Absent de l’étagère – Cartographie

Map of Downtown Charlotte 1954, Map by Dolph Map Co., picture via flickr by davecitoLes choses ont été un peu calmes par ici dernièrement. Je viens de mettre à jour la base de données. Environ 100 ou plus de photos numériques à renommer. Nous avons commencé à traiter les 2 000 acquisitions, et nous sommes presque à jour sur ceux qui sont entrés en 2003 1. Le problème est, cependant, que lorsque des choses intéressantes viennent dans nos tableaux, c’est impossible d’uniquement écrire, mettre des chiffres dessus et les coller sur une étagère. Vous êtes impliqués avec elles. Dernièrement, c’était les cartes. Kelly, l’une de nos merveilleuses stagiaires, et moi étions en train de regarder un ensemble consolidé de plans immobiliers de Charlotte et du comté de Mecklemburg qui dataient des années 1930. Ils décrivent le centre-ville – pardon, la “haute” ville – et font la liste des propriétaires et des valeurs évaluées. Les valeurs des propriétés ont quelque peu changées depuis, mais Trade and Tryon était l’endroit où il fallait être ! Ce type de documentation est inestimable pour ceux qui font des recherches sur l’histoire des bâtiments et commerces de la ville. On a été dans la même situation avec un atlas officiel de Charlotte, Caroline du Nord, qui est daté de 1928. Il est imprimé sur une toile de lin enduite à partir de dessins et de documents de présentation originaux, entre autres rappels d’un passé disparu : les rails de tramway qui ont été utilisées pour servir de transports publics pour la ville.

C’est également instructif – et fascinant – de retourner quarante ans plus tôt en 1888. Le plan donné cette année, est du comté de Mecklemburg. Le centre-ville n’est pas détaillé, mais les noms des propriétaires sont écrits dessus, dans des marges. Effectivement, il y a “notre” Alexanders (voir http://www.charlottemuseum.org/alexanders.asp pour les détails). Sur beaucoup de ces propriétés, on peut voir des noms qui sont aujourd’hui donnés aux rues, parcs, bâtiments et commerces et quartiers du coin. Avec cette carte, nous avons reçu en tant que propriété du musée, un acte de bail d’Angleterre, daté de 1696. Il avait été accroché dans un cabinet d’avocat de Charlotte et sera accroché dans notre bibliothèque. Il est manuscrit, sur un vélin de vachette et est décoré de trois cachets en cire rouge dans le bas, et je vous met au défis d’essayer de le lire ! Non seulement l’écriture est archaïque, mais la langue est un jargon juridique opaque qui mettrai la honte à n’importe quel écrivain moderne. Lee, un autre stagiaire à la conservation, a commencé à essayer de le transcrire pour moi. Heureusement, le donateur a trouvé une transcription faite par un autre avocat en 1975. On va sûrement le presenter dans la bibliothèque pour ceux qui sont curieux, ou à la recherche de leçons de verbiage obscure !

Bon, je ferai mieux de retourner mettre à jour la base de données. Et de badigeonner quelques numéros.

Shanti
Anne

Traduction en français par Aurore Tisserand.

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Absent de l’étagère – Questions du public

Juste au cas où vous croyez que je me suis tourné les pouces depuis tous ces trucs que j’ai écris auparavant, laissez-moi vous expliquer.

Questions du public

Permettez-moi de remettre les choses en place – J’ai deux stagiaires qui attendent que je leur donne leur prochain projet. Pas seulement ce que c’est, mais aussi comment le faire. Et pas seulement leur dire, mais aussi leur montrer. Et le faire moi-même un peu, pour qu’ils aient une idée. Ensuite j’ai Kris au téléphone pour me dire qu’elle a besoin de moi pour approuver les textes des panneaux pour le Eagle Project avant qu’elle ne les envoit chez l’imprimeur à 14h30. Il est 13h. Je regarde les textes sur l’ordinateur, puis je vais au niveau de la table pour montrer aux stagiaires comment rembourer et emballer des robes pour enfants en tissu et comment les mettre dans des boites. Mais le téléphone sonna, c’est une voix plus âgée et douce comme de la mélasse………

In attic, 1780s house, Nine Mile Point, Jefferson Parish, Louisiana. View towards 20th century closet constructed within the attic. by Infrogmation via flickr“Ils m’ont dit que je devais vous parler. Nous étions en train de nettoyer le poulailler dans la ferme de mon grand-père et nous avons trouvé cette pierre. Je pense qu’elle est vraiment ancienne, ça ressemble à quelquechose que les Amérindiens auraient pû utiliser, elle est brillante mais a des rayures dessus. Nous l’avons bien nettoyé de manière à ce qu’elle ne sente pas trop mauvais, et j’ai utilisé une lime pour me débarrasser des rayures. Je vous l’amène dans 15 minutes, j’espère que ça ne vous derange pas. Je suis sûr que ça vaut le coup.”

Eh bien oui, j’exagère. Mais le plus grand nombre de donateurs potentiels commencent par “nous étions en train de nettoyer le grenier de mon/ma (choisissez votre parent)”. Si cela ressemble à quelquechose que nous souhaiterions, je vérifie avec Kris et nous voyons pour aller le voir ou si on le fait amener.

Si cela ne correspond pas aux paramètres de notre collection, je suggère d’autres musées qui pourraient le prendre. Si celui qui nous appelle veut savoir quelquechose à propos de la valeur d’un bien, particulièrement s’il prévoit d’en faire don, je m’interdis, selon l’éthique des musées, à leur donner une approximation. Nous gardons une liste des experts et des sites Internet auxquels nous les référons. S’ils veulent uniquement savoir ce que c’est, j’essaye de les aider par téléphone, mais sinon, j’essaye de leur suggérer quelqu’un d’autre pour les aider.

Un autre type courant d’appel consiste en une personne qui veut savoir quel est le meilleur moyen de conserver un trésor familial. J’essaye de trouver autant que je peux – d’où l’objet provient, dans quel état est-il conservé, qu’est-ce que la personne veut faire avec. Je demande également si l’endroit où ils veulent le stocker est chauffé ou climatisé, et quel type de lumière il y a. Il y a des situations parfois délicates, parce que je dois essayer d’avoir idée au téléphone si la personne est disposée à dépenser de l’argent pour des matériaux de conservation spécialisés. Si c’est le cas, je leur suggère qu’ils pourraient en avoir besoin et leur donne les informations sur la manière de s’en procurer. Si non, je leur donne toujours la stratégie de “la couette dans la housse de couette”. Il y a aussi toujours la stratégie des sac Minigrip, celle “si ça vous semble bien, c’est que ça doit être une bonne chose”, et “tout sauf les cartons dans le grenier”. J’essaye généralement de les convaincre que le nettoyage ou polissage fait souvent plus de mal que de les laisser dans des conditions peu idéales. Si j’ai besoin de faire plus de recherches moi-même, je leur dit que je les rappelerait. Et je le fais.

Je me suis même trouvé un boulot volontaire avec une demande d’informations par telephone. Dans le mois, je vais aller dans un petit musée local pour enseigner à leur seul employé et quelques-uns de leurs volontaires comment marquer les oeuvres.

J’adore aider les gens avec ce genre de choses, mais cela prend du temps. Et je dois aller mettre à jour la base de données.

Shanti
Anne

Traduction en français par Aurore Tisserand.

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De « Kojak » à « Go-Jacks »

Go-Jacks Image : bendpak.com

Go-Jacks
Image : bendpak.com


Ce jour où en traduisant un article pour Registrar Trek, tu te rends compte que ce que les transporteurs appellent des « Kojak » (terme que tu utilises du coup tout le temps depuis que tu as dû en utiliser pour déplacer des carrosses) s’appellent en réalité des « Go-Jacks »…

 

(Mise à jour du vocabulaire dans ma petite tête : faite !)

 

Vidéo de démonstration de l’utilisation des Go-Jacks : https://youtu.be/mush3hNbnmY
L’article qui a permis cette découverte : Le transport et l’exposition de la Rolls Royce de John Lennon

Aurore

Préparation des « petites charriotes » qui seront visibles à la ré-ouverture de la Galerie des Carrosses du Château de Versailles dès mai 2016.  Image : © Aurore T

Préparation des « petites charriotes » qui seront visibles à la ré-ouverture de la Galerie des Carrosses du Château de Versailles dès mai 2016.
Image : © Aurore T

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L’image impressionnante de la journée : la construction d’une boite

Je travaille avec beaucoup de gens géniaux. Bien sûr je le sais, mais de temps en temps j’ai un petit rappel. Alors que je rangeais notre espace d’emballage, j’ai trouvé un bout de papier où l’un de nos assistants avait soigneusement construit une boite de rangement pour l’un de nos tubes à vide. Je ne pouvais pas le jeter, je devais le partager avec tous les pros de l’emballage qu’il y a ici :

kiste roehren

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La nouvelle génération

J’ai toujours dit que je n’aimais pas prendre du travail à la maison, mais j’ai toujours trouvé que c’était plus facile à dire qu’à faire !

Quand j’ai commencé dans ce domaine, j’étais ce que vous pouvez appeler un technicien de l’ombre en rapport avec la logistique d’expositions internationales, dans une entreprise espagnole très connue. J’ai trouvé que ça m’apportais une perspective très différente quand j’allais dans les musées sur mon temps libre. J’ai commencé à noter les choses qui n’étaient pas accrochées à niveau, quand les étiquettes manquaient, lorsque le support d’une pièce était marrant et même quand la peinture était un peu moins bien.

Si j’avais travaillé sur l’exposition, j’aurai su tous les details de ce qui se passait réellement en coulisses. En dépit de la beauté ou de l’importance d’une oeuvre, si quelque chose avait retardé son arrivée ou qu’une question s’était posée, et c’est uniquement sur ça que je me serai concentré (bien que la voir à sa place m’aurai rassuré). Si je n’avais pas travaillé sur l’exposition je me poserai des questions sur la manière dont les choses ont été emballées, manipulées et transportées. Quelles caisses ont été utilisées/construites ?

La plupart des gens ne remarquent pas l’espace libre dans les couloirs, les escaliers ou les encadrement de portes, mais moi oui. Impossible d’échapper à la vue différente des points d’accès ou des quais de chargement, peut importe où j’allais ! Je sais ce qui convient et ce qui ne convient pas concernant les vols internationaux avec palettisation, et à chaque fois que je suis dans l’avion, je ne peux pas m’empêcher de me demander ce que ce ventre contient à part des valises.

Mon mari aime à dire que je suis une sorte de phénomène contrôlable qui convient parfaitement à ce domaine. Quand je suis passée côté musée mon expérience m’a beaucoup aidée et mon petit côté tocquée était complémentaire de mes missions de gestionnaire de collections/régisseur jours après jours. Devant moi il y avait une collection complète qui avait besoin d’attention. La pensée de ré-organiser, re-localiser et d’inventorier correctement : tout était comme jeter un enfant dans un magasin de jouet !

Je n’ai juste pas réalisé combien mon travail influencerai ma vie jusqu’à ce qu’un jour ma fille fasse du tri parmis des autocollants et fasse ça :

iPhone2

C’est alors que j’ai réalisé pourquoi ma babysitter n’a jamais été capable de suivre ma technique de rangement des jouets. Tous les jouets musicaux vont dans un bac, ceux de tri/construction vont dans un autre bac, les jouets qui roulent dans un autre et ainsi de suite. J’étais en trains de ramener du travail à la maison et de le passer à mes enfants ! Soudainement j’ai compris pourquoi elle aimait empiler soigneusement les dessous de verre et pourquoi elle était terrorisée dans les magasins quand les articles étaient hors de leurs étagères ou sur le sol. Je savais que j’y avait une responsabilité très importante : entraîner la prochaine génération !

J’espère être capable de mener à bien cette tâche, au moins de cette manière sa chambre sera rangée et elle comprendra l’importance d’un plan de LAI (lutte antiparasitaire intégrée) !

Maria C. O’Malley

Traduction en français par Aurore Tisserand.

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Un pirate de régisseur : Le chaton en bottes

Vous savez tous que dans un musée parfait tout est au bon endroit au bon moment.
Malheureusement, nous ne sommes pas dans un monde parfait, par conséquent : il n’y a pas de musée parfait. Donc, une partie du métier de régisseur est d’improviser. Trouver des solutions aux bugs, contourner et substituer, utiliser le bon sens et parfois à partir du magasin de bricolage local. Souvent, vous utilisez votre expérience de votre vie de tous les jours pour l’appliquer dans votre travail. Tout à l’heure j’ai découvert que ça marchait aussi dans l’autre sens.

Récemment, mon chat est tombé d’une grande hauteur sur quelque chose de rugueux et dur, nous avons pensé d’un échafaudage, un toit ou une grue sur une route goudronnée. Par conséquent ses pattes arrières se sont ouvertes, elle a ruiné ses griffes et perdu deux d’entre-elles. Le vétérinaire a bandé les pattes, mais quand elle a essayé de marcher avec, elle glissait en permanence sur notre parquet. Bon, comme vous pouvez l’imaginer depuis l’accident, ce n’est pas dans l’idée de mon chat de ne rien faire. Donc elle a continué à marcher et à glisser. C’est alors que mon cerveau de régisseur a commencé à réfléchir…

Comme la plupart des gens qui travaillent sur les collections, j’ai un stock personnel de gants : nitril, latex, coton, cuir… le bon gant pour chaque situation. Parmis ceux-ci il y a ces petites choses que la plupart d’entre-vous connaissez :

gloves

Pas utilisable dans en toutes les circonstances, les bouts sont faits de vinyl, mais ce sont les bons pour porter quelque chose dont la surface est très lisse et glissante. Dans mon cas, c’était l’inverse : ils porteraient quelquechose sur un sol glissant.

J’ai sacrifié deux pouces pour avoir des chaussettes improvisées que je pouvais mettre sur le bandage.

socks1

Ensuite, je les ai fixes avec des pansements pour les maintenir en place. Maintenant, elle n’est toujours pas un chat parfaitement heureux, elle est toujours un peu anxieuse avec les bandages (blague : elle a des pouces à la place de ses pattes arrières) mais elle peut marcher sans continuer à glisser.

Puss in Boots

Affaire résolue.

Angela

Traduction en français par Aurore Tisserand.

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L’ours dans l’ascenseur

Picture (c) by Klaus Pichler

Image © par Klaus Pichler

Les voyages dans le temps sont-ils possibles ? Eh bien, je pense qu’ils le sont, au moins dans notre esprit. Une image, une phrase, une odeur et vous êtes soudainement ailleurs, quelques années avant, à revivre une situation. Ces rappels soudains sont parfois agréalbles, parfois atroces et parfois juste amusant. La dernière fois que ça m’est arrivé était quand j’ai vu pour la première fois l’ours dans l’ascenseur sur le projet “Skeletons in the Closet” (= squelettes dans le placard) par Klaus Pichler (voir son article “On tour with Noah’s helpers” pour plus de détails).

Je rendais visite à des collègues au Landesmuseum für Technik und Arbeit peu avant l’ouverture de l’exposition “Kosmos im Kopf” (L’Univers dans la tête). J’ai appuyé sur le bouton de l’ascenseur et attendu qu’il arrive. La porte s’est ouverte et j’ai soudainement fait un bond en arrière. Un gigantesque ours se tenait devant moi, me regardant, la gueule légèrement ouverte. Pendant un moment je l’ai regardé d’une manière assez ridicule mais en quelque sorte suffisamment pour que le muséologue en moi meurt, mais ensuite je me suis remis à réfléchir. Il n’était pas logique qu’un gros chien mangeur d’hommes utilise l’ascenseur pour chercher sa prochaine proie. Après le premier choc j’ai regardé de plus près et découvert que l’ours était juste naturalisé. Apparemment, il était “garé” dans l’ascenseur jusqu’à ce que les installateurs en aient besoin.

J’ai décidé de rejoindre l’ours dans l’ascenseur et je me suis souvenu de moi quelques années auparavant. Je venais de commencer mes études muséales et j’étais en train de décider quel chemin choisir dans ce domaine. Donc j’ai fais un stage au Naturkundlichen Sammlungen (collections d’histoire naturelle) à Berlin-Charlottenburg. Dans l’atelier de leur taxidermiste il y avait un loup naturalisé qui paraissait si réaliste qu’il fallait le toucher pour être sûr qu’il n’était pas vivant. Leur taxidermiste était un vrai artiste. Il m’a expliqué comment il “naturalisait” les animaux (un terme qu’il utilisait pour distinguer les “naturaliseurs” des vrais taxidermistes qui avaient appris et étudiés ce commerce). Avant qu’il fasse quoi que ce soit avec l’animal mort, il essayait d’avoir une image de l’animal lorsqu’il était vivant. Une image dans tous les sens du terme : il essayait d’avoir des photos, vidéos, essayait de parler avec des gens qui l’avait connu alors qu’il était vivant et ainsi de suite. Il expliquait que si vous ne faites pas cela, vous preparer juste un animal d’une certaine espèce. Si vous voulez faire une taxidermie d’un certain animal, seulement cet unique animal, alors vous devez connaître sa personnalité sinon personne ne le reconnaîtra quand il sera prêt. Et c’est vrai. Essayez vous-même la prochaine fois que vous visitez un musée d’histoire naturelle. Je vous promet que vous reprérerez les animaux qui paraissent “vrais”, presque vivant. Et il y en a qui vous paraîtrons “faux” bien qu’ils soient anatomiquement correctes (vous en trouverez qui ne le sont même pas, mais c’est une autre histoire).

Depuis ce stage j’ai un grand respect pour le travail que les taxidermistes font – et j’ai découvert que je n’aurai jamais la patiente d’entre être un moi-même.

Livre : “Skeletons in the Closet”, photos par Klaus Pichler, textes par Klaus Pichler, Julia Edthofer et Herbert Justnik, edition anglaise, est maintenant sorti et peut être commandé via la page d’accueil de Klaus Pichler.

Traduction en français par Aurore Tisserand.

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Oups – Petite régisseur vous a envoyé un message à vous tous, mais n’aurai pas dû…

Chers lecteurs,

Veuillez accepter mes excuses pour la newsletter qui vous montrait un message qui était protégé d’un mot de passe. C’était une erreur, comme nous testons un nouvel enregistreur de données en ce moment et j’avais besoin d’un site Internet pour tester si nous pouvions avoir accès à nos données climatiques depuis le monde entier (ou, en fait, depuis nos réserves et bureaux). Je n’avais pas idée que cela serai envoyé via notre flux RSS comme n’importe quel autre article du blog.

Bref, de toute façon, pour vous garder dans la boucle : qu’est-ce qui se passe en ce moment ?

Depuis Noël j’expérimentais arduino et d’autres outils de multi-contrôle. Bien sûr, même si j’essayais juste pour le plaisir, j’ai finis par l’associer au musée. Comme j’avais besoin de quelque chose à construire, j’ai construit un enregistreur de données. Et s’il est déjà construit, pourquoi ne pas le prendre au travail avec moi ?

There it glows... the experimentation zone at Christmas.

Et il brille… le laboratoire à Noël.

A l’heure actuelle le petit prototype du « Petit régisseur » garde un œil sur le climat de l’une de nos réserves externes et envoi ses données à un site Internet. Et depuis cette semaine cet autre petit bonhomme mesure le climat dans une réserve dans notre musée et les enregistre sur une carte SD :

DatLog_2

Comme vous le voyez par le coton-tige qui sert de bouton de redémarrage, tout ceci est en phase de prototype pour le moment. En fait, le « coton-tige régisseur » était une réponse rapide à un appel urgent de notre restaurateur. Assemblé avec les pièces que j’avais à portée de main, c’est à dire une ancienne boite en carton, une cheville, un peu d’ethafoam et, oui, un coton-tige.

Ceux qui suivent @RegistrarTrek sur Twitter savent que j’ai promis d’écrire ce que nous avons fait et ce que nous allons faire, dès que nous avons passé la phase de prototype (et cessé de créer des bombes par e-mail).

Bon week-end à tous !

Angela

Traduction en français par Aurore Tisserand.

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Le transport et l’exposition de la Rolls Royce de John Lennon

Par Derek Swallow – Royal BC Museum

Suffocant, avec un sentiment de défaillance imminente, j’ai pris une profonde inspiration, et j’ai expiré lentement. « Relaxe », me murmurai-je. Je suis juste responsable du mouvement d’une voiture de nos collections pour une exposition à Montréal avec quelques facteurs compliqués : la voiture est une Rolls Royce ancienne, possédée et conduite par la légende des Beatles, John Lennon ; l’intégralité du corps est composé d’une « toile » en métal avec une peinture à l’huile originale ; ses 2700 kg empêchent de la déplacer sans utiliser les freins – ils ne fonctionnent que si le moteur tourne ; la voiture a besoin d’être motorisée ; en plus notre équipe de conservation a découvert des soulèvements de la peinture ET nous avons moins de cinq semaines avant que la Rolls soit amenée au musée emprunteur. La date d’inauguration est non-négociable. « Okay, faisons-le », ai-je pensé avec optimisme. J’ai passé un coup de téléphone au mécanicien de la Rolls, rapatrié un de nos stagiaire de la conservation, qui est justement spécialisé dans la peinture sur métal. Les différentes pièces ont été commandées et la restauration de la surface de la voiture a commencée.

Maintenant, concernant le transport : au départ, il a fallu littéralement penser « dans la boite ». Nous avons décidé de mettre en caisse la voiture, de la mettre sur un poids-lourd, sur des dolly équipées de freins et de minimiser le transport sur route en la faisant voyager par avion jusqu’à Montréal. Bon plan ? Non. La taille de la caisse proposée aurait seulement pu voyager en cargo ; le plus près étant à Seattle. Cela supposait de transporter la caisse hors de l’île, où Victoria est localisé, traverser la frontière vers les Etats-Unis et faire prendre l’avion à la voiture pour revenir au Canada – un cauchemar logistique et administratif. En plus, une seconde lecture du Facility Report de l’emprunteur a montré que le camion aurait dépassé la taille de leur plus grande porte de quai de réception. Me sentant plus que perturbé, j’ai appelé le mécanicien de la Rolls pour lui demander conseil. Il m’a suggéré de contacter une société de transport sur route spécialisée dans le déplacement de voitures de courses luxueuses et de plusieurs millions de dollar. J’ai plus ou moins bien cherché, trouvé et réservé un tel transport. Les deux semaines suivantes sont passés rapidement avec l’organisation logistique, l’accord de prêt, l’assurance. La date de prise en charge était maintenant dans une semaine.
Le travail de conservation avançait bien ; les pires zones étaient stabilisées mais le manque de temps a empêché de terminer le travail. Nous avions pris en compte cela depuis que le seul véhicule au climat contrôlé avait été réservé six mois à l’avance. Un appel frénétique parvint à notre institut national de conservation pour demander comment ce type de peinture sur métal réagissait à des changements rapides de température et d’humidité relative, que le camion et le cargo engendrerait pendant le parcours à travers le pays. Météorologiquement parlant, il ne pouvait pas y avoir de pire mois pour un transport au Canada. L’Institut de Conservation du Canada a répondu rapidement en indiquant que la formule non-commune de la peinture était ordinairement appliquée sur le bois uniquement. Cependant, leur réponse finale, mais pas définitive, indiquait que la peinture devait tenir, en vertu de ces conditions. Il y a eu un soupir de soulagement collectif, combiné avec un malaise. J’ai appelé notre mécanicien. Les pièces allaient arriver le jeudi. Jeudi ? Le camion devait être là tôt le mardi matin suivant. « Pouvez-vous réparer la voiture dans les temps », lui ai-je demandé avec espoir ? « Ca ne devrait pas être un problème » fut la réponse – un autre signe hésitant de soulagement

Rolls load – RBCM secure storage

Chargement de la Rolls – Réserves du RBCM

Mardi matin arriva. Les pièces étaient arrivées, la réparation faite, la voiture testée et prête pour le chargement. Le camion a tiré et abaissé son hayon. Le chauffeur est descendu de sa cabine, jeta un œil sur la Rolls, nous regarda interrogateur et dit : « Quelle longueur il y a entre les deux essieux déjà ? » Tous les yeux se tournèrent collectivement, les cœurs de l’intégralité de l’équipe s’arrêtèrent momentanément et cette pensée horrible passa dans la tête de tout le monde simultanément : la Rolls est trop longue pour le hayon. Les mesures apparurent et furent prisent. Le résultat : la voiture devrait tout juste passer. Notre mécanicien monta dans la Rolls et de manière confiante mais prudemment, mit la voiture en position. Cela fonctionna. Les pneus furent bloqués, le véhicule levé, puis conduit à bord et fixé au niveau des roues.
Le chauffeur ferma la porte, monta dans sa cabine et le voyage à travers le pays commença. Nous avons maintenu une communication régulière avec le chauffeur qui nous annonçait de bonnes conditions presque jusqu’à la fin de son voyage, lorsque les prévisions météo ont annoncées la venue d’un temps houleux, avec des vents violents et des précipitations de neige, qui allaient balayer depuis le nord-ouest et croiser la route du véhicule. Le chauffeur a conseillé de continuer pour passer avant la tempête. C’était ça, ou attendre la fin de la tempête et rater la date butoir de la livraison. S’assurant qu’il s’était bien reposé nous lui avons donné le feu vert pour y aller.

heavy duty dollies

Dollies pour fortes charges

Le 4 mars, tard dans l’après-midi, avec 8 heures de retard, il manœuvra son véhicule poids-lourd dans les rues étroites du centre-ville de Montréal. Avant cela, la police de Montréal a été demandée pour sécuriser la zone ; bloquer les rues critiques et contrôler la foule ; et le personnel du musée s’est réuni pour l’arrivée du camion. L’équipe, équipée avec de belles dollies pour charges lourdes, avait anticipé le besoin de dégager la Rolls du camion, le long de la rue, et sur la rampe en acier pour entrer dans le musée.
Notre mécanicien de la Rolls et notre conservateur objets d’art, qui ont pris l’avion auparavant, ont expliqué que la pousser à la main endommagerait la voiture et qu’une seule méthode pouvait être envisagée : conduire le véhicule dans le bâtiment. La route était humide et salée, impliquant la nécessité de couvrir le chemin avant de déplacer le véhicule. Couvertures, plastiques, matériaux d’emballage ont été récupérés dans le camion et le musée, mais la quantité était insuffisante.
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Déchargement

Par désespoir, quelqu’un a commencé à « creuser » dans une benne à ordures et a découvert un grand rouleau de plastique orange, plus que suffisant pour ce qu’il y avait à faire.
Une fois en place notre mécanicien a prudemment démarré la voiture, l’a reculée et hors du camion, l’a manœuvré dans la rue vers l’entrée du musée. Ensuite, une autre crise cardiaque – la Rolls paraissait trop large pour l’entrée. Mais nous connaissions la taille de l’entrée avant et nous avons utilisé les dimensions de la voiture pour la notice du catalogue.
Les personnes avec un mètre se mirent en action. Avec un sourire d’autosatisfaction un membre de l’équipe se retourna et clama qu’il y avait une marge de 10 cm de chaque côté de la voiture.
Certains disent que les responsables de collections sont obsédés par la précision lorsqu’on documente les dimensions et détails des objets de collection. Dieu merci, cette déclaration s’est avérée vraie.

into the museum

Dans le musée

Le défi suivant pour notre mécanicien était de glisser le large véhicule dans l’espace très serré. Il y a eu quelques minutes délicates avec des personnes qui hurlaient des instructions et des tensions montantes mais le véhicule a été déplacé indemne jusqu’à la salle de l’exposition.
Manœuvrer la voiture rapidement vers son emplacement sur des plaques renforcées est devenue la tâche la plus urgente. La plupart des plaques de sol flottant supportent un maximum de 567 kg alors que la charge sur chaque pneu de la Rolls était de 680 kg chacun. Presque immédiatement après que la voiture soit entrée dans la salle le sol a commencé à se déformer. La voiture menaçait de faire s’effondrer le plancher. L’équipe du musée a plu vers l’atelier de menuiserie et est revenue avec des plaques de contre-plaqué. Hâtivement la Rolls a été conduite sur les plaques qui distribuaient le poids, éliminant le hasard. Maintenant, comment la voiture pouvait être déplacée à son emplacement de présentation ? Une solution créative couplée avec de la technologie et des forces brutes a été concoctée.
creative moving technique

Technique de déplacement créative

Des GoJacks avec des sangles à cliquets ont été attachées et placées sous chaque roue. L’équipe a ensuite tiré manuellement la voiture hors des plaques de contre-plaqué vers la position adjacente sur les plaques renforcées. Le mécanicien de la Rolls a conduit rapidement mais précisément la voiture, de sorte que les quatre pneus soient placés sur les plaques. Elle était en position. Oui ! Ensuite les préoccupations se sont tournées vers l’état de la surface peinte. Quelle était la gravité de l’impact des volatiles et dramatiques changements de températures et d’humidité relative ? Un conservateur peintures local à portée de mains, a fait le constat d’état, examiné la surface et trouvé la peinture en bon état.

On l’a fait. Nous avons atteint la date ciblée. La voiture était en place 24 heures avant le vernissage avec les deux plus puissants politiciens de la province de Québec : le Premier Ministre et le Lieutenant-Gouverneur.
Tout le travail acharné et la planification, soutenu par un catalogage brillamment précis et tempéré avec des moyens de résolutions des problèmes innovant ont contribués à la réussite de ce projet.

http://pacmusee.qc.ca/en/media/press-releases/john-lennon-s-rolls-royce-at-pointe-a-calliere (Histoire de la Rolls et installation)

Ceci est mon dernier article pour RegTrek. Je souhaite remercier l’équipe de RegTrek pour leur travail et soutient, et particulièrement Angela Kipp pour son énergie et enthousiasme dans de ce brillant projet. Je voudrai dire au revoir à chacun, alors que je fais une transition vers une nouvelle carrière : enseigner l’anglais comme seconde langue, et développer les supports et programmes d’études pour l’anglais seconde langue. Je souhaite à chacun le meilleur pour faire avancer ce projet étonnant, RegTrek, et vous remercie de m’avoir permis de participer.

Cordialement.

Derek Swallow, Régisseur, Royal BC Museum.

Traduction en français par Aurore Tisserand.

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