus, plus loin dans la réserve.

Conditions climatiques de la réserve

• Les objets conservés dans la réserve sont des camions et du matériel de chemin de fer.
• La température dans la réserve est de 11°C.
• L’humidité relative est d’environ 42%.

Conditions météorologiques

La sonde climatique locale rapporte de -3°C et 55% d’humidité relative, et le temps est couvert mais sec. Il y a une alerte des services météorologiques concernant de fortes chutes de neige, qui commenceraient à environ 10h.
Les prévisions météo pour la semaine prochaine : lundi, la température passera à 5°C avec 85% d’humidité relative et des risques de pluie. Le temps reste chaud et humide pour les deux prochaines semaines.

Messages téléphoniques

FFS – Fine Fire Services, appel à 7h56
Un technicien peut être là à 9h. Travailler sur le détecteur incendie va prendre environ une ou deux heures, cela depend si le détecteur a seulement besoin d’être nettoyé ou complêtement remplacé. Les techniciens doivent être prévenus avant 10h, sinon ils ne seront pas en capacité de venir avant lundi.

Restaurateur des camions et voitures, appel à 7h59
Les camions peuvent être déplacés, mais ont besoins d’un équipement lourd et de la présence du département de la maintenance.

Chef du département de la maintenance, appel à 8h05
Les barres de remorquages et camions peuvent tirer les camions historiques ; l’équipe pour aider le restaurateur peut être là.

Restaurateur des camions et voitures, appel à 8h07
Où tirer les camions ? La seule place possible est le parvis à l’extérieur de la réserve. Combien de temps ça va prendre de les tirer jusque là ? Si on commence maintenant, ils peuvent finir pour 9h30.

MAINTENANT C’EST A VOUS

Avez-vous toutes les informations dont vous avez besoin pour prendre une décision ? Comment feriez-vous pour décider ?

a) Tirer les deux camions en dehors de la réserve pour que le technicien puisse travailler à l’intérieur ?
b) Ouvrir une porte pour que la nacelle puisse rester à l’extérieur et que le travail puisse se faire à l’intérieur de la réserve ?
c) Attendre lundi ou plus tard, laisser 50% de votre réserve sans détecteur incendie, jusqu’à ce que la température remonte et qu’il fasse plus sec ?

Maintenant mes chers lecteurs : Que décidez-vous ?
Lisez les résultats ici.

Traduction en français par Aurore Tisserand.

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Des collections non traitées – Avec un peu d’aide de mes amis

Managing Previously Unmanaged Collections - Book CoverAu début de l’année, je vous ai demandé si vous aviez envie de me rejoindre dans l’aventure de l’écriture d’un livre, au sujet de la gestion des collections encore non traitées. Et vous avez été au rendez-vous. Beaucoup d’entre vous ont soutenu le projet grâce à leurs histoires, photographies, commentaires, idées et remarques encourageantes.

Ainsi, je peux aujourd’hui vous annoncer fièrement que j’ai déposé le manuscrit et que vous pouvez déjà trouver l’annonce de la sortie du livre en page 7 de « Essential New Books for Museum Professionals » de Rowman & Littlefield.

La semaine dernière, nos collègues américains fêtaient Thanksgiving. En Allemagne, nous avons aussi un moment pour remercier les autres, à la fin de la saison des récoltes, en célébrant le « Erntedankfest ». Aujourd’hui, c’est à mon tour de remercier tous ceux qui ont contribué au projet ! Merci pour avoir donné de votre temps, pour vos connaissances et vos idées !

Je voudrais remercier en particulier mon propre « comité consultatif ». Lorsque l’on écrit un livre, il faut savoir éviter les écueils. Mais même lorsqu’on les connait, on a parfois besoin d’une seconde paire d’yeux pour les repérer.

Ecueil n°1 : Je sais de quoi je parle !

Bien sûr que vous savez de quoi vous parlez, sinon vous n’écrieriez pas de livre. Mais votre écriture est à l’image de votre expérience personnelle. Vous avez besoin de quelqu’un d’aussi pointu que vous dans votre profession afin de vous aider à voir les points importants que vous ratez, ou pour vous signaler que vos conseils aux lecteurs pourraient avoir un effet inverse, étant donné certaines circonstances auxquelles vous n’aviez pas pensé. Et vous avez besoin de cette personne pour discuter des énigmes et des définitions, car tout n’est pas aussi clair et logique que ce que vous pensez, et vous l’avez réalisé seulement en commençant à écrire.

Pour mon livre, mon amie et collègue Darlene Bialowki, directrice de Darlene Bialowki Art Services et ancienne Présidente de la Commission des Régisseurs à l’American Alliance of Museums, qui a elle-même rencontré de nombreuses collections non traitées, a endossé ce rôle chronophage. Elle a lu chaque chapitre au moins deux fois, parfois plus, fait des suggestions et discuté de nombreux aspects avec moi par emails. Encore aujourd’hui, je ne sais pas comment elle a réussi à caser ça dans son planning déjà très rempli, mais je lui serai éternellement reconnaissante. Un grand merci Darlene !

Ecueil n°2 : La manière de procéder d’un régisseur n’est pas forcément la meilleure !

Si vous travaillez, vous devenez extrêmement centré sur les aspects qui sont les plus importants dans votre travail quotidien. Cela peut vous faire rater d’autres aspects qui sont tout aussi important si vous prenez du recul. Pour vous aider à les voir, vous avez besoin de quelqu’un qui travaille dans le même domaine que vous, mais qui n’exerce pas le même métier.

Je suis reconnaissante envers Susan L. Maltby, Restauratrice à Maltby & Associates Inc., qui a pris la responsabilité de lire le manuscrit de son point de vue de restauratrice et de l’enrichir avec beaucoup d’idées pratiques. Elle m’a aussi montrée certains passages du texte où je n’avais pas remarqué que les objets pourraient être endommagés ou qu’il pourrait y avoir un risque sanitaire auquel je n’avais pas pensé. Un grand merci Sue !

Ecueil n°3 : De quoi parles-tu ?

Mon livre s’adresse à ceux qui n’ont encore jamais eu à travailler sur une collection non traitée, et surtout des gens avec une expérience de base en préservation des collections et en conservation préventive. Cependant, je voulais que mon livre soit aussi un guide pour ceux qui n’ont jamais exercé un métier dans ce domaine. Mais comment être sûre qu’une personne n’ayant jamais travaillé au sein d’une collection puisse comprendre ce que j’écris ? J’avais besoin de quelqu’un n’ayant aucune connexion avec le monde de la gestion des collections et ayant une assez grande imagination pour se mettre dans la peau d’une personne confrontée pour la première fois à la gestion d’une collection encore non traitée.

Et bien, il s’est avéré qu’un de mes amis avait assez d’imagination pour se mettre dans la peau d’un pompier du XIXe siècle sur un bateau à vapeur ou un soldat se battant à Bull Run pendant la Guerre de Sécession. J’ai donc demandé à Paul N. Pallasch de Up-Close Realism (Silver Spring) s’il avait envie de se mettre cette fois dans la peau d’un nouveau chargé de collections confronté à une collection chaotique et encore jamais traitée, avec uniquement mon livre pour l’aider. Je suis heureuse qu’il ait dit oui, et j’ai été assez soulagée quand il m’a écrit qu’il avait eu des doutes concernant ma première question. Cependant, après lecture, il pensait pouvoir y arriver s’il respectait bien tout ce qu’il ne connaissait pas en conservation des collections. C’est exactement ce que je voulais que le lecteur pense et ressente après sa lecture. Un grand merci Paul.

Le manuscrit suit le cours de l’édition et je vous tiendrai informés des avancements du projet. Ainsi, il semble que « Managing Previously Unmanaged Collections – A Practical Guide for Museums » (= Gérer des collections qui n’ont encore jamais été traitées – Un guide pratique à l’usage des musées) sera disponible au début de l’année prochaine.

Meilleurs voeux,
Angela

Traduction en français par Sarah Rosu

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Nous sommes Paris!

Picture via pixabay by stux

Il n’y a aucun mot pour décrire ce qui s’est passé à Paris le weekend dernier. A la place, restons silencieux quelques instants et commémorons les victimes innocentes qui furent tuées brutalement alors qu’elles passaient leur soirée à un concert, dans un café ou un restaurant, dans l’une des plus belles et vouées à la culture des capitales d’Europe . Commémorons aussi ceux qui sont tués chaque jour par des attaques terroristes à travers le monde et ceux qui souffrent et meurent en fuyant le terrorisme.

L’équipe de Registrar Trek

Traduction en français par Sarah Rosu

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Venu tout droit du lieu de stockage – Une journée dans la peau d’un chargé de collection

Comme je l’ai récemment découvert, nous les régisseurs, chargés de collections ou conservateurs, sommes une race animale étrange et difficile à observer. Comme nous l’a appris Discovery Channel, il n’y a rien de plus intéressant que d’observer des animaux rares dans leur habitat naturel. Je suis vraiment heureuse que ma collègue Anne T. Lane ait commencé une série sur le travail dans un département de collections. Ainsi, si vous suivez cette série, la prochaine fois que votre enfant demandera « Maman, Papa, qu’est-ce que fait un chargé de collections ? » vous pourrez répliquer avec une réponse bien plus intelligente que « Eh bien, un chargé de collection est en charge des collections ! »

Ici, la vie est différente. Il n’y a pas de fenêtre car la lumière est nuisible aux objets. Nous avons notre propre système de contrôle du climat, parce que la chaleur et l’humidité trop élevées sont nuisibles aux objets. Tout comme une humidité trop basse. Donc si vous nous voyez cligner des yeux comme un hibou en pleine lumière et porter des manches longues durant une vague de chaleur de 30°C, vous saurez d’où nous venons.

mask1Donc, vous voulez écouter le récit d’une journée typique dans la peau d’une personne chargée de collection ? Désolée, cela n’existe pas. Je conçois un conditionnement pour le stockage d’un masque à gaz de la Seconde Guerre Mondiale. Je le fais depuis environ deux semaines. J’arrive à travailler dessus, oh peut-être dix minutes d’affilée, entre étiqueter une collection d’épingles à cheveux, conditionner des vêtements féminins datant de l’époque Victorienne dans du papier et des boîtes non-acides, mettre à jour la base de données, faire des constats d’état pour les estampes présentées dans les salles d’exposition à l’étage supérieur, rendre visite à un potentiel donateur afin de jeter un coup d’œil à sa collection de vêtements pour enfants datant de la Première Guerre Mondiale, demander un devis pour des encadrements, mettre à jour la base de données, superviser le travail du bénévole qui saisit les données de nos anciens catalogues, nettoyer la Maison Hezekiah Alexander, laver les gants que nous avons utilisé pour manipuler les objets (lessive douce, rincez deux fois, pas d’adoucissant et ne laissez pas les chats se coucher sur le sac), mettre à jour la base de données, commander de nouvelles pochettes et des boites pour la collection de cartes postales, participer à des réunions de planifications, faire les comptes-rendus des réunions de planification, photographier une veste et un sac à mains ornés de perles, défroisser les édredons, discuter du calendrier des expositions pour les trois prochaines années avec Kris, oh, et ai-je mentionné mettre à jour la base de données ?

Ce n’est pas un travail ennuyant. Vous devez travailler avec d’autres personnes ; puis vous devez vous débrouiller seul pendant plusieurs heures. Vous devez être créatifs, construire des choses, vous occupez de trucs intéressants, faire des recherches, résoudre des problèmes, vous apprenez de nouvelles choses chaque jour, vous devez travailler avec des gens qui pensent comme vous – collègues salariés, stagiaires et bénévoles. Oh, et ai-je mentionné… oups, mauvais paragraphe. Vous devez être précis et minutieux. Vous devez être organisé mais aussi flexible. Et vous n’avez pas le droit de manger à votre bureau. Jamais.

J’écrirai ici sur certaines des anciennes et nouvelles choses qui résident sur les étagères ou sont dans les caisses dans un musée. Et au sujet de certains des processus et procédures pour s’en occuper. Peu de gens ont vraiment idée de ce qui se passe derrière les portes fermées d’un département de collections. Vous me trouverez en train d’essayer de construire un soclage pour ce pauvre masque à gaz ; ou mettre à jour la base de données.

Shanti
Anne

Traduction en français par Sarah Rosu

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Qu’est-ce qui t’a pris autant de temps ?

Une semaine dans la peau d’une chargée de collections

One of the delicate glass slides

L’une des fragiles lames de verre

J’aime mon travail, vraiment. Avoir la responsabilité du bon emplacement de chaque objet et qu’ils puissent être accessibles dès qu’on en a besoin : c’est une tâche merveilleuse, tout comme le défi de les préserver pour les générations futures.

Pourtant, il y a une chose qui m’ennuie, et qui ennuie aussi un grand nombre de collègues travaillant dans le milieu de la conservation des collections, qu’ils soient chargés de collections, régisseurs, conservateurs, restaurateurs ou gestionnaires de base de données. C’est la question « Pourquoi cela prend tant de temps ? » ou « Pourquoi cette tâche n’est-elle pas encore terminée ? ». Cela m’ennuie tellement que je me suis jurée à moi-même que si j’en avais un bon exemple, j’en ferai un article de blog. Et bien voilà, la semaine dernière était un très bon exemple.

Glass slides wrapped in acid-free tissue

Lames de verres emballées dans du papier non acide

L’une des toutes premières choses que j’ai découverte en ce début de matinée du lundi était une boite très lourde, d’environ la taille d’une boite à chaussures. Il y avait à l’intérieur des douzaines de lames de verre semblables à celles utilisées pour une « Laterna Magica » ou lanterne magique au XIXe siècle. Certaines étaient dans leur boîte d’origine, d’autres empilées les unes au-dessus des autres sans aucun calage. Certaines lames étaient déjà endommagées à cause des mauvaises conditions de stockage. Les reconditionner était inévitable. J’ai passé le reste de ma journée du lundi à faire des recherches et à leur inventer un meilleur conditionnement.

Fitting ethafoam block with cut in supports

Bloc d’ethafoam aux bonnes dimensions avec des rainures découpées

Je me suis dit que les emballer dans un papier non acide était un bon départ. Cependant, il fallait pour les stocker qu’elles aient un conditionnement dans lequel elles ne pourraient ni bouger ni être abimées. Il devait être facile de trouver la lame recherchée et de la prendre sans avoir à toucher les autres lames. J’ai pris un bloc d’ethafoam, je l’ai découpé aux dimensions d’une boite d’archive puis j’ai coupé l’intérieur afin de créer des rainures pour les lames. Ainsi les lames peuvent être transportées sans risque, ne peuvent pas glisser dans la boite et chacun peut trouver rapidement la lame qu’il veut.

Every support has written what slide you'll find inside

Il est écrit quelle lame se trouve dans chaque rainure

J’ai confié à ma stagiaire la tache de fabriquer les boites pour les lames restantes le mardi. D’une part parce que j’avais d’autres choses à faire (voir « Venu tout droit du lieu de stockage – Une journée dans la peau d’un chargé de collection« ), et d’autre part parce que je ne suis pas très bonne dans la fabrication des boites tandis qu’elle en fait de géniales pour les objets (voir ”Des solutions de stockage : le rangement du scanner à code-barres“). Je me suis concentrée sur la recherche d’un emplacement pour les lames. Elles devraient être stockées au même endroit que notre collection de photographies et nos appareils photos. Mais comme dans beaucoup d’autres musées, nous manquons d’espace. Avec leur nouveau conditionnement, les lames prendraient une place équivalente à six boites d’archives, place que je n’avais pas sur mes étagères. Finalement je me suis rendue compte que si je reconditionnais la collection de caméras de petites dimensions dans des boites d’archives, je pourrais les empiler et gagner ainsi trois tablettes.

Shelves with repacked narrow film cameras and the six boxes with glass slides (marked red). You can also catch a glimpse of the now empty shelf boards.

Les étagères avec les cameras de petites dimensions reconditionnées et les six boites de lames de verre (encadrées en rouge). Vous pouvez aussi apercevoir les étagères qui sont encore vides.

Bon, ce n’est pas aussi facile que ça en a l’air. Nous sommes en train de changer notre suivi de localisation pour passer d’un système totalement manuel à un système de code-barres. Afin de faire avancer ce projet, il a été décrété que chaque objet passant dans nos mains devait obtenir une nouvelle étiquette avec un code-barres. Il s’agit d’une bonne politique notamment car beaucoup de nos anciennes étiquettes contiennent du polychlorure de vinyle dont on veut se débarrasser.

Je me suis retrouvée avec 118 caméras de petites dimensions à reconditionner, j’ai donc imprimé 118 nouvelles étiquettes que j’ai découpées, pliées et assignées à leurs caméras respectives. Bien sûr, chaque nouvelle boite d’archives devait être étiquetée afin que nous puissions savoir ce qu’elle contenait. D’autres étiquettes devaient donc être imprimées, découpées et attachées de la même manière. Occuper une nouvelle étagère veut dire créer une nouvelle localisation dans la base de données – et bien sur les boites d’archives ont eu de nouveaux identifiants spécifiques qui devaient aussi être rentrés dans la base de données.

Ainsi, vous pouvez facilement imaginer ce qui m’a occupée du mardi au vendredi. Bien sûr j’ai aussi fait d’autres choses (lire ”Off the Shelf – A Day in the Life of a Collections Manager“ d’Anne T. Lane pour plus d’informations) et après avoir rangé les six boites de lames de verre, j’avais encore deux étagères et demie de libre pour accueillir les prochains équipements photographiques. Mais si vous ne regardez pas la situation dans son ensemble, vous pourriez résumer mon travail de la semaine à : relocaliser une boites de lames de verre.

Angela Kipp

Traduction en français par Sarah Rosu

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Des solutions de stockage : le rangement du scanner à code-barres

Motivés par le récit de Sheila Perry nous débutons actuellement la mise en place de codes-barres pour la gestion de nos collections à la TECHNOSEUM . Nous utilisons des scanners portables et veillons à nous protéger contre tous les dangers que peuvent impliquer les réserves d’un musée des sciences .

Nous avons acheté des caisses standard en aluminium rouge, ainsi facilement repérables dans nos zones de stockage (cette couleur s’est déjà révélée utile pour les blocs-notes et les cutters ). Puis j’ai donné comme mission à mon assistante stagiaire, Linda, de réfléchir à un bon moyen de protéger nos scanners et accessoires.
Voici la première merveille qu’elle a créé :

scanner

Le matériau est une mousse de polypropylène noire que nous utilisons lors de nos montages d’expositions . Voyez, elle a même creusé la mousse afin que que la préhension de tous les accessoires telle que la clé USB soit aisée? C’est définitivement la meilleure trousse à outils que nous ayons pour le moment! A présent, Linda a débuté une production en séries puisque nous avons acquis d’autres scanners …

Traduction en français par Marine Martineau

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Le voyage à la quatrième édition du Basic Condition Reporting

Par Deborah Rose Van Horn

BCRIl y a plus de trois ans, le Southeastern Registrars Association (SERA), décida de réviser le livre Basic Condition Reporting : A Handbook dont la troisième édition fut publié en 1998. Le but du livre a toujours été de créer un système professionnel commun pour les constats d’état des oeuvres. Il est conçu comme référence utile pour le professionnel expérimenté ainsi qu’un guide d’apprentissage pour ceux en début de carrière.

Au fil du temps la renommé du livre agrandit. SERA reçut de plus en plus de commandes depuis les Etats-Unis et depuis l’étranger. Le trésorier faillait apporter un tas de livres au bureau de poste une ou deux fois par semaine, circonstance qui rendait cette position peu agréable pour les bénévoles.

Quand nous avons commencé le projet de la quatrième édition du livre, le conseil d’administration commençait à regarder le livre d’une autre manière. Pourrions-nous trouver un co-éditeur? Cela représenterait-il combien de travail ? Perdera-t-on de l’argent ? Nous avons décidé d’emprunter le risque, mais il nous fallait d’abord un livre !

La première étape était de contacter tous les auteurs de la troisième édition pour voir s’ils seraient intéressés à réviser leurs chapitres. Moins de la moitié s’y intéressait donc il faillait chercher de nouveaux contributeurs. Ce n’était pas très difficile de les trouver, mais de les retenir quand il était temps de négocier avec des éditeurs était une autre question. Comme plusieurs ont laissé tomber le projet il faillait recruter d’autres. Avions-nous assumé une mission impossible ?

Les auteurs avaient pour option réviser un chapitre qui existait dans la troisième édition et citer l’auteur original comme co-auteur ou bien de commencer de papier blanche pour écrire un chapitre sur le même sujet. Nous avons voulu moderniser le “look” du livre, donc les auteurs étaient demandés d’ajouter des photographes. Après deux ans, nous avons eu un brouillion suffisament costaud pour le proposer aux éditeurs.

Non, nous n’avons pas eu tous les chapitres en main, mais ils était sensés y être bientôt. Nous avons contacté Rowman & Littlefield, l’entreprise propriétaire d’Alta Mira Press pour tester l’intérêt. Dans deux jours nous avons eu notre co-éditeur !

Mais c’est là que le désastre nous a frappé -un de nos auteurs a disparu ! Il n’était pas joignable ni par mail ni par téléphone et il nous fallait vraiment avoir les derniers chapitres. Donc nous avons décidé de contacter l’auteur du chapitre sur le même sujet dans la troisième édition pour voir si on pouvait avoir la permission de réutiliser leurs écrits. L’auteur était d’accord et nous sommes sauvés !

Après trois ans de gestion de projet, je suis très heureuse de pouvoir annoncer que Basic Condition Reporting : A Handbook, Quatrième édition serait disponible le 27 février. La nouvelle édition contient plus de 70 nouvelles illustrations montrant les différentes sortes de dégât et des modèles de constants d’état pour plusieurs types de matière.

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Deborah Rose Van Horn est régisseuse d’oeuvres à la Kentucky Historical Society et, avec Heather Culligan et Corinne Midgett, rédactrice de la quatrième édition de Basic Condition Reporting : A Handbook.

Traduit de l’Anglais par Kelsey Brow

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Si une œuvre quitte votre institution, mettez-lui un code-barres (partie II)

Nous avions trois types de code-barres, avec différents numéros pour les dessins, les gravures et les photographies, débutant respectivement par DR00001, PR00001 et PH00001. Ces chiffres n’avaient pas de sens particulier et la seule chose importante était de savoir que tel objet était stocké dans telle boîte. J’ai mis en place un énorme tableur décrivant le lien entre tous ces numéros et les boîtes, et ensuite nous utilisons ces données pour créer un import sur notre base de données afin que tous les numéros de boîtes en soient changés. Cela fut légèrement angoissant puisque il y avait un risque que les cellules dans le tableau ne se synchronisent pas quand on les modifiait. Cependant, sans nul doute, la pire partie de cette opération fut de fixer les étiquettes sur les boîtes. Les étiquettes furent imprimées individuellement avec le matériel adéquat et nous avons dû enlever le papier de protection sur chacune, et (avec ses deux faces collantes) quasi-systématiquement nous froissions les étiquettes pendant que nous tentions de les dédoubler !

Le plus intéressant dans le fait d’avoir des codes-barres sur les boîtes était que nous n’avions plus besoin d’imprimer ou d’écrire quelconques listes pour enregistrer les nouvelles localisations lorsque nous avons commencé à réimporter les œuvres au sein du bâtiment.

Nous les avons juste scanné avec une douchette (une Datalogic Skorpio) et avons pris l’habitude de travailler ainsi pour enregistrer les mouvements des œuvres, téléchargeant le tableau Excel correspondant à la fin de chaque journée et nourrissant notre base de données avec cette mise à jour des boîtes arrivées.

powerpick screenshot barcode

Le logiciel (PowerPick – ci-dessus) qui contrôle les trois Kardex contient une petite, simple base de données avec une liste de numéros de boîtes, deux champs de descriptions que nous utilisons pour le préfixe de chaque numéro sur les boîtes, et la localisation de ces dernières au sein du système de stockage.
Le numéro de boîte est utilisé afin que tout le monde puisse se référer à notre base de données de collections et trouver la liste des œuvres contenues dans chaque boîte. Donc pour retrouver un objet en particulier, l’utilisateur tape sa recherche dans notre base de données, trouve le numéro de boîte correspondante et renseigne ce numéro dans la base de données PowerPick, qui trouve la localisation de la boîte (quelle machine, quel plateau et la position sur le plateau) et transmet l’information à la machine correspondante afin que le plateau correspondant apparaisse. Les boîtes ont chacune « leur localisation » dans les machines et sont généralement replacées au même emplacement après avoir été sélectionnées, néanmoins cela peut être modifié dans la base de données si besoin. A défaut, le code-barres de la boite peut être scanné afin que le logiciel trouve sa localisation et que le bon plateau apparaisse, mais en pratique le numéro de la boîte est souvent tapé ou copier-collé dans le moteur de recherche.

Personne ne pourra nous arrêter !

Peu après tout cela, nous avons mené des projets de moindre envergure de pose de code-barres nous aidant sur la traçabilité d’objets individuels. Dans ce cas nous avons posé des étiquettes autocollantes de différents formats sur les boîtes ou les conditionnements des œuvres. Nous avons imprimé les étiquettes nous-mêmes, ce qui a eu l’avantage de nous laisser insérer autant d’informations supplémentaires que nous le souhaitions. Pour la collection de portraits miniatures nous avons utilisé les standards de conservation et avons inclus une image, le titre de l’artiste, le titre de l’œuvre et le numéro d’inventaire converti en code-barres. Pour plusieurs raisons nous avions toujours eu des problèmes à avoir une traçabilité fiable de la collection avant tout cela. Les miniatures étaient difficiles à identifier et cela fut compliqué de les étiqueter correctement jusqu’à ce qu’elles soient conservées dans des boîtes. Objectivement cela est plus rapide de chercher une miniature maintenant qu’elles ont des codes-barres. Cependant le problème avec les étiquettes « faites maison » est que le code-barres parfois s’avère être erroné. Je souhaiterai préciser que cela arrive dans 5 à 10% des cas, alors que pour les codes-barres pré-imprimés le taux est bien plus faible. A la suite du projet de code-barres sur les portraits miniatures nous avons ajouté des étiquettes avec des codes-barres sur le conditionnement des portraits en médailles, conservés dans des enveloppes. Cette collection était également difficile à identifier jusqu’à nous menions ce projet.

portrait miniatures with barcodes

Quelques-uns de mes collègues sont à présent à l’aube d’un projet de récolement pour la salle des peintures de la Scottish National Gallery, et dans le cadre de cette opération ils ont aussi commencé à attacher des étiquettes pré-imprimées avec codes-barres aux caisses. Il n’y aura pas de tels mouvements d’œuvres avant longtemps, donc pour une fois nous avons pu tirer des conclusions de notre expérience et avoir assez de temps pour nous organiser. Le dernier tome de nos efforts pour emmener notre institution dans le 20ème siècle [non, je ne veux pas dire le 21ème] est donc en cours.

Qu’avons-nous appris (si cela peut être utile) ?

  1. Nous nous sommes jusqu’à présent focalisés sur la pose de code-barres sur des petites et négligeables œuvres d’art, ou plus précisément leurs contenants, mais pas les œuvres de tailles et de valeurs importantes. Ce n’est pas parce que nous donnons plus de valeurs aux petits objets plus qu’aux autres, mais parce que la traçabilité de ces derniers est généralement plus compliquée à établir et les petits objets sont les plus difficiles à identifier entre eux. Il se pourrait que pour les œuvres les plus importantes en tailles ou en valeurs nous souhaitions investir dans un système RFID au lieu d’étiquettes à codes-barres, cela pourrait ainsi combiner la question de la sécurité avec une traçabilité fiable et/ou un enregistrement des conditions de conservation. Mais cela est encore une bataille à mener.
  2. Les codes-barres fait à la main se scannent moins bien que ceux pré-imprimés – mais vous pouvez intégrer ce que vous souhaitez dans un code-barres si vous imprimez les étiquettes par vous-mêmes, et cela apporte également plus de flexibilité, permettant d’insérer les autres informations nécessaires, et d’imprimer des étiquettes supplémentaires de temps en temps.
  3. Même si le système à code-barres est une bonne méthode pour créer des étiquettes sans ambiguïté et faciliter le récolement, il y a d’autres techniques qui fonctionneront aussi si elles sont appliquées de manière uniforme et précise.

Sheila Perry est Collections Information Systems Manager à la National Galleries d’Ecosse, rattachée au Département des Régisseurs, ayant pour responsabilités la maintenance et le développement de la base de données de la NGS et des systèmes associés. Plus tôt dans sa carrière elle fut développeur et programmeur de base de données, et elle écrit également des romans policiers sous un nom d’emprunt.

Traduction en français par Marine Martineau

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